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Pour aujourd'hui je termine comme j'ai commencé : en évoquant les acteurs de la lutte contre la LGV et cette fois c'est à la gloire de l'ami Claude Semin qui a pu faire passer cet article dans le joural communal. JPD

 

Défense du Patrimoine Caudecostois

Association loi 1901 déclarée le 27/05/2010 et enregistrée le 12/06/2010

Membre Coordination des Associations Aquitaine et Midi Pyrénées

Pour le TGV sur les lignes existantes réaménagées.

 

La LGV se fera, ils l’ont dit à la Télé !

Attention, cela n’est pas du tout vrai. Beaucoup de choses non dites

 

Ce qui vient d’être annoncé à grand renfort de déclarations, articles de journaux ou émissions de télé, c’est que le Gouvernement avait décidé de Déclarer d’Utilité Publique le tronçon de lignes nouvelles du projet GPSO . Cela était attendu depuis plus d’un an car le Président de la République dès Avril 2015 l’avait annoncé pour l’été dernier. Oublions les diverses personnalités qui clament à tout bout de champ les performances attendues , les emplois crées et le miracle économique.

Mais revenons à la réalité. C’est un peu compliqué car cela est fait pour nous tromper.

Les procédures : en Octobre 2014, 3 Enquêtes d’Utilité Publiques ont été décrétées. On parle d’enquête publique mais en fait il y en a eu 3, car perfidement, le projet GPSO a été découpé en 4 :

  • Aménagement Ferroviaire Sud Bordeaux (AFSB) : 12 Kms
  • Aménagement Ferroviaire Nord Toulouse (AFNT): 19 kms
  • Lignes nouvelles : Saint Médard d’Eyrans- Saint Jory et Saint Médard d’Eyrans- Dax (Lignes nouvelles) : 296 kms.
  • Enfin, mais pour plus tard : Dax- Hendaye.

Nous vous dirons pourquoi plus loin. La DUP de AFSB a été publié en Novembre 2015, celle de AFNT en Janvier 2016 et enfin celle des lignes nouvelles le 5 juin 2016. C’est celle là qui a fait grand bruit, mais en fait, il n’y a rien de nouveau car malgré les avis défavorables aux EUP le gouvernement a décidé de déclarer d’Utilité Publique un projet qui a été rejeté par la population et les commissions d’Enquêtes. Ceci en soi est déjà scandaleux, véritable déni de démocratie. A quoi sert de dépenser tant d’argent pour consulter les gens et, ensuite, de passer outre leurs avis. Cela s’appelle de la dictature ! Certes, la loi le permet, alors on le fait, mais cela pose un vrai problème.

Les recours judicaires : Les associations, des collectivités territoriales et une association d’élus ont décidé de faire appel à ces décisions. Ceci s’est donc fait selon le découpage imposé et les premiers recours contre AFSB et AFNT ont été déposés fin Janvier auprès des tribunaux Administratifs de Bordeaux et Toulouse. Celui contre les lignes nouvelles sera déposé prochainement auprès du Conseil d ‘Etat (avant le 5 Août).

 

  • Donc à ce stade de la procédure : RIEN N’EST ENCORE DECIDÉ.

Nos chances de gagner : Elles sont importantes tant les motifs sont nombreux et lourds. Il faut savoir d’abord que le Conseil d’Etat a donné un avis défavorable à la LGV Limoges Poitiers sur présentation des recours déposés par les associations locales. Citons : une rentabilité contestable, pas de financement précis du projet, des impacts environnementaux importants et présence d’une alternative. Enfin, et surtout, le Conseil D’Etat commence à reconnaître que le tout LGV ne se justifie pas (voir Rapport de la Cour des Comptes notamment) et que les prévisions d’un projet de RFF ne se trouvent jamais confirmées..

En ce qui concerne notre projet GPSO, cela est vrai aussi mais avec des dimensions encore plus importantes car le projet coûte 10 fois plus cher.

Rapidement sur quels motifs allons nous déposer nos recours, car il ne s’agit pas de présenter les mêmes arguments que lors de l’EUP :

  • Le découpage artificiel : permettant de faire accepter les sous projets, alors qu’il s’agit d’un seul et même projet permettant ainsi de dissimuler le rentabilité réelle. On ne sait si Dax Hendaye se fera, aussi, on glisse quelques Milliards de Bordeaux Dax vers l’autre tronçon. De plus, on charge les aménagements ferroviaires prévus pour les trains du quotidien alors que cela est seulement pour les LGV, c’est un détournement… Comme cela, les lignes nouvelles sont , a peu près rentables !
  • La rentabilité : Grace à ces artifices et des « oublis » dans les couts (près de 2 milliards) et aussi des surestimations du nombre de voyageurs ( 3,4 fois plus de voyageurs à Agen, par exemple alors qu’on ne sait même pas si le TGV s’y arrêtera).
  • Le financement : Plus aucune collectivité ne veut financer le projet, plus de Partenariat Public Privé si onéreux (cf. Tours Bordeaux), l’Europe ne financera pas. Le grand Flou. Le Conseil d’Etat ne peut donner un avis favorable pour un projet alors que personne ne veut le payer ; ni comment il pourrait l’être. C’est quand même essentiel et c’est une obligation légale. Le Conseil d’Etat ne peut, donc, y déroger.
  • L’environnement : Les nombreuses « contorsions » pour justifier un projet massacrant sans vergogne vignobles, terres agricoles et massifs forestiers. La SEPANSO présentera un recours spécifique sur cet aspect
  • Et l’alternative : Nous avons clamé fort pour justifier nos oppositions à la LGV qu’il y avait une alternative à celle-ci en réaménageant les lignes existantes. Ceci a toujours été contesté par RFF et les grands élus. Nos raisons sont les suivantes :
    • D’abord pour les préserver, car en transférant tous les trains (sauf les TER) vers la LGV prévue, il est évident qu’à terme on fermera les lignes actuelles car sous utilisées. Donc tout le nord du 47 et du 82 ne seront plus desservis
    • Ensuite parce que c’est possible et que les performances, tout en étant inférieures à celle d’une LGV, sont parfaitement acceptables.
    • Enfin parce que c’est moins cher et que toute façon il faudra rénover ces lignes et les sécuriser ( 139 passages à niveau.

La nouveauté, c’est que RFF, sur la demande expresse de la Commission EUP, a maintenant avoué que cela était possible. Une contre expertise faite par un cabinet suisse de renommée mondiale s’appuyant sur l’étude que nous avions fait faire, statue que cela est possible et que la ligne n’est pas saturée. Ce cabinet conclut que la décision est seulement politique, pas technique.

 

Voilà des motifs forts d’illégalités (il y a même un délit d’initié) que nos avocats vont présenter qui nous font dire que rien n’est perdu, loin s’en faut. Verdict dans 18 mois.

Un dernier mot : attention à ce que disent les pro-LGV et qui est repris dans toute la presse : la création d’emploi, le développement économique, les temps de voyage, les dessertes à Agen, les coûts, il y a beaucoup de manipulations de la vérité et de contre-vérités. Mais de ceci, nous reparlerons dans le prochain « Petit Caudecostois ».

 

Pour l’association DPC, le Président Claude Semin.

Tag(s) : #action associations
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