Nous rappelons cette lettre du candidat-président au sujet du dossier Limoges-Poitiers qui est lié à celui de Bordeaux-Toulouse. Cette lettre a sans doute été rédigée par le spécialiste transports de la campagne Hollande… qui n’est pas devenu ministre. Il s’agit du maire de Strasbourg. Si son projet est pris au pied de la lettre Bordeaux-Toulouse comme Limoges-Poitiers n’ont aucune chance de se faire. Mais à Limoges, comme à Bordeaux et Toulouse ce sont aussi des socialistes qui réclament fortement leur LGV ! Nous suivons donc la situation avec grande attention. Toute décision sur ce point sera un marqueur essentiel de la politique du président Hollande. Soit céder aux lobbies, soit la priorité aux projets à fort impact socio-économique et environnemental. JPD
http://blog.yvantricart.info/environnement/de-la-lgv-au-pollt/461-hollande-repond-a-la-cri.html
La lettre de François HOLLANDE
Au CRI (Comité des riverains impactés de Limoges-Poitiers)
Monsieur Stéphane Lafaye Les Combes 87270 CHAPTELAT
Paris le 26 avril 2012
Par votre courrier daté du 27 mars, vous avez tenu à attirer mon attention sur le projet de ligne à grande vitesse Limoges-Poitiers. Je vous en remercie.
Durant son quinquennat, le Président de la République a promis un grand nombre de projets dont je suis obligé de constater qu'ils restent, à ce jour, sans solution de financement. Je relève également que faute d'avoir consacré les investissements suffisants à sa modernisation, le réseau actuel n'est plus en état d'absorber la croissance du trafic. La qualité du service se dégrade rapidement pour l'ensemble de nos concitoyens et la situation de certaines parties du réseau s'avère aujourd'hui particulièrement critique pour toutes celles et ceux qui ont un besoin vital du train pour se déplacer quotidiennement.
Dans un tel contexte, remettre à niveau et moderniser le réseau existant afin d'améliorer la qualité de service des transports du quotidien et la desserte des territoires doit constituer pour nous une priorité.
Bien entendu, il nous faudra concilier cette priorité avec un autre objectif majeur qui est de préparer l'avenir en identifiant les projets de nouvelles infrastructures qui devront être engagés dans les prochaines années. Je souhaite, durant mon quinquennat, mettre l'accent sur les projets à fort impact socio-économique et environnemental contribuant à l’irrigation du territoire.
Dans ce cadre, le projet de ligne à grande vitesse Poitiers/Limoges fera l'objet d'un examen attentif,
Je vous prie d'agréer, Monsieur e Président, l'expression de mes salutations distinguées.
François HOLLANDE
Voici une réaction sur le blog d’Yvan Tricart où on peut lire la lettre :
"Tout le monde sait que la LGV Limoges Poitiers est un projet dont RFF n'a pas pu mettre en avant la valeur socio-économique face à l'alternative de la mise à niveau de la ligne historique POLT" Tout le monde ... sauf les élus limougeauds qui tiennent les rênes des collectivités territoriales de la Haute-Vienne et de la région Limousin, sauf la Préfecture de la Haute Vienne qui continue de vanter les mérites de la LGV Poitiers Limoges. La réponse de François Hollande s'adapte à son auditoire, et ne donne aucune assurance quand à l'abandon du projet LGV Poitiers Limoges dont il est lui-même un défenseur, tout en étant adhérent de l'association Urgence ligne POLT. Le 8 mars au Sénat avec une délégation de la CRI nous avions été reçu par le Monsieur transport du PS qui a préparé le point transport du programme de Hollande. la réponse d'aujourd'hui est conforme aux débats que nous avons eu ce 8 mars. voir compte rendu sur le site de la CRI: http://cri.lgv.limogespoitiers.info rubrique LGV le débat
Sur le même blog, un analyse sur la position actuelle de Roland Ries, le maire de Strasbourg.
Roland Ries Pas inquiet, mais attentif
Comme ne l’inquiète pas la mise en œuvre des dix propositions faites pendant la campagne et "qui ont été validées par le candidat François Hollande", a-t-il déclaré à des journalistes, le 23 mai 2012, au sortir d’une rencontre avec Nicole Bricq, la nouvelle ministre de l’Ecologie et du Développement durable, et son ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier.
Pas inquiet, mais sans doute très attentif aux décisions qui vont être prises dans les semaines et les mois qui viennent sur les grands dossiers transport comme la gouvernance du ferroviaire, sans conteste le plus difficile à mettre en œuvre. D’une part, parce que le secteur est socialement sensible mais, aussi, parce que la batterie d’experts et d’élus qui ont aidé Roland Ries à définir les propositions du candidat, n’a pas toujours réussi à se mettre d’accord.
Au chapitre des points d’accords "L’idée d’une holding regroupant RFF et la SNCF mérite d’être étudiée, tant le système actuel est bancal" a déclaré le maire de Strasbourg, soulignant qu’il faudra pour cela passer l’obstacle de la commission européenne, hostile à un regroupement des gestionnaires d’infrastructure et des opérateurs, fussent-ils historiques. Quant à l’ouverture éventuelle à la concurrence, elle ne devra pas se traduire par "un dumping social". Enfin, "il ne faut pas laisser en stand-by la dette de RFF qui pèse sur l’ensemble du système". A ce sujet Roland Ries évoque la structure de "defeasance" qu’avait créé le gouvernement allemand pour alléger la DB de sa dette dans les années 90.
Travailler sur la génération des flux
Roland Ries, qui regrette que le ministre des transports ne soit que 32eme sur 34 dans la hiérarchie gouvernemental, souhaite que le transport soit mieux pris en compte dans l’aménagement du territoire : "Il nous faut à la fois travailler sur la gestion et sur la génération des flux. C’est un point central pour lutter contre l’étalement urbain."
Enfin le maire de Strasbourg attend avec intérêt le lancement d’un troisième appel à projet pour les transports en site propre de province. Pour lui la question n’est pas de savoir s’il sera lancé mais de "quel niveau sera l’enveloppe qu’y consacrera le nouveau gouvernement. "
Robert Viennet
Dans un texte, Yvan Tricart indique également :
« Que dire de la position ambiguë des élus communistes au Conseil Général, à l'agglomération de Limoges, ou dans les communes qui se sont prononcées pour la LGV Limoges Poitiers et de celle du Front de Gauche qui refuse de condamner ce projet aberrant se contentant encore aujourd'hui de demander un simple moratoire ? »