La Dépêche donne la parole à un Jean-Luc Moudenc plus au fait des réalités que le socialiste Méric. La surprise c’est de constater que Moudenc s’appuie totalement sur le président de la Fédération nationale des travaux publics qui est prêt à tout et n’importe quoi, à partir du moment où l’argent public tombe dans les coffres du BTP.
Quant aux financements innovants à partir du moment où ils ne sortent pas du chapeau comme le lapin du magicien ils sortent des poches du contribuable et quand c’est pour un projet qui pourrait avoir une alternative meilleure nous restons mobilisés. Quant à Méric qui découvre qu’il ne fallait pas couper en trois tronçons, voilà que nous sommes d’accord avec lui car au total (et jamais ces braves gens ne parlent de Bordeaux-Dax) la facture serait encore plus salée. J’aurais aimé que Moudenc se réjouisse de l’effort prévu en faveur du POLT ce qui est un très bon point pour Toulouse mais ça il ne peut le comprendre. JPD
La Dépêche
Jean-Luc Moudenc regrette un "manque de volontarisme"
Après les annonces récentes d'Elisabeth Borne, ministre des Transports, pour le développement des infrastructures de transports, le maire de Toulouse et président de la Métropole a tenu, dans un communiqué, à saluer la "méthode rénovée" tout en regrettant le "manque de volontarisme" du gouvernement. "La question du financement précède désormais la décision de lancer les projets, alors que le précédent gouvernement optait pour une posture consistant à décider sans financer. Cette nouvelle approche, de bon sens, est beaucoup plus sincère et crédible" déclare-t-il en préambule.
En même temps, Jean-Luc Moudenc aurait préféré plus de volontarisme de la part du gouvernement. Explications : lors de la présentation, le 11 septembre dernier, de ses arbitrages concernant la programmation des investissements financiers pour les transports (Rail, routes etc) pour les 10 prochaines années, Elisabeth Borne avait indiqué qu'elle s'inscrivait dans l'approche nouvelle proposée dans un rapport publié le 1er février par le Conseil d'Orientation des Infrastructures (COI). Chargé de faire le tri dans les nombreux projets d'infrastructures laissés en jachère pour cause notamment d'absence de financement, cet organisme composé d'experts et d'élus avait proposé trois scénariis d'investissement en tenant compte des priorités du gouvernement : investir dans les transports du quotidien et la rénovation des réseaux existants.
Le premier, d'un montant de 48 milliards sur vingt ans, conduisait à poursuivre pendant une dizaine d'années la pause dans les grands projets décrétée par le chef de l'Etat. «Un scénario qui, selon Bruno Cavagné, le président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) « ne répondait à aucune des priorités définies comme urgentes - à savoir l’amélioration de la qualité de service pour les populations et pour l’économie, la réduction de la pollution, celle des inégalités territoriales".
Le deuxième, "bâti pour permettre de satisfaire les priorités du président de la République", fixait un budget d'environ 60 milliards pour l'Etat, toujours sur vingt ans. Dans ce scénario, le COI proposait notamment d'engager sans tarder les grands projets de liaison entre les métropoles, en particulier la LGV Bordeaux-Toulouse et Montpellier-Perpignan, sous réserve de phaser ces réalisations et de prioriser la désaturation des nœuds ferroviaires des gares de Toulouse et Bordeaux. C'est ce scénario qui, à un moindre niveau financier, a été retenu par le gouvernement dans le cadre de la programmation chiffrée des investissements. Elle sera intégrée au projet de loi d'orientation des mobilités qui doit être présenté en octobre en conseil des ministres et sera débattue ensuite au Parlement
Le troisième, enfin, est plus volontariste, avec une note à 80 milliards. : «C’est celui qui insuffle une réelle ambition à notre politique de mobilité et qui répond à l’urgence des attentes de nos territoires et aux besoins des populations », avait assuré Bruno Cavagné. C'est aussi celui qui avait la préférence de Jean-Luc Moudenc : « Sur les principaux arbitrages, je regrette que le 3ème scénario financier suggéré par le COI dont le calendrier (de réalisation de la LGV Bordeaux-Toulouse notamment, NDLR) était plus favorable, ne soit manifestement pas retenu comme l’option de référence pour le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) » déclare le président de la métropole, pour qui « la volonté affichée de désaturer les nœuds ferroviaires des grandes agglomérations (2,6 milliards dont 1,3 de l'Etat, NDLR) est en revanche une bonne nouvelle pour les métropoles de Toulouse et de Bordeaux qui sont concernées au premier chef ».
« Cependant, ajoute Jean-Luc Moudenc, le phasage de l'agenda de la liaison nouvelle entre Toulouse et Bordeaux, laquelle ne saurait être déconnectée de la désaturation des nœuds ferroviaires des deux métropoles, ne me semble pas être à la hauteur des enjeux. L’essor démographique et les enjeux économiques et d’aménagement du territoire de métropoles de dimension européenne, qui contribuent fortement à la richesse nationale, nécessitent un calendrier plus volontariste » poursuit-il.
Quels financements ?
Sur les pistes nouvelles de financement, il y a, selon lui, des avancées, mais, dit-il, « les financements innovants que nous avons proposés doivent être encore approfondis par le Gouvernement pour que nous puissions les utiliser avec efficacité. « Afin de mobiliser les financements importants que requièrent ces aménagements, je plaide pour plus d’audace dans le portage de ces réalisations d’intérêt général et renouvelle ma proposition en faveur d’une société de projets (SPV) sur le modèle de ce qui se fait pour le Grand Paris.
Dans une approche girondine et décentralisée de l’aménagement du territoire, il est normal de donner aux grandes métropoles des régions françaises des moyens d’action aussi ambitieux que ceux déployés pour la région parisienne. Sur tous ces points, j'attends des parlementaires qu'ils apportent, quand ils examineront le texte de la loi Mobilités, les améliorations nécessaires pour aboutir à un projet de nature à répondre à nos besoins » ajoute Jean-Luc Moudenc.
Georges Méric : "Un aboutissement logique et légitime"
De son côté, le président du conseil départemental, Georges Méric, a exprimé sa satisfaction suite aux annonces du Gouvernement pour le développement des infrastructures de transports qui classent la ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse parmi les projets d'infrastructure nationaux prioritaires. "Le projet de ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse est une nécessité pour accompagner le développement démographique et économique, et les besoins croissants de mobilité du sud-ouest de la France. C'est l'aboutissement logique et légitime du combat que nous menons sans relâche avec les autres collectivités locales pour raccorder la capitale de l'Occitanie et le département de la Haute-Garonne au réseau européen de la grande vitesse". "Cependant, je tiens à réaffirmer notre conviction à considérer le projet GPSO comme une opération unique et globale, dont les composantes – ligne nouvelle à grande vitesse et aménagements des nœuds ferroviaires existants à l'approche de Toulouse et de Bordeaux – demeurent non phasables. Ceci vaut particulièrement pour le tronçon central Bordeaux-Toulouse incluant AFSB et AFNT. Le tronçon Bordeaux-Toulouse ne doit pas être scindé en plusieurs tranches.