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Dans le journal, Le Populaire, les socialistes sont chez eux et s’y auto-glorifient. Suite à leur lobbying, qu’ils disent, ils ont obtenu le lancement le 30 mai de l’enquête d’utilité publique pour la LGV Limoges-Poitiers (jusqu’au 13 juillet). De quoi être fier ? C’est totalement affligeant ! Est-ce ainsi que se prennent les décisions ? Convaincre un président et l’affaire est classée ? Le même président dont le ministre des transports a mis au travail une commission qui classe comme inutile la dite LGV ! Si c’est nous qui faisions ce portrait de notre « démocratie » on nous traiterait de tous les noms… JPD

27/03/13 - 07H30LGV Limoges-Poitiers: dans les coulisses du dossier

Le projet de ligne LGV Limoges-Poitiers a franchi, hier, une étape importante. Loin des projecteurs, l’Élysée et son « locataire corrézien », François Hollande, ont été régulièrement à la manœuvre pour le faire décoller. Coulisses.

Ce n’est pas une victoire définitive. Mais c’est une nouvelle étape, importante à défaut d’être décisive, dans la réalisation du projet de Ligne grande vitesse Limoges-Poitiers, véritable feuilleton du désenclavement ferroviaire du Limousin depuis une vingtaine d’années.

L’étape technique de l’annonce du lancement de l’enquête publique – officiel depuis hier – a fait l’objet, ces derniers mois, d’un intense travail de lobbying politique.

Neuf mois d’échanges avec l’Élysée

Avec un acteur de premier plan : le président de la République aux racines corréziennes, François Hollande. S’il ne souhaite pas apparaître publiquement dans ce dossier pour ne pas donner l’impression de privilégier ses anciennes terres d’élection en cette période de disette financière, il a été, depuis son arrivée à l’Élysée, régulièrement sollicité pour aider à le faire évoluer. Récit, avec des hauts et des bas, en quelques étapes clés.

1- Vendredi 20 juillet 2012. C’est là, pour la première fois depuis qu’il a accédé à l’Élysée que le chef de l’État est directement approché pour apporter son soutien à la ligne LGV. La scène se passe à Brive-la-Gaillarde, dans le bureau du député-maire, Philippe Nauche, peu de temps après l’arrivée, dans la sous-préfecture de la Corrèze, de la 18e étape du Tour de France cycliste. Et c’est Jean-Paul Denanot, président du Conseil régional du Limousin, qui se fait le porteur de la demande. (...)

2- Lundi 15 octobre 2012. C’est l’étape 2. Après un début d’automne très calme autour du sujet, les élus du Limousin s’inquiètent de voir le calendrier ne pas évoluer aussi rapidement qu’ils l’auraient souhaité. Les signes venus de l’administration centrale leur laissent supposer que la machine administrative ne laissera pas faire un projet qu’elle juge « trop coûteux » et « pas rentable ». Les élus s’inquiètent aussi que les opposants au projet, et notamment les responsables du CRI (Comité des riverains impactés) aient été reçus, photo à l’appui, à l’hôtel de Marigny par Bernard Combes, maire de Tulle, conseiller à la Présidence de la République. Pour les rassurer, mais de manière discrète, les élus les plus impliqués dans la défense du projet sont reçus, au palais de l’Élysée, pour un déjeuner avec François Hollande. (...) A l’heure du café, le chef de l’État concède une avancée : « Si vous voulez vraiment la LGV, ok, mais il vous faudra la financer ». Pour mémoire, le montant affiché à l’heure actuelle est situé entre 1,5 et 1,7 milliard d’euros.

3- Lundi 17 décembre 2012. Deux mois après ce déjeuner, la machine se met en marche. L’autorité environnementale est officiellement saisie. Elle a trois mois pour rendre un avis sur le dossier. C’est une étape indispensable avant le lancement de l’enquête publique.

4- Vendredi 18 janvier 2013. Ce jour-là, Jean-Paul Denanot, qui a pris son bâton de pèlerin pour espérer boucler le financement, rencontre Segolène Royal à Poitiers. Il comptait recevoir, enfin, un soutien de la présidente de Poitou-Charentes au financement de la ligne. (...)

5- Samedi 19 janvier 2013. Le lendemain, à Tulle, Jean-Paul Denanot est présent, salle de l’Auzelou, pour écouter les premiers vœux aux Corréziens de François Hollande président. Jean-Pierre Limousin, président de la CCI de la Haute-Vienne et président de l’association de promotion de la ligne, est aussi dans la salle. L’un et l’autre espèrent un signal public du chef de l’État dans son discours. Il n’en sera rien. Seul, au titre des sujets locaux, le projet de réouverture du tribunal de grande instance de Tulle sera évoqué.

6- Vendredi 25 janvier 2013. Nouveau coup de tonnerre avec la lettre reçue par les membres du comité des financeurs en provenance de Daniel Bursