Les opposants à la LGV se sont fait entendre de Rousset pour l'inauguration de la gare d'Agen. D'ailleurs comment appeler "inauguration" une rénovation ridicule ?
Nous avons déjà évoqué le sujet sur ce blog.
Un mecteur nous a mis un commentaire comme quoi nous n'étions pas sérieux car nous évoquions la disparition du buffet de la gare qui est toujours là ! ON peut se tromper car parfois les choses changent vite mais je confirme : on peut lire "buffet de la gare" mais à l'intérieur, depuis deux ans c'est totalement vide, le loyer demandé par la SNCF n'étant pas en rapport avec les bénéfices escomptés.
L'article ci-dessous de La Dépêche donne la parole aux opposants qui espèrent que la LGV ne se faisant pas (et nous ferons tout dans ce sens), cette gare intermodale sera mieux utilisée. Bref, la photo donne une vue de la manifestation où les Tarn-et-Garonnais étaient bien représentés. JPD
Agen. Avec deux gares, «on s'égare»
Publié le 30/01/2014
Inauguration du pôle multimodal d’Agen ce matin, sous escorte policière vu que les anti-LGV ont annoncé leur présence. En 2020, sur le papier, il y aura deux gares SNCF dans l’Agenais...
Dans une dizaine d’années, si le calendrier est respecté, le voyageur arrivant à la gare d’Agen (centre-ville) aura à prendre la liaison TER pour rejoindre la rive gauche, du côté de Brax et Roquefort. C’est à cet endroit que la gare nouvelle LGV doit voir le jour. La LGV, la ligne à grande vitesse, permettant de rejoindre Toulouse, Bordeaux et Paris en trois heures et des poussières de minutes, contre plus de quatre heures à ce jour.
«Pourquoi manifeste-t-on lors de l’inauguration (*) ? C’est simple», répond Charles d’Huyvetter. «On veut rappeler à Alain Rousset, président du conseil régional, qu’il coupe le ruban d’une gare qui a coûté plus de 15 millions d’€, que la LGV va vider de la moitié de ses passagers lors de l’ouverture de cette ligne.» Avec ce porte-parole de la Coordination 47 et des associations qui militent pour l’aménagement des lignes existantes, d’autres collectifs ou assos, comme la Mirande, et des élus locaux ont défendu bec et ongles l’idée d’un maintien d’une gare TGV en ville. Hypothèse soupesée dans les conclusions du débat public de 2005, mais qui n’a pas survécu. Sur le papier toujours, le pouvoir de séduction de la gare nouvelle n’a aucun défaut. La chambre de commerce et d’industrie relayait par exemple les arguments de Réseau Ferré de France en annonçant 2,2 millions de voyageurs par an «car elle bénéficiera de la clientèle LGV Bordeaux-Toulouse et la LGV vers Bilbao.» La gare SCNF d’Agen aujourd’hui, c’est 1,2 millions de passagers à l’année.
Combien d'arrêts ?
Dans la liste des arguments en faveur de l’implantation rive gauche, l’hypothèse encore d’en faire un «quartier d’affaires» en lien avec le projet de technopole Agen-Garonne défendu par l’agglo agenaise (150 hectares pour les entreprises). Le nombre d’arrêts est aussi vendu comme élément de promotion. 20 à 23 allers-retours par jour dont 10 à 13 pour Paris. Un rêve, tempère les opposants. «On veut nous faire croire que la SNCF, qui dit tout haut aujourd’hui que les TGV ne sont pas rentables, ne va pas aller à l’essentiel en permettant aux Toulousains d’aller rapidement à Bordeaux et à Paris, sans se préoccuper des arrêts à Agen ?»
«Ravi»…
En 2009, 1 340 000 voyageurs (diminution en 2012) sont passés par la gare d’Agen dont 400 000 passagers en TGV. «En 2025, Réseau Ferré de France annonce 2 530 000 voyageurs dont pour les seules TGV, 140 % d’augmentation correspondance TER comprise». Claude Semin, l’un des pourfendeurs de la LGV, se dit «ravi que Jean Dionis ait eu la prescience d’anticiper que la LGV ne se ferait pas, et qu’il ait pris les devants pour qu’Agen puisse accueillir dignement les voyageurs.»
(*) Ce matin, 11 heures. Les cheminots CGT ont aussi lancé un appel à la grève de 59 minutes.
St.B