Opposant au projet de ligne à grande vitesse de Bordeaux vers Toulouse et Dax, le sénateur girondin Hervé Gillé a interpellé le ministre des Transports Clément Beaune
Depuis que Jean Castex, alors à Matignon, a remis sur les rails les projets de lignes à grande vitesse (LGV), dont celui du Sud Ouest (Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax), les adversaires de ce chantier assurent que l’Europe, attendue à hauteur de 20 % du financement, ne participera pas à ce qu’ils qualifient de « folie économique et écologique ». Or, la facture globale est évaluée à 14 milliards d’euros : 40 % pour l’État, 40 % pour les collectivités locales d’Occitanie et Nouvelle-Aquitaine et 20 % donc pour l’Europe, sachant que celle-ci conditionne son enveloppe à une liaison transfrontalière avec l’Espagne.
Le dossier GPSO a été déposé parmi les nouveaux appels d’offres pouvant faire l’objet d’un financement. Que se passe-t-il si la réponse est non en raison de l’absence de liaison avec l’Espagne ? C’est une question qui se pose selon le sénateur, car cette branche ne semble pas prioritaire par rapport à la branche Bordeaux-Toulouse. La réponse du ministre est claire, l’État ne se substituera pas à l’Union européenne et il faudrait alors partager les 20 % restants avec les collectivités locales. Soit au bas mot 2,8 milliards d’euros.
« Un mur budgétaire »
Quand on se souvient la difficulté avec laquelle Alain Rousset a convaincu certaines intercommunalités ou certains départements, le défi semble improbable. En février dernier, la Nouvelle-Aquitaine a même dû faire l’avance de 225 millions d’euros pour compenser certaines défaillances et boucler le plan de financement.
« Les études ont déjà 10, voire 15 ans. Nous ne sommes plus du tout dans le même contexte, ajoute le parlementaire. Il y a les moyens de rénover la ligne actuelle qui est l’une des plus vétustes de France et il faudra, de toute façon, le faire, pour supporter l’augmentation du trafic, liée notamment au RER métropolitain. »