Le maire de Saint-Jory se trompe (ou celui qui gère le facebook de la mairie), l’abattage des arbres sur sa commune ne concerne pas le RER toulousain qui à ce jour comme tous les RER annoncés par Macron en 2022 sont dans les limbes.
Une conférence nationale de financement des Serm (les RER) devait avoir lieu en juin 2024 pour labéliser des projets. Le président de la métropole de Montpellier (Hérault), Michaël Delafosse, et la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, rassemblent des élus – les représentants de Nîmes, Sète, Lunel, au total neuf intercommunalités autour de Montpellier – pour lancer officiellement les bases du futur service express régional métropolitain (Serm) et candidater ensemble afin d'obtenir, en juin, la précieuse labellisation.
Puis la conférence a été reportée en septembre et les très très maigres finances devraient être dans le budget actuel...
4,1 milliards d’euros. C’est le coût d’investissement du volet ferroviaire du service express régional métropolitain (SERM) à Toulouse, comme estimé dans le dossier de candidature proposé au gouvernement. Mais les besoins non-ferroviaires du SERM n’avaient pas encore été chiffrés. En effet, celui-ci ne vise pas uniquement à renforcer la desserte ferroviaire, avec notamment le RER toulousain, mais comprend également une offre de métros, de bus Tisséo, de cars express à haut niveau de services et des réseaux cyclables. Afin de compléter le dossier de candidature, Toulouse Métropole et Tisséo ont décidé de chiffrer le coût de ces « opérations non-ferroviaires indispensables pour un projet ambitieux et cohérent qui favorise l’intermodalité ». La collectivité et le réseau de transports en commun viennent de le dévoiler. Ainsi, ces opérations sont évaluées à hauteur de 553 millions d’euros, dont 426 millions d’euros sur le territoire de Toulouse Métropole et 127 millions d’euros pour les autres Etablissements publics de coopération intercommunale (EPCI).
Pour Moudenc une façon de prendre ses distances avec le projet, vu le manque d’argent.
« On voit bien que l'État ne suit pas », estime l'économiste Patricia Perennes. « Il y a un décalage entre ce que les gens ont compris de l'annonce d'Emmanuel Macron, ce que lui-même avait dans la tête et ce qui est faisable avec les moyens disponibles. Plus ça évolue, plus on se rend compte de ce décalage. »
C’est vrai à Bordeaux, la région Nouvelle-Aquitaine et la métropole de Bordeaux ont également lancé, dès 2018, un projet de RER métropolitain à 680 millions d'euros, qui prévoit des circulations traversant la gare de Bordeaux. « En 2023, nous avions 19 000 usagers par jour sur les lignes du TER et nous voulons en capter 20 000 de plus », détaille le président PS de la région, Alain Rousset. À la clé, des travaux sur les infrastructures et la commande de rames supplémentaires. « Nous avons engagé un financement colossal, qui tend notre budget, souligne l'élu. Nous sommes au-delà de la limite. » La géographie de Bordeaux est plus simple que celle de Toulouse car il n’y a aucun RER à construire en direction de la mer.
Bref, entre les 18 milliards de la LGV et les besoins plus sérieux en RER, tout le monde peut saisir la nuance. Jean-Paul Damaggio