Dans une article de La Dépêche du 2 juin, sous prétexte d’une déclaration de François Bayrou nous apprenons que grâce au 1,60 euros que chaque électeur apporte au candidat qu’il soutient, les petits candidats s’en mettraient plein les poches ! Alors visitons mieux la question du côté des grands candidats qui s’en mettent plein les coffres.
Quand on passe la barre des 5% les frais de campagne sont remboursés et déjà là avec les surfacturations qui s’en suivent, les grands candidats sont bien servis (même si les règles sont devenues plus strictes). Ils bénéficient de financement pour le local, pour l’ordinateur de campagne et autres menus avantages qui valent plus que pour une campagne. Mais tout ça dans les règles…
Le 1,60 euros par électeur sert pour les petits candidats à payer la campagne électorale qui n’est pas remboursée. Il reste des miettes pendant que les grands candidats ont des millions d’euros. Prenez le candidat qui a 1000 voix, qui n’est pas remboursé et celui qui en a 10 000 et qui est remboursé. 1600 euros contre 16 000 euros. Et comme le gros candidat est présent par son parti, dans les presque 600 circonscriptions je vous laisse faire le calcul. Pour ceux qui veulent accéder aux documents officiels voici deux liens qui y renvoient :
http://la-brochure.over-blog.com/article-financement-2006-partis-politiques-78220643.html
http://www.cnccfp.fr/docs/commission/cnccfp_activite_2011.pdf
Ajoutons que le gros candidat qui est élu, double la mise, et que, s’il est dans un groupe parlementaire, les avantages affluent. Voilà pourquoi malgré le désamour entre PCF et Verts ils étaient dans le même groupe parlementaire ! Quand il s’agit d’argent les arrangements en famille ne manquent pas. Et tout ça pourquoi ? Parce que le nombre de militants étant en diminution il a fallu faire appel aux caisses de l’Etat.
Bien sûr, cette loi incite à la création de partis fantômes qui cherchent surtout à passer à la télé quand ils ont plus de 80 candidats. Mais le phénomène est marginal.
Notre candidature a un budget minimum visible sur les affiches : en noir sur fond jaune et la profession de foi en noir et blanc ! On ne peut pas faire moins cher ! Nous n’hésitons pas à donner notre budget : 2800 euros. Et sur les comptes de campagne il n’y aura rien puisque tout le reste est un effort militant. Il est si facile, sous prétexte de cas extrême, de montrer du doigt des hommes de conviction… Le tableau des financements de 2010 montre que les petits candidats sont le plus souvent totalement absents !
L’article conclut par une question : « Rendez-vous en 2017 ? » pour savoir si la loi sera changée. Cette loi a déjà été changée et le plus gros changement s’est produit après sa première mise en œuvre en 1993, quand il était possible de découvrir dans le bilan public, le nom des grands financeurs des grands partis. Cette obligation a disparu
Dans tous les partis il y a des personnes de conviction, dévouées à la cause publique et cette loi a été une avancée imposée par la gauche… Il reste à la présenter pour ce quelle est. JPD
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Financement public 2010 |
PS |
23 212 255 |
UMP |
33 339 645 |
PCF |
3 761 610 |
EELV |
1 793 314 |
Mouvement démocrate |
4 004 673 |
FN |
1 838 367 |
LO |
366 123 |
NPA-LCR |
896 995 |
PRG |
1 250 392 |
Mouvement pour la France |
148 720 |
CPNT |
359 675 |
Ecolo indépendant |
123 714 |
SEGA |
108 215 |
Le Trèfle |
163 583 |
Les montants sont en euros.
Pour le Nouveau centre c’est spécial. Pour le Parti de Borloo on voit clairement qu’il n’est pas indépendant, ses finances dépendant de l’UMP.