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Cet article d'Objectif Gard rappelle ce qui n'a pas encore eu lieu : l'annonce des Etats Généraux du Rail. Il confirme la confusion en matière de politique ferroviaire de la nouvelle région grand sud. Et déjà les promesses non tenues. J-P Damaggio

 

RÉGION Gare de Manduel : Présentation des états généraux du rail le 14 mars 2016

Abdel Samari 25 février 2016 à 20:29 A la une, Economie 6 Comments

La gare TGV de Manduel se fera ! C'est le discours entendu depuis des années du côté de l'agglo de Nîmes. Pourtant, les dernières élections régionales ont, semble-t-il, remis en cause une partie de son financement. Un accord électoral d'avant le second tour entre les Écolos - Front de Gauche (avec à sa tête Gérard Onesta) et le PS-PRG prévoient notamment un moratoire sur le financement des deux gares nouvelles : celle de Montpellier-La Mogère et celle de Nîmes-Manduel. Une conférence de presse le 14 mars prochain pour lancer et présenter les états généraux du rail devrait à coup sûr en dire plus et lever toutes les incertitudes actuelles.

En attendant, l'enjeu porte sur l'engagement financier de la Région qui en 2012 prévoyait plus de 20 millions d'euros pour la gare TGV à Manduel. Revenir en arrière constituerait un désaveu des engagements du conseil régional de l'époque et mettrait à mal les premiers montants engagés par l'État, Réseau ferré de France et l'Agglo de Nîmes.

Du côté de Nîmes Métropole, on se veut rassurant. Yvan Lachaud rappelle que des attaches ont été prises avec le cabinet de la nouvelle présidente de la Région, Carole Delga et une rencontre imminente est à l'ordre du jour. "Nous n'avons aucun problème avec la région, une rencontre va se faire et il est évident qu'elle aboutira positivement, car le projet est aujourd'hui beaucoup trop avancé".

Davantage en colère, Jean-Paul Fournier, à l'origine du projet a écrit une lettre à Carole Delga exprimant "une profonde inquiétude (...) qu'un projet aussi structurant pour le territoire soit sacrifié sous des prétextes fallacieux et des arrangements électoraux de circonstance !" L'édile de Nîmes en profite pour rappeler que "la portée de ce futur équipement va bien au-delà du simple territoire gardois (...) c'est un projet à vocation régionale voire, et je n'ai pas peur de le dire, à dimension européenne puisque cette gare va nous connecter au réseau de la grande vitesse européenne". Et de conclure : "Je vous demande ainsi, Madame la Présidente, d'affirmer clairement votre engagement pour que ce pôle Manduel/Redessan voit le jour d'ici 2020".

Carole Delga, sollicité à de nombreuses reprises par notre rédaction, ne souhaite pas s'exprimer pour le moment. Elle donne rendez-vous le 14 mars prochain, lors de la présentation et du lancement des états généraux du rail. En attendant la mi-mars, on peut aisément remonter dans le temps et relire les déclarations de la tête de liste notamment lors de l'entre deux tours et précisément le 10 décembre à Montpellier où elle déclarait au sujet de la gare de Montpellier-La Mogère : "'J'ai dit plusieurs fois que je suis favorable à ce projet. Les états généraux du rail, en 2016, permettront de remettre à plat ce dossier, mais aussi celui des trains du quotidien, et de l'intermodalité train/tram/route, et ce en présence des usagers, des citoyens, des syndicats, de la SNCF, des financeurs et des collectivités concernées."

Favorable au projet de la gare de Montpellier-La Mogère ? Comment ne pas l'être pour celui de la gare de Manduel ...

 

Commentaire 1

M. Fournier est en colère, certes, mais cela ne devrait pas l’empêcher de regarder les choses en face :

1 – Nîmes est déjà relié au réseau TGV européen, et ce depuis des années : il y a deux TGV directs pour Bruxelles et deux TGV directs pour Barcelone par jour qui desservent aujourd’hui Nîmes. L’enjeu n’est donc pas de desservir ou de ne pas desservir Nîmes en grande vitesse.

2 – La portée de cette nouvelle gare n’est donc pas dans la desserte de Nîmes, mais bien dans un projet de zone d’activité qui pourrait se créer autour de cette gare. Or, à ce jour, aucun thème porteur n’a encore été trouvé pour cette zone. Si, une fois encore, le but est de créer des surfaces professionnelles libres, alors arrêtons vite les frais : nous n’en manquons pas autour de Nîmes.

3 – La ligne ( dont il convient de rappeler que ce n’est pas une ligne à grande vitesse, mais une ligne mixte ), ne sera vraiment finie que lorsque la liaison sera continue jusqu’à l’Espagne. L’exploitant de la ligne Paris Barcelone a déposé le bilan pour cette raison. Sans doute faudrait il mieux en tirer la leçon et éviter les investissements couteux et inutiles qui ne trouvent pas encore de justification économique. Il sera bien temps de reparler de la gare de Manduel lorsque la ligne Montpellier-Perpignan deviendra concrète.

