Moudenc est réélu alors la LGV est remise sur les rails. Que 27% des électeurs aient soutenu une opinion contraire à Toulouse est sans importance. Que les écolos soient élus à Bordeaux et sans doute maître de la métropole ne change rien. En fait, une fois de plus Moudenc-Delga veulent mettre les autres devant le fait accompli. Et donc peser d'abord sur la métropole de Bordeaux qui ne devrait pas se désolidariere des trois autres institutions. Et sans propositions nouvelles ! Que Delga-Moudenc clarifient leur position en indiquantg la somme qu'ils peuvent mettre sur la table ! J-P Damaggio
La Tribune : LGV Toulouse-Bordeaux : "l’État doit clarifier rapidement ses intentions"
Par Pierrick Merlet | 29/06/2020
Après avoir débloqué près de 10 millions d'euros pour la poursuite des études et le foncier des LGV Toulouse-Bordeaux et Perpignan-Montpellier, Carole Delga demande au gouvernement un calendrier précis pour la réalisation de ces infrastructures. Par ailleurs, la présidente du Conseil régional d'Occitanie aimerait rapidement se rendre à Bercy pour discuter du financement, qui pourrait concernés les acteurs économiques locaux. Les détails.
Le champ juridique est vide pour la réalisation de la LGV Toulouse-Bordeaux. Ce serpent de mer, qui a fait l'objet de multiples recours administratifs, s'est vu rétablir sa Déclaration d'utilité publique (DUP) par la Cour administrative d'appel de Bordeaux à la mi-mars dernier, comme l'avait annoncé exclusivement La Tribune.
Néanmoins, le chemin politique est loin d'être dégagé quant à lui. Les collectivités partenaires de cette infrastructure, à savoir Toulouse Métropole, Bordeaux Métropole, et les Conseils régionaux d'Occitanie et de Nouvelle Aquitaine attendent depuis des mois (voire des années) un rendez-vous avec Bercy et d'autres ministères pour se pencher sur le financement de cette LGV, estimée à un peu moins de 10 milliards d'euros. Un premier rendez-vous, fixé en décembre 2019, a été reporté, tout comme un second, fixé à la mi-mars mais dont le coronavirus a eu raison. Depuis, pas de nouvelle du gouvernement, ce qui agace Carole Delga, la présidente du Conseil régional d'Occitanie.
"Aujourd'hui plus que jamais, avec la crise sanitaire que nous venons de connaître, la crise économique qui débute, avec les enjeux écologiques et à la suite des propositions de la Convention citoyenne pour le climat, la LGV est prioritaire. Je rappelle que 60% des habitants situés à plus de 4h30 de Paris se trouve en Occitanie... Notre enclavement n'est plus admissible. La Région, comme les autres collectivités partenaires, répond présent et prend ses responsabilités sur ces projets. Encore une fois, aujourd'hui, nous proposons de les faire avancer en débloquant les financements nécessaires. L'État doit clarifier rapidement ses intentions quant au calendrier de réalisation de ces 2 LGV, et s'engager pour que notre territoire puisse relancer sa dynamique (...) Cela va bientôt faire trois ans que nos propositions financières et juridiques sont sur la table du gouvernement. Et plus de 2 ans que nous attendons un simple rendez-vous avec Bercy. Depuis maintenant trop longtemps, c'est le flou qui sème le doute", lâche l'élue régionale dans un communiqué.
Une prise de parole pour annoncer initialement le déblocage de 9,3 millions d'euros pour le finalisation des études et la poursuite des acquisitions foncières pour les LGV Toulouse-Bordeaux et Montpellier-Perpignan, toutes deux prévues dans la LOM.
Une taxe sur les richesses engendrées par la LGV
Parmi les mesures proposées par les collectivités locales pour financer cette LGV, en plus des subventions de l'État et de l'Union européenne, figurent l'idée d'une écotaxe mais aussi la création d'une fiscalité nouvelle sur l'immobilier d'entreprises. Même en étant hautement inflammable auprès de l'écosystème toulousain, cette idée a été confirmée par Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse fraîchement réélu, lors du Grand Débat Éco' d'entre-deux tours des élections municipales organisé par La Tribune.
"Cette proposition commune (aux quatre collectivités) consiste à faire un emprunt de très long terme, sur 40 ans, avec des échéances de remboursement supportables et avec une fiscalité dédiée comme pour le Grand Paris Express. Cette logique de financement consiste à dire que sur le long terme l'arrivée de la LGV va générer l'arrivée d'entreprises et d'investisseurs sur le territoire et va donc générer des nouvelles richesses. L'idée est donc que sur cette nouvelle richesse, permise par un décision d'investissement public, qu'il y ait pendant un certain temps un prélèvement qui aidera effectivement au remboursement de l'emprunt", a confirmé Jean-Luc Moudenc.
Pour avancer sur le sujet, le gouvernement voulait, peut-être, attendre l'issue des élections municipales à Toulouse face à la divergence d'opinion des deux candidats. Car, si le maire sortant était favorable à ce projet, ce n'était pas du tout le cas de son opposant écologiste, Antoine Maurice, militant plutôt pour un aménagement de la ligne existante. Cette échéance étant désormais passée, Jean-Louis Chauzy, le président du Ceser Occitanie et de l'association EuroSud Team qui défend la LGV estime que "le projet peut démarrer dans les 2 à 3 ans qui viennent", pour une mise en service en 2029 dans le meilleur des cas.