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Ils veulent nous faire croire que la LGV est un atout pour les aménagements ferroviaires nord toulouse (AFNT) alors que c’est exactement l’inverse depuis plus de dix ans ! En mettant ce «RER» à la remorque de la LGV, il ne se fait pas, tout comme la stratégie du tout LGV tue le rail du quotidien.

Observons les changements : ce n’est plus 3 h Toulouse-Paris mais 3 h 20 et encore comme il était indiqué dans un article précédent (au mieux).

Le terme RER est totalement abusif puisqu’il est précisé que ça ne sera pas une ligne dédiée au TER mais qu’importe il faut répéter RER, ça fait bien.

Et comme toujours ils parlent travaux avant même le vote du budget ! Autrefois le financement devait être annoncé avant l’Enquête d’Utilité Publique (EUP) qui faut-il le rappeler a été négative. Aujourd’hui le fric ça semble le cadet des soucis des élus.

Donc ce financement va se caler. On sait que l’Europe ne donnera rien mais on fait comme…

La FNAUT est toujours aussi inconséquente en plaidant la grande vitesse mais dans les gares ordinaires qui tuent la grande vitesse !

Quant à l’association Rallumons l’Etoile elle a raison sauf qu’il faut bien lire la fin : « Mobiliser des milliards sur la LGV ne doit pas faire oublier les autres projets de l’étoile ferroviaire, qui devront être intégrés dans le nouveau contrat de plan Etat-Région cet automne, on y veillera même si on connaît le volontarisme de Carole Delga »

Mais mobiliser de tels milliards c’est tuer le projet de l’étoile ferroviaire !

J-P Damaggio

 

La Dépêche Publié le 05/05/2021

L’aide de 4 milliards promise par le Premier ministre Jean Castex relance le projet de LGV Bordeaux-Toulouse et celui d’un RER du nord toulousain, avec doublement des voies ferroviaires, préfigurant l'étoile ferroviaire autour de la Ville rose. Le point sur un projet d'aménagement ferroviaire du nord toulousain à plus d'un demi-milliard d'euros.

Les feux, bloqués au rouge depuis des années, sont tout à coup passés au vert. L’annonce de l’aide de l’Etat par le Premier ministre est venue débloquer le projet de ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse, qui mettra la Ville rose à 3 h 20 de Paris au lieu de 4 h 20 actuellement. Avec, en priorité, la réalisation des aménagements ferroviaires au nord de Toulouse (AFNT), qui relance le projet de RER toulousain.

Vrai ou faux «RER» ?

Jean-Luc Gibelin, vice-président de la région Occitanie/Méditerranée-Pyrénées en charge des transports, rappelle qu’à la différence du RER parisien, le TER (train express régional) du nord toulousain ne roulera pas sur une voie dédiée. Mais, pour lui, «si on veut un RER toulousain, il est indispensable de réaliser les AFNT». Des aménagements qui, grâce au doublement des lignes existantes sur une section de 19 km (de 2 à 3 voies actuellement à 4 voies à terme), permettront de faire circuler à la fois des TGV, les TER ou RER, et les trains de marchandises, tout en fluidifiant un trafic actuellement saturé.

Une halte est étudié à Lespinasse afin de permettre la desserte de la rive gauche de Garonne. Le site Seveso Total Fenouillet a fermé ses portes.

Un calendrier incertain

SNCF Réseau et la région ne s’engagent pas sur ce terrain, des études étant encore en cours. Mais Jean-Luc Gibelin rappelle que la loi LOM (loi d’orientation sur les mobilités) impose un lancement des travaux dans la période 2018-2022. Un démarrage des travaux en 2022 est encore dans le domaine du possible. La durée des travaux n’est pas fixée, les collectivités souhaitant raccourcir les estimations de départ de SNCF Réseau. La mise en service serait de toute façon bien avant 2040, date avancée un temps par Marc Péré, maire de l’Union. Pourquoi pas 2028, comme la 3e ligne de métro ?

Un financement à caler cet été

La clé de financement des AFNT est la même que celle de la LGV Bordeaux-Toulouse, soit 40 % Etat, 20% Europe et 40% collectivités locales. La répartition entre Région Occitanie, Toulouse Métropole et Département de la Haute-Garonne, avec éventuellement les collectivités locales de Nouvelle-Aquitaine (renvoi d’ascenseur des aides venues d’Occitanie et de Haute-Garonne pour Tours-Bordeaux), devra être négociée cet été, après les élections régionales et départementales. Le coût des AFNT (566 millions d’euros hors taxes, valeur 2013, sans compter l'achat de nouveaux trains pour exploiter la ligne) est compris dans le coût global de la LGV Bordeaux-Toulouse, estimé à 8,8 milliards, pour lesquels Jean Castex a promis 4,1 milliards de l’Etat.

