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En réponse à l’argumentation des commissaires de l’EUP-GPSO invitant la puissance publique à ne pas négliger la ligne POLT, la DUP sur ce projet explique en quoi la ligne POLT ne peut pas être pour Toulouse une alternative à la LGV Bordeaux-Toulouse :

« De même, les études complémentaires réalisées par le maître d'ouvrage démontrent que l'intérêt de la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT) pour la desserte de Toulouse, avec ou sans la ligne nouvelle à grande vitesse entre Poitiers et Limoges, n'est pas avéré. Des gains de temps significatifs sur cet itinéraire ne peuvent en effet être obtenus qu'avec la création de sections de lignes nouvelles, présentant des ratios de coûts très importants du fait des forts pourcentages d'ouvrages d'art de type tunnels et viaducs qui seraient requis, en raison de la topographie des territoires et de leurs enjeux.

En tout état de cause, ces gains de temps, bien que très significatifs, ne permettraient pas d'offrir, pour la desserte de Toulouse, une alternative efficace et intéressante du point de vue économique au passage par Bordeaux, qui permettra, dès la mise en service de la ligne à grande vitesse entre Tours et Bordeaux prévue en 2017, des liaisons entre Paris et Toulouse en 4 heures et 18 minutes (avec des arrêts intermédiaires en gares de Bordeaux. Agen et Montauban), puis en 3 heures et 10 minutes pour le meilleur temps de parcours, dès la mise en service de la ligne nouvelle Bordeaux-Toulouse du GPSO (qui s'inscrit par ailleurs dans des secteurs à la topographie plus favorable).[1] »

 

Sur ce plan comme sur bien d’autres la comparaison porte sur un seul critère, la vitesse, c’est-à-dire le temps de parcours entre Toulouse et Paris. Or pour comparer la ligne POLT et la LGV bien d’autres critères devraient être pris en compte.

1 ) La ligne POLT existe (et est donc rentabilisée depuis longtemps) alors que la LGV est à construire.

2 ) A partir de là, le critère du prix du billet donne ce résultat : nettement plus faible sur l’axe le plus court et le plus ancien. Tous les bus qui font Toulouse-Paris passent par cet axe pour concurrencer le train.

3) La ligne POLT ne peut se juger uniquement par rapport à Toulouse car en tant qu’épine dorsale du pays (de Paris à Cerbère) elle dessert des zones qui, certes, sont parfois en baisse de population, mais qui conservent bien des atouts pour leur devenir. Les luttes citoyennes pour imposer des arrêts du train à Gourdon et Souillac démontrent le besoin de cette ligne. Au contraire, si Toulouse ne défend pas cet axe central, la ville porte un mauvais coup à sa fonction géographique : elle se soumet aux axes est et ouest (vallée du Rhône et voie atlantique). En devenant capitale de la région OCCITANIE, Toulouse devrait d’ailleurs regarder plus vers Montpellier que vers Bordeaux.

4) En rendant un avis défavorable pour la LGV Limoges-Poitiers, le Conseil d’Etat a jugé que l’axe Limoges-Paris par Orléans restait plus d’intérêt public que l’axe par Poitiers, qui lui aussi voulait déplacer le flux ferroviaire vers l’axe atlantique. Quand la DUP dit « avec ou sans la ligne nouvelle à grande vitesse entre Poitiers et Limoges » elle ne peut faire référence à aucune étude, car, jusqu’à la décision du Conseil d’Etat, tout a été pensé avec cette LGV vers Poitiers.

5) En fait, l’expansion de Toulouse crée comme priorité un besoin de transports collectifs, dans et autour de l’agglomération, plus que la nécessité d’un liaison ultra-rapide vers Paris. A quoi bon aller de Montauban à Paris en 3 h 40 quand il faut 2 h le matin pour se rendre à son travail de Montauban à Toulouse ![2]

5) Et si, pour cette amélioration du quotidien, il faut une ligne nouvelle (et pas deux comme dans les AFNT), pas besoin pour aller de Toulouse à Saint-Jory, d’en faire une allant de Toulouse à Bordeaux !

6) Confirmation que la coupure entre LGV et AFNT est, dans une réflexion sur l’utilité publique, absurde, car le problème est global.

J-P Damaggio

 

[1] Page5, annexe 2 de la DUP

[2] La pétition lancée à un moment par le Conseil régional Midi Pyrénées en faveur de la LGV, avec son associa tion TGV vite !, a été un fiasco, tout comme la réunion de l’EUP GPSO à Toulouse où un seul défenseur de la LGV s’est déplacé, le représentant du lobby EuroSud Transport avec seulement 40 présents ! De plus une DUP a été signée par le préfet de Haute-Garornne le 30 janvier 2016 pour le prolongement d’une ligne de Métro, DUP déclarée sans suite, une semaine après, car le plus gros financeur, Toulouse-Métropole préfère, par la bouche de J-L Moudenc, investir dans une autre ligne de métro située à l’opposé ! Et évitant d’investir dans une LGV, les deux projets de métro pouvaient se réaliser !

Tag(s) : #POLT
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