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La LGV fait parfois l'objet de quelques lignes sur les bulletins municipaux. On y remarquera l'absence de référence à l'argent. Pierre Ortavent a souhaité réagir par une lettre à la maire de sa commune Lacourt St Pierre. Il accepte de la rendre publique. Chaque acte à son poids. J-P Damaggio
Madame la Maire,Mesdames et messieurs les conseiller(e)s municipaux,
La lecture attentive du « Flash Infos » d’août 2022 m’impose de vous adresser le présent message. Page 10, l’article « Ligne LGV » fait apparaître ligne 4, en gras, deux adjectifs qualifiant le projet : « utile et attendu ».
Je me permets de vous rappeler qu’aucune étude prospective sur les mobilités de demain n’a été faite, permettant d’affirmer l’utilité de ce projet. Pensez vous vraiment qu’à l’horizon 2032, à l’heure de l’urgence climatique absolue, à l’heure de la détresse énergétique du pays tout entier, il soit utile de réaliser une infrastructure gigantesque, dévoreuse d’espaces naturels, coûteuse au-delà du raisonnable, très grande consommatrice d’énergie, nécessitant une dispendieuse maintenance, et destinée à nous permettre de nous rendre le plus vite possible à Paris ?
Les mobilités de demain, comme celles d’aujourd’hui, sont et seront concentrées sur les trajets du quotidien, le développement de nos activités numériques transforme radicalement nos besoins de mobilité.
Tout cela est balayé d’un revers de main par les promoteurs de ce projet fou. Le seul argument auquel ils s’accrochent est celui de la libération de la ligne existante entre Montauban et Toulouse, permettant d’augmenter l’offre de trajets entre ces deux villes. Des études sérieuses, que je tiens à votre disposition, administrent la preuve qu’il est possible et souhaitable de le faire d’ores et déjà, sans aucun besoin de « libération ».
En utilisant les adjectifs « utile et attendu » en gras, vous avez transformé ce bulletin d’information en un instrument de propagande au service d’un projet auquel la raison nous prie instamment de nous opposer. De plus, cette propagande est réalisée sur mes deniers, ce qui ne peut que me révolter.
Il ne me souvient pas, en effet, qu’à votre initiative, une information contradictoire nous ait été donnée, permettant aux opposants et aux promoteurs de présenter publiquement leurs arguments. Je me permets de vous rappeler qu’il s’agit d’une affaire à plus de 12 milliards d’euros, sans financement européen.
Voilà 12 ans que j’affirme me tenir à votre disposition pour des précisions, des compléments d’information, à votre convenance. Vous n’avez pas tenu les engagements que vous avez pris avec moi, je ne doute donc pas que ce message ne recevra aucune réponse.
Je vous salue cordialement,
Pierre Ortavent.