Les députés LREM semblent prendre conscience du rapport entre LGV et trains du quotidien et disent peut-être en toile de fond les futures décisions : aménager Toulouse-St Jory et la LGV plus tard. Avec des positions variées. A suivre. JPD
Article de La Dépêche
Moins bruyants que les collectivités locales pro-LGV, les députés En Marche donnent la priorité aux transports du quotidien , comme le gouvernement. Sauf deux d'entre eux.
«Si vous demandez aux Toulousains : voulez-vous la LGV? Tous disent oui. Mais si la question est : préférez-vous la LGV ou résoudre les problèmes de mobilité du quotidien? Le résultat, j'en suis certaine, sera la résolution des bouchons sur la rocade.» Députée La République en marche de la 3e circonscription, Corinne Vignon résume le dilemme tel que l'a posé le gouvernement. Dans ce débat, les collectivités locales, pro-LGV, tiennent le haut de l'affiche. Plus discrets, les neuf députés En Marche, que nous avons sollicités, font entendre une autre voix. Mais apparaissent aussi divisés.
En première ligne car sa circonscription, la 5e, est traversée par la voie Bordeaux-Toulouse, Jean-François Portarrieu plaide pour «l'urgence» des transports du quotidien. «Un pour cent des déplacements des Français est supérieur à 100 km. On ne prend pas le TGV pour aller travailler, étudier, se soigner...» Doubler la voie entre Matabiau et Castenau-d'Estrétefonds lui semble ainsi préférable pour développer «un RER toulousain». Côté finances, le député juge que les collectivités locales, Région, Département et Métropole, ont eu raison de participer au financement de Tours-Bordeaux. «On a gagné une heure pour 600 M€. Le problème, c'est que la suivante coûte 7 milliards.»
Sur la même ligne, Pierre Cabaré (1ère circonscription) veut que les habitants disposent des chiffres : «combien ça coûte? Pour quel gain de temps et dans quel délai de réalisation?» Mickaël Nogal est favorable au «phasage» du rapport Duron qui, dans son scénario intermédiaire, renvoie la LGV à 2037.
«On a raté une marche», résume Monique Iborra (6e circonscription). «Se battre pour la LGV me paraît tardif et plus adapté à la situation.» «On promet aux Toulousains la LGV depuis 20 ans, sans que les financements soient au rendez-vous», souligne Sandrine Mörch (9e).
«Outil indispensable»
L'ancien adjoint de Jean-Luc Moudenc, toujours conseiller municipal, Jean-Luc Lagleize (Modem, 2e circonscription) soutient, lui, mordicus la LGV. C'est «un outil indispensable pour la pérennité économique de notre territoire. Nous passons tous les mois à côté de l'installation d'entreprises qui préfèrent Marseille ou Bordeaux. Attendre reviendra à créer un nouveau Notre Dame des Landes : le transport des personnes aura évolué.»
Issu du mouvement de Robert Hue, Sébastien Nadot (10e circonscription) est aussi un infatigable défenseur de la LGV. Aux côtés de Carole Delga, la présidente PS de la Région, comme de Jean-Louis Chauzy, président du conseil économique et social d'Occitanie. Il veut croire aux «financements innovants» suggérés par les collectivités.
Élisabeth Toutut-Picard (7e) aussi. Ce serait à ses yeux le moyen de faire LGV et transports du quotidien «en même temps». Une voie moyenne qui sera peut-être tranchée lors de la prochaine loi sur la mobilité.