7 gares et un train/15 minutes

Le projet initial, déclaré d’utilité publique en 2016 (DUP confirmée récemment par le Conseil d’Etat), prévoit des haltes ferroviaires à Saint-Jory, Fenouillet/Saint-Alban, Lacourtensourt, Lalande et Route de Launaguet/La Vache, avec connexion sur la ligne B du métro et sur la future 3e ligne, et terminus à Toulouse-Matabiau. L’autre terminus du RER, à Castelnau-d’Estrétefonds, nécessite un aménagement important pour permettre le retournement des trains. Une étude est en cours sur l’opportunité d’une halte à Lespinasse. La Région souhaite, si cette option est retenue, qu’une halte soit supprimée à la place. La fréquence du RER du nord toulousain serait d'un train par quart d'heure en heure de pointe.

Plus écolo et plus proche selon les usagers

La Fnaut (fédération nationale des associations d’usagers des transports) « exprime sa satisfaction » suite à l’annonce de l’aide de l’Etat pour la LGV Bordeaux-Toulouse et «souligne l’importance des contributions financières des régions à ces projets d’intérêt national (mais) demande qu’ils ne pénalisent pas le réseau classique. La nouvelle LGV […] incluant les aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux (AFSB) et au nord de Toulouse (AFNT) […] permettra au TGV de concurrencer efficacement l’avion, qui émet 40 fois plus de gaz à effet de serre. Le TGV permettra aussi de desservir Agen et Montauban ». La Fnaut « déplore le maintien des gares nouvelles de ces villes sans raccordement aux gares centrales. Des liaisons ferroviaires bien adaptées devront impérativement être assurées entre ces gares TGV et les centres-villes, qui devront bénéficier de dessertes Intercités Bordeaux-Méditerranée de qualité, associée à une offre TER (train express régional) améliorée […] L’usage de la voiture et du camion est actuellement anormalement hégémonique […] les lignes nouvelles permettent d’améliorer les dessertes TER et fret en libérant des sillons sur les lignes classiques parallèles », conclut la Fnaut.

 

Pour Benoît Lanusse, de "Rallumons l'étoile", "le TGV ne doit pas éclipser l'étoile ferroviaire"

Comment réagissez-vous à l’annonce de l’aide de l’Etat pour la LGV ?

On ne peut que saluer la persévérance des collectivités qui ont poussé pour la LGV (ligne à grande vitesse). Mais il faut rester prudent. Des choses avancent mais il faut voir si le financement annoncé sera bien confirmé dans les prochains mois. L’important pour nous, ce sont les aménagements ferroviaires du nord toulousain (AFNT) liés au financement de la LGV. Quels seront réellement ces AFNT alors que de points techniques sont toujours en cours de définition.

Par exemple ?

Il a été évoqué de faire arrêter les trains du nord à La Vache pour désaturer la gare Matabiau. Nous y sommes opposés, nous souhaitons une liaison directe Montauban-Castelnaudary, par Matabiau, avec une fréquence d’un train par heure, avec un RER Castelnau d’Estrétefonds-Baziège direct. Pour cela, la gare de Baziège doit être aménagée, comme celle de Castelnau-d’Estrétefonds pour permettre le retournement des trains régionaux.

Et au niveau des gares intermédiaires ?

Nous souhaitons qu’il y ait une gare à Lespinasse, entre Saint-Jory et Fenouillet, ce que la déclaration d’utilité publique n’a pas retenu. Cette gare permettrait, grâce au pont routier de Gagnac existant, de desservir par navette bus l’autre rive de la Garonne et notamment le parc des expositions de la métropole à Aussonne.

Le doublement de la voie au nord est cependant une avancée pour l’étoile ferroviaire que vous appelez de vos vœux ?

Oui mais avec quel calendrier ? Devra-t-on attendre ces aménagements d’un bloc dans dix ans ou bien, comme nous le souhaitons, un aménagement par étapes avec, en premier, deux terminus à Castelnau d’Etrétefonds et Baziège pour un premier RER toulousain et un Montauban-Castelnaudary par heure, possible dès aujourd’hui. Au départ, il y avait deux sites Séveso à traverser au nord, avec des protections à réaliser autour des voies ferroviaires (Total à Lespinasse et à Fenouillet). Il n’y en a plus qu’un désormais, cela permet de dégager des économies pour financer l’aménagement de Baziège. Mobiliser des milliards sur la LGV ne doit pas faire oublier les autres projets de l’étoile ferroviaire, qui devront être intégrés dans le nouveau contrat de plan Etat-Région cet automne, on y veillera même si on connaît le volontarisme de Carole Delga.

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