La réunion de Moissac

Réunion sympathique d’une quinzaine de personnes pour discuter d’une candidature atypique. Confirmation, si c’était nécessaire, que cette candidature est bien construire à partir du projet de LGV dont il faut sortir, pour le bien de tous. L’intervention du candidat s’est appuyée sur la profession de foi. Pierre a apporté ensuite son éclairage sur ce constat : - les défenseurs du projet n’arrivent pas à aligner d’argumentation sérieuse, contre la nôtre. Pascal a apporté la confirmation à ce constat par la parole qu’il a recueilli de la part de Sylvia Pinel : la contre-étude est partisane (voir article).

Claude Sémin témoignera sur la situation en Lot et Garonne. Après avoir rencontré beaucoup de responsables et d’élus il fait le même constat : « L’orgueil les empêche de revenir en arrière. La situation a changé mais la réflexion fonctionne comme autrefois. »

Le débat sur la LGV est un terrain d’expérience qui confirme l’éclatement des repères :

- Lot et Garonne : le Front de Gauche est pour la rénovation des lignes existantes, comme un candidat socialiste, tandis que le député centriste est pour la LGV et la candidate PS officielle aussi.

- Tarn-et-Garonne : le Front de gauche refuse de se prononcer sur la LGV, le PS-PRG est pour, et le candidat UMP est contre !

Comment, sur un dossier aussi considérable, peut-on admettre une telle o,cohénrece ?

Où est l’incohérence ?

Jean-Paul Nunzi, le maire de Moissac, présent, indique que c’est ainsi sur bien des dossiers.

Il explique ses rapports avec la SNCF : « on avait pensé à faire couvrir la ligne, mais les études, à elles seules, étaient d’un prix prohibitif. » Il rêve d’un contournement de Moissac qui permettrait une gare Castelsarrasin-Moissac qui, par son importance, imposerait plus d’arrêt et donc plus d’utilité au rail. La réunion n’avait pas pour but d’apporter des solutions toutes faites mais, quand on sait que RFF est prêt à dépenser 8 milliards d’euros pour des trains qui ne s’arrêteront ni à Moissac ni à Castelsarrasin, n’y a-t-il pas là un autre type de chantier pour le bien du plus grand nombre ?

Le TER Montauban-Toulouse ça marche mais pour le lien vers Agen-Montauban où c’est plus dur.

Pascal rappelle une expérience qu’il a connu : avec un abonnement travail on pouvait prendre en plus du TER le TEOZ ou le Corail et c’est fini et c’est d’autant plus fini que ces trains ne s’arrêtent plus ! L’association des usagers Agen-Montauban plaide pour le retour à ce droit qui ne concernerait plus Moissac et Castelsarrasin mais Agen.

Souvent la région Midi-Pyrénées évoque l’augmentation du nombre d’arrêts TER mais sans dire la diminution du nombre d’arrêts des trains intercités.

      Plus qu’à Bressols la discussion s’est centrée sur le train mais par deux fois, à partir du train on a évoqué de grands problèmes de société :

- la métropolisation : toute LGV est faite pour développer les métropoles mais Jean-Pierre fait alors observer que cette métropolisation induit des spécialisations entre zones de travail et zones d’habitation. La coupure entre les deux lieux induit justement des problèmes de transport. En terme sociologique, il semble que cette coupure soit un facteur d’aggravation des difficultés de vie qui poussent vers le vote FN. Les opposants à la LGV parlent souvent de déménagement du territoire. Le terme est peut-être caricatural mais de toute façon la LGV induit un certain type d’aménagement néfaste.

- la démocratie : la raison d’être de notre candidature c’est la démocratie en lien avec la LGV. Mais sans trop généraliser, il est ressorti de la discussion, de manière unanime, que l’absence de débat démocratique dans notre département devenait lourde à porter. Si notre candidature existe c’est le reflet d’un malaise. Et justement à Moissac, il était bon de rappeler qu’au début des années 1850, une action citoyenne a permis de sauver le cloître que la logique technicienne avait décidé de condamner ; comme à Montauban au début des années 1970, une action citoyenne a sauvé l’Ancien collège de la même dérive moderniste qui avait décidé de sa condamnation, pour faire un parking.

      Merci à tous les participants qui, chacun, à partir de son expérience, a apporté de l’eau au moulin de la réflexion. Si nous avions pu en faire dix équivalentes, nous serions devenus dix fois plus intelligents ! Pour faciliter le travail des Renseignements Généraux, nous donnons la photo de la réunion. JPD