Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Je redonne ici le premier article publié sur le blogue de la Brochure concernant la LGV (presque 500 ont suivi). C'était suite à une réunion à Malause où était présent l'actuel candidat Front de Gauche. Une façon de rappeler que cette question m'occupe depuis plus de deux ans presque tous les jours et que depuis, sur bien des points, RFF a avancé ses pions, malgré les opposants. Il est frappant de constater qu'à ce moment-là, je ne disais rien d'une alternative possible. Depuis, avec l'étude Claraco, l'alternative est crédible : il fallait donc tenter autre chose aux législatives. Ecouter les candidats ne pouvait suffire. Notre candidature ne tombe pas du ciel et ne cherche donc pas à diviser mais à rappeler un impératif : arrêter cette LGV serait le signe d'un renouveau de notre démocratie. Indépendamment de la diversité des engagements politiques de ce mois de juin, il faudra renforcer l'union et l'action citoyenne qui devra se poursuivre ensuite.

JPD.  

Considérations générales

Les communistes font toujours un louable effort d’information qui peut se révéler parfois contre productif. Et c’est le cas me semble-t-il sur cette question de la LGV. La Région Midi-Pyrénées est fortement impliqué dans ce projet dont certains pensent qu’il est même devenu le bijou le plus cher (aux deux sens du terme) de Martin Malvy. Or après Bernard Marquié (1998-2004), c’est à un autre membre du PCF qu’a été attribué la vice-présidence transports au Conseil régional, Charles Marziani. Pour ce qui concerne Les Nouvelles du Tarn-et-Garonne, (bi-mensuel du PCF) après vérification je n’ai lu que ce que j’entends depuis des années et que je résume par cette phrase : « en matière de transport ferroviaire le bilan de la région est positif malgré le désengagement criminel de l’état ».

Lisez le bilan des élus régionaux du PCF publié en octobre 2009 : « Un examen rapide de l’action menée par le conseil régional montre que des résultats positifs ont été obtenus, des avancées effectuées notamment dans deux de ses principaux domaines de compétences, les lycées et les TER, secteurs marqués par la place importante qu’y occupent les élus communistes. »

Et l’info sur la LGV, elle était où pendant ces années qui vont de 2005 à 2010 et qui pourtant furent le théâtre de débats multiples, inconnus souvent des citoyens, mais lieux d’âpres bagarres entre élus. Des financements régionaux ont été décidés sur la base de quels projets ?

Charles Marziani le vice-président PCF pour les transports est Toulousain et appartient donc aux bénéficiaires les plus évidents de la ligne (si bénéficiaires il y a parmi les citoyens actuels) et c’est peut-être la raison du silence radio sur le sujet.

Un des termes du débat s’appelle l’implantation des gares, impliquant celui du tracé. Comme toujours, quand les carottes semblent cuites, la population qui se révolte est celle directement concernée par les nuisances prévisibles. Les autorités ayant tiré les leçons de la lutte pour le moment victorieuse contre le nouvel aéroport avaient choisi de trancher vite. Tout devait être décidé le 11 janvier mais là, coup de théâtre, il a fallu reculer la décision pour deux raisons : les conséquences que la question pouvait avoir sur les résultats des régionales et une bagarre au sujet du lieu d’implantation de la gare devant desservir Montauban.

Les Nouvelles du Tarn-et-Garonne du 6 janvier 2010 ont été conduites à évoquer les réactions de populations mécontentes mais sans rien dire des engagements financiers de la région et du département du Tarn-et-Garonne sur ce sujet. Saluer la démocratie de citoyens se prenant en main est positif, mentionner la position des cheminots de Montauban qui, tout comme la maire au départ, avaient proposé que la gare TGV soit implanté sur le lieu actuel de la gare Villebourbon où il existe la place disponible, autant d’efforts heureux mais insuffisants sur le fond. Le point crucial de la démocratie dépasse, à mon sens, l’expression de la colère même juste, il tient aux informations données ou pas à ceux qui veulent dire leur mot.