4 – Tous les financeurs du projet sont financièrement exsangues : le département n’a pas le premier des 50 millions d’euros d’investissement prévu pour finaliser les accès à la gare, la ville de Nîmes n’arrive pas à trouver le financement du musée de la Romanité, etc… Il n’est pas toujours possible de réaliser tous ses rêves, et dans le cas présent, Nîmes a déjà beaucoup fait ( tram, esplanade, Jean Jaurés, Musée de la Romanité, etc… ) en peu de temps. Recourir au crédit ( puisque dans le cas présent un PPP n’est pas envisagé ), revient à lancer des grandes dépenses aujourd’hui et laisser le soin à nos enfants et petits enfants de les financer. C’est ce que tous les hommes politiques ont fait depuis 40 ans, sous prétexte de relancer la machine économique, et l’on a vu le résultat : 2.000 milliard d’euros de dettes, mais toujours pas de baisse du chômage. Il est temps de changer le mode de calcul.

5 – L’accident de Bretigny est venu nous rappeler que l’infrastructure ferroviaire vieilli, et qu’il faut l’entretenir. Dans quel état est notre réseau ferroviaire régional ? Combien de temps faut il en train pour rejoindre la capitale de notre nouvelle grande région ? Oui, les arbitrages entre les projets utiles et inutiles sont aujourd’hui indispensables.

 

Réponse au commentaire

Je suis effondré de lire de tels commentaires pour justifier l’abandon de la gare. Il serait Bon que les personnes qui portent ces messages déclunent leur identité complète ( nom-Prénom) afin que chacun puisse décripter ce qui se cache derrière ces arguments. Car l’enjeu, C’est l’avenir du territoire. Sans échange, pas d’économis. Sans économie, pas d’emploi. Lorsque Internet a fait son apparition, a-t-on dit n’y allons pas, nous avons Le minitel? Il en est ainsi de la gare LGV de Mandiel. Sans gare dédiée au TGV, il n’y aura bientot plus de trains grande vitesse qui s’arrêteront à Nimes. Quels voyageurs venus d’Espagne ou de Montpellier et à destination de Lyon ou Paris accepteraient de Perdre 20 à 30′ pour faire un crochet en gare centrale de Nimes? Ceux qui voyagent professionnellement savent ce que cela signifie. Olivier Jalaguier

 

Nouvelle réponse

MARC

10 h 23 min29 février 2016

A mon tour, je suis effondré de lire votre commentaire…. Effondré et inquiet….Comment ne pas être inquiet en voyant à quel point le dialogue, la réflexion, la recherche du meilleur compromis semblent impossible :

1 – Qui parle d’abandonner le projet ? Pour ma part, je propose d’en reparler lorsque la ligne Montpellier Perpignan sera d’actualité. Cela n’est pas un abandon du projet, c’est juste une meilleure gestion du temps. Rappelez vous que la gare de Manduel a été décidée dans le cadre du lancement du projet Montpellier Perpignan…. Ce n’est sans doute pas un hasard. Pour sa part Escafit suggère que la gare puisse être implantée sur un autre site….. Qui ici parle d’abandon du projet ?

2 – Le timing de ces grands projets est crucial : regardez bien le dossier de la concertation de l’année 2015 : pendant 3 ans ( 2017-2020 ), il n’y aura que 2 TGV par jour à destination de Paris en gare de Montpellier sud de France, parce qu’il n’y aura pas de gare à Manduel. Peut on lancer un projet de 135 M€ à Montpellier pour 2 trains par jour. C’est une folie financière. De même, il y aura plus de TGV pour Paris à Nîmes centre qu’à Nimes Manduel en 202 lors de l’ouverture de la gare. Est ce bien raisonnable de dépenser 95 M€ pour une ‘ gare-annexe ‘?

3 – Regardez bien les gares excentrées créées le long des lignes TGV ces vingt dernières années. Lesquelles ont créé de l’activité économique ? Pourquoi les appelle-t-on gare-patates ou gare-betteraves ? C’est une attitude positive que d’essayer, avant de lancer un chantier de 150 M€ ( en tenant compte des routes ), de trouver un sens à la zone qui pourrait être créée autour de cette gare. Or, pour l’instant, il n’y a aucun projet, aucun thème, rien qui donne un sens à cette gare.

4 – Votre comparaison avec l’internet est amusante à double titre : vous nous suggérez donc de nous équiper tous en box internet ( la gare ), avant même que l’ADSL ne desserve le secteur ( la ligne Paris Barcelone complète ). Au sujet de l’ADSL, la moitié du village de Redessan ne dispose pas encore du haut débit. Qu’est ce qui va dynamiser l’économie : la gare ou l’ADSL ? quid du haut débit sur l’ensemble du Gard ? Il conviendrait de classer les urgences.

5 – vous évoquez une perte de temps de 20 minutes pour rallier Nîmes en venant de Paris ou Lyon. Or il faudra plus de temps pour rallier le centre de Nîmes en passant par la gare de Manduel qu’avec les trains qui s’arrêtent aujourd’hui en centre ville. Votre argument est donc incompréhensible.

Mon nom ne vous dira rien : je ne suis pas élu. Je suis juste un habitant de Redessan concerné par la vie politique et qui essaye modestement de participer au débat. Pour ma part, une gare à Redessan me fera gagner un peu de temps lorsque j’irai à Paris. Malgré tout, mon confort personnel ne peut pas justifier un investissement aussi énorme….

On ne peut pas pleurer parce que les électeurs se détournent des urnes, et les insulter le jour où ils prennent la parole. Cordialement.

Tag(s) : #conseil régional, #Nîmes, #montpellier
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