Bilan actuel du Grand Paris Express

J'ai déjà évoqué la question : Le modèle du Grand Paris Express

Une loi spécifique du 3 juin 2010 a permis la création de la SGP (Société du Grand Paris).

Aussitôt la propagande se met en place : vive le Grand Paris Express.

La Cour des comptes (qui a pour mission principale de s’assurer du bon emploi de l’argent public et d’en informer les citoyens) refroidit le projet. Elle est venue mettre son nez dans ce foutoir. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils y sont allés de bon cœur. Dans leur rapport, ils s’attaquent d’emblée à leur sujet de prédilection : le pognon.

Un projet à 19 milliards en 2010 passe à 22,6 milliards en 2013. Puis à 25,14 milliards. Et en mars 2017 on en est à 28,93 milliards. En fait la SGP va prendre en charge de nouveaux dossiers. Suite aux observations de la Cour des comptes, la SGP doit fournir une évaluation un peu moins approximative. Message reçu. Ils envoient une nouvelle estimation : 34,48 milliards d’euros ! Nous en serions à 42 milliards. Qui paie ?

La SGP du fait qu’elle s’appuie sur l’Etat a sollicité une recommandation auprès de deux agences de notations, Moody’s (note : Aa2) et Fitch (note : AA), et le tour soit joué : et la SGP obtient 15,5 milliards d’euros d’emprunts obligataires. Aucun entreprise aurait pu en arriver là car elle n’a pas les garanties. Une grande partie des emprunts levés sur les marchés (97 % d’après le rapport du Sénat du 14 octobre 2020) sont issus d’obligations dites « vertes » (Green EMTN), c’est-à-dire d’obligations dont l’objet est le financement de projets ayant un impact environnemental favorable.

L'histoire d la SGP prélude à l'histoire de la S du GPSO. Ce type d'usine à gaz est dangereux car d'un côté il s'appuie sur les ressources publiques et de l'autre il fonctionne en dehors des lois publiques. Pour qui a lu mon article précédent sur le sujet ne peut pas être surpris par l'arrivée d'une taxe de séjour dans le financement. Simplement, ce qui n'avait pas été accordé pour la SGP (34% en plus) l'est pour la SGPSO. Jean-Paul Damaggio