A la réunion de Saint Cirice une fouille archéologique a été évoquée en Tarn-et-Garonne (aux bords du 47) alors que l'article de La Dépêche indique qu'elles ne doisent débuter qu'en 2025. Nous allons creuser la question. J-P D
La Dépêche le 07/11/2024, Béatrice Colin
Les archéologues ont donné lundi les premiers coups de pioche sur le tracé de la future LGV entre Bordeaux et Toulouse. Entre les diagnostics et les fouilles à proprement parler, ils en ont pour près de 4 ans de chantier, à la recherche des traces de nos ancêtres.
Ils risquent de tomber sur un os. Et même sur plusieurs au cours des prochains mois. Depuis lundi, les archéologues ont sorti leurs pelles et pinceaux sur le tracé de la future ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse. Ils ont démarré la phase de diagnostic sur le tracé de 222 km de voies ferrées nouvelles, sur lesquelles le premier train à grande vitesse reliant en 1 h 05 la cité girondine à la Ville rose doit rouler en 2032. D’ici là, ces spécialistes des vestiges auront peut-être déterré quelques trésors laissés par nos ancêtres.
Dans un premier temps, ils vont creuser sur des zones ciblées. "Les diagnostics, ce sont des chantiers réalisés sur environ 10 % du linéaire global. Chacun d’entre eux dure de 6 à 8 semaines ; des tranchées de 1 ou 2 mètres de largeur sont creusées sur une longueur variable. Cela sert à détecter, caractériser et délimiter d’éventuelles traces du passé et à déterminer s’il y a un intérêt à fouiller ce secteur", indique Sébastien Joly, le responsable foncier et archéologie de l’agence du Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest, filiale de SNCF Réseau.
Il faut alors deux à trois mois pour rédiger un rapport sur ce qui a été trouvé. En fonction de la pertinence, il est décidé si des fouilles auront lieu. Entre-temps, les trous sont rebouchés, les bijoux ou sépultures trouvés sont protégés, et les champs à nouveau cultivés.
Les archéologues sur le tracé de Haute-Garonne en 2025
Lundi, les premiers coups de pioche ont été donnés dans le secteur de l’agglomération agenaise. Ces chantiers de diagnostics archéologiques vont se dérouler progressivement le long du tracé des lignes nouvelles ; l’an prochain, ils auront ainsi lieu en Tarn-et-Garonne et en Haute-Garonne. Au total, entre la période de diagnostics et de fouilles, les archéologues seront sur le terrain durant près de quatre années.
S’ils n’ont pas choisi les lieux de sondage au hasard, ils n’ont pas non plus une idée précise de ce qu’ils pourraient trouver avec leurs pinceaux et leurs marteaux. Peut-être des vestiges du Paléolithique, datant d’au moins 500 000 ans avant notre ère, jusqu’aux ruines enfouies de maisons du Moyen-Âge. "L’État a établi une carte nationale, mais elle est lacunaire. Ce qui nous intéresse en archéologie préventive, c’est de mieux connaître le territoire : nous avons des archives dans le sol, mais nous ne savons pas où elles sont", reconnaît Sébastien Joly.
Sur ce chantier XXL, il estime qu’il y a potentiellement une cinquantaine de fouilles qui devront être menées. Et leur durée peut aller de quelques semaines à une année si les Indiana Jones des temps modernes trouvent des pépites, comme sur le chantier LGV entre Tours et Bordeaux. Sur le site Vigneau à Pussigny, en Indre-et-Loire, ils ont découvert une succession de nécropoles du Néolithique et de l’âge du Bronze. Une première.