A Toulouse Edouard Philippe a répété :
"De deux choses l'une : soit on fait avec les financements disponibles, et dans ce cas-là il faut établir un ordre de priorité pour les projets car on ne pourra pas tous les financer au même rythme et en même temps ; soit on veut construire tout ce qui a été promis, et dans ce cas il faut trouver de nouvelles ressources budgétaires et fiscales."
Donc on en reste au même stade : rendez-vous au moment de la loi sur les mobilités c'est à dire en 2019. A suivre. JPD
Réponses aux questions sur La Dépêche
ALEXIS TORNERO : En quoi l'ouverture à la concurrence sur le ferroviaire va-t-il améliorer l'offre pour les usagers ?
Partout où on a ouvert à la concurrence, l'offre s'est améliorée pour les usagers. Ce sera particulièrement vrai pour les TER, on ouvre la possibilité aux régions de faire jouer la concurrence pour améliorer la qualité de service et multiplier l'offre. Un gros investissement a été consenti en Occitanie pour combler le retard. Hélas, ce retard existe aussi ailleurs en France. On a également beaucoup investi dans le TGV, ce qui a amélioré la desserte des grandes métropoles. La contrepartie de la création de ces lignes TGV est qu'on a consacré très peu de moyens aux lignes du quotidien, aux TER, à la qualité de service. Quand j'avais dix ans, je mettais 1h50 pour faire Le Havre-Paris, aujourd'hui je mets 2h05. Et les trains étaient plus confortables. Cette dégradation du service, ce n'est pas la faute des cheminots, mais de choix publics et d'une organisation ferroviaire qui ont empêché l'entreprise de s'adapter et de se moderniser. Ce que je veux faire, c'est aider l'entreprise à répondre aux attentes de ses clients. C'est pour ça qu'on la transforme. La concurrence va lui permettre d'améliorer son offre, une partie substantielle de sa dette sera reprise – 35 milliards quand même – et le niveau d'investissement dans le réseau sera augmenté.
ALEXIS TORNERO : La ligne à grande vitesse à Toulouse, c'est pour quand ?
On présentera à la rentrée à l'Assemblée nationale la loi d'orientation sur les mobilités, la loi LOM. Elle doit permettre de mettre en place un nouveau mode d'organisation des mobilités en général et de faire le point sur les constructions et les investissements dans les grandes infrastructures de transport dans les années qui viennent. La vérité est simple : on a promis des infrastructures dans toute la France, sauf que l'addition des promesses ne correspond pas à la masse financière qu'on est capable de mettre en face. Si je prends l'exemple de l'Occitanie, il y a l'autoroute Toulouse-Castres, la ligne à grande vitesse qui va de Montpellier à Perpignan, et vous avez évidemment la LGV Bordeaux-Toulouse. Les trois sont importants. De deux choses l'une : soit on fait avec les financements disponibles, et dans ce cas-là il faut établir un ordre de priorité pour les projets car on ne pourra pas tous les financer au même rythme et en même temps ; soit on veut construire tout ce qui a été promis, et dans ce cas il faut trouver de nouvelles ressources budgétaires et fiscales. Car à la fin, c'est toujours le contribuable qui paye. S'agissant de la LGV, il reste indispensable d'améliorer les nœuds ferroviaires à Bordeaux et à Toulouse. Ce serait une avancée considérable de la qualité de service.