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Coup de colère chez les pro-LGV

La Dépêche a décidé de frapper fort en faveur de la LGV. Leur colère tend à prouver que tout n'est pas réglé. Derrière le report de deux ans se cache comme une instabilité. On aura la réponse d'ici l'été. Il se trouve qu'au même moment La Dépêche donne la parole aux opposants (voir autre article)... JPD 

LGV Bordeaux-Toulouse, Transports, Economie, Politique

Publié le 13/03/2023 à 07:05

Face au risque de décalage de calendrier, élus et décideurs sont tous sur la même ligne : pas question de reculer signant une solidarité politique inédite.

Élisabeth Borne, la Première ministre a précisé que c’est uniquement «à partir» des orientations formulées par le Conseil d’orientation des infrastructures (COI) que le gouvernement construira, d’ici l’été, la déclinaison opérationnelle de son plan d’avenir pour les transports. Il n’empêche, les grands élus et décideurs de la région Occitanie et Nouvelle Aquitaine n’entendent pas subir un quelconque retard.

Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole.

Ayant eu vent des travaux du conseil d’orientation des infrastructures, je suis intervenu dès le 6 février en tête à tête auprès d’Elisabeth Borne que j’ai rencontrée. La Première ministre a été très claire en garantissant que le scénario n° 2 qui engendrerait un glissement du calendrier serait amendé. Elle a mis en avant la parole de l’Etat. Sur le terrain, nous avons réuni 25 collectivités qui apportent 25% du financement dans une solidarité exemplaire. De son côté, l’Etat a inscrit dans la loi de finances 2023 l’instauration d’une fiscalité dérogatoire. La ligne GPSO est irréversible et les choses sont très claires pour moi. Malgré tout, je reste vigilant. La LGV a été le premier dossier que j’ai évoqué avec Pierre-André Durand, le nouveau préfet qui est pleinement mobilisé aux côtés de son homologue de Nouvelle Aquitaine Etienne Guyot.

Carole Delga, présidente de la région Occitanie.

Le plan de financement est bouclé, la société de projet est opérationnelle et le calendrier a été validé par Jean Castex alors Premier ministre. Les travaux vont démarrer fin 2023, la mise en service est attendue pour 2032 au plus tard. C’est clair, net et précis. Et non négociable ! Le rapport du COI est un travail prospectif, la Première ministre a dit retenir le scénario 2 comme base de travail et vouloir mettre la priorité sur le ferroviaire. Matignon a d’ailleurs précisé que le calendrier de la LGV n’était pas remis en question. J’ai obtenu des garanties dans ce sens, aussi bien pour Toulouse-Bordeaux que pour Montpellier-Perpignan déclarée d’utilité publique et urgente par décret signé de la même Première ministre, le lundi précédent la remise du rapport par le COI.

Sébastien Vincini, président du Conseil départemental de Haute-Garonne.

À peine un an après les engagements de son prédécesseur, la Première ministre, en retenant le scénario 2 du Conseil d’Orientation des Infrastructures, jette à nouveau le doute sur la date de mise en route de la LGV Toulouse-Bordeaux, qui pourrait être décalée de deux ans. Le Conseil départemental de la Haute-Garonne soutient ce projet depuis son origine et n’a eu de cesse de se mobiliser pour faire aboutir cet équipement structurant pour notre territoire. En octobre 2021, nous avons concrétisé cette volonté en votant une participation de 534,3 M€, devenant ainsi le deuxième financeur d’Occitanie. L’État doit maintenant assumer ses responsabilités pour que ce projet attendu depuis plus de 30 ans ne prenne pas de retard.

Jean Dionis, maire d'Agen.

Le scénario 2 choisi par Matignon ne change pas fondamentalement le calendrier de la LGV Bordeaux-Toulouse qui entrerait en service en 2032. En Revanche pour Bordeaux – Dax, on passe de 2038 à 2043. Ce n’est pas acceptable ! Ce choix fragilise les financements européens qui priorisent les projets inter-régionaux France – Espagne. Un tel décalage engendrerait des travaux ferroviaires sur une période beaucoup trop longue entre 2028 et 2043. Avec Alain Rousset, président de Nouvelle Aquitaine et toutes les collectivités nous sommes pour une simultanéité des travaux. Nous lutterons de toutes nos forces sur cette position et la gouvernance de la société de financement de GPSO adressera un courrier en ce sens à la Première ministre.

Jean-Louis Chauzy, président du Ceser* Occitanie :

Les lignes GPSO et Montpellier-Béziers disposent des décrets d’autorisation et nous avons déjà installé la gouvernance. La Région Occitanie assure les avances pour le nœud ferroviaire du Nord toulousain (AFNT), la taxe spéciale d’équipement est levée depuis le 1er janvier 2023. C’est aujourd’hui trop engagé pour temporiser. Nous ne comprendrions pas pourquoi la Première ministre ne confirmerait pas le calendrier initial d’autant que ce conseil n’a qu’un rôle « d’orientation », pas de décision. Les relations avec Matignon sont de grande qualité, nous n’allons pas commencer avec les mauvaises manières…

Frédéric Charmasson, président de la FRTP Occitanie.

Ce rapport du COI ne remet pas en cause le projet et a le mérite d’entériner une nouvelle fois la nécessité de construire la LGV Bordeaux-Toulouse. C’est une bonne chose ! Le scénario n° 2 qui est retenu est celui de la planification écologique avec une entrée en service légèrement décalée à 2034. Mais si les collectivités maintiennent leur engagement financier et leur calendrier, l’Etat suivra et nous resterons sur 2032 d’autant que les financements sont stabilisés. Le chantier de la LGV permet aussi d’agir pour les trains du quotidien qui est une des priorités fléchées par le rapport du COI en rendant possible un fort cadencement des TER autour des métropoles. Rappelons que la LGV va générer entre 8 000 et 10 000 emplois directs, indirects et induits chaque année du chantier.

    Gil Bousquet

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