Débat de la question à la réu Front de Gauche à Malause

Pour mieux comprendre j’ai tenu à participer à la première réu de la campagne du Front de Gauche, où j’ai eu le plaisir de croiser une amie de ma mère, et quand, une fois de plus, j’ai entendu que pour les transports le bilan du conseil régional est plutôt bon, j’ai posé ma question sur la ligne LGV. Les diverses réponses ont été riches en opinions mais pauvres en informations précises (je retiens seulement sur ce point l’information comme quoi la Région paie déjà pour d’autres régions). On m’explique qu’il n’y a pas eu assez de démocratie (ce qui est la norme de notre société). Oui mais à quoi ont servis les élus régionaux PCF pour faire avancer cette démocratie ? On m’explique qu’on ne peut pas être pour ou contre la ligne car s’il faut en même temps défendre les petites gares, il faut tenir compte du souhait de ceux qui veulent aller vite à Paris, oui mais une gestion impose des choix, et si le Département donne 26 millions d’euros à la LGV (et la Région beaucoup plus) c’est autant de moins pour autre chose. On m’explique à juste titre qu’il faut penser au fret. Donc précisons, contre les mensonges de Réseau Ferré de France, que, si les TGV peuvent rouler sur les lignes normales, l’inverse n’est pas vrai, les trains de fret ne peuvent rouler sur les lignes LGV. Pour le moment, le fret sur LGV c’est le fret postal et il est à craindre qu’on n’aille pas plus loin sauf à prévoir des investissements colossaux en matière de machines.

De la salle sont venues quelques informations d’une dame du Lot-et-Garonne car dans ce département, le débat a été très différent de celui du Tarn-et-Garonne si bien qu’il existe dès à présent une association d’élus contre la LGV (les élus communistes du 82 seraient-ils à la pointe de la création d’une telle association ?). La différence est venue en particuliers des syndicats de cheminots qui ont alerté la population sur la question de la gare puisque plus qu’à Montauban encore, cette gare sera éloignée d’Agen et apparaît comme un investissement douteux. Le Conseil général a financé une contre-expertise. Peut-être dans un autre article vais-je proposer une étude comparative des comportements entre les deux départements voisins car elle peut être éclairante y compris par rapport aux positions du Front de Gauche. J’ai d’ailleurs cru comprendre que, même si le sujet est en débat au conseil régional et ailleurs, depuis cinq ans, ce Front n’avait pas établi une position commune régionale claire (le PG comme le PCF avait des sortants). Comme le fit observer, dans une autre réunion publique, un simple citoyen, à un conseiller général du Tarn-et-Garonne disant qu’il n’avait aucune information sur le sujet mais qu’il se ferait le porte-parole de la colère  : « comment peut-on voter 26 millions d’euros et tenir ensuite ce langage ? A ce prix là je demanderai au moins à pouvoir choisir la couleur de la voiture ! »

La vie politique actuelle comporte beaucoup de gros dossiers tous aussi importants les uns que les autres mais celui de la LGV a la particularité d’être d’une très chaude actualité au moment où les électeurs vont se prononcer par rapport à l’élection d’un personnel politique au cœur de la décision : il n’est donc pas étonnant qu’il devienne si crucial. Le traiter, c’est une façon très concrète de faire de la politique, d’autant que sur ce point on ne peut pas dire que critiquer les élus de gauche c’est faire la politique de la droite puisqu’elle défend la même position de fond, en variant seulement sur des questions de tracé.

Depuis plus de dix ans, J-M Baylet fait tout pour imposer le barrage de Charlas et depuis plus de dix ans il est régulièrement reporté. Le report qui est intervenu pour la ligne LGV n’est peut-être que le premier d’une longue série si la flambée de colère qui est apparue s’enracine. A Malause, une candidate a indiqué que sans doute le projet était déjà entériné. S’il doit l’être il reste à apporter une argumentation à des citoyens que j’ai écouté dans plusieurs réunions et qui m’ont surpris à la fois par leurs connaissance du dossier malgré le black-out, et leur détermination. Il me reste à commenter le dossier de l’hebdomadaire Le Point qui pour une opération commerciale qui lui est habituelle a décidé de traiter du sujet.

08-02-2010 Jean-Paul Damaggio

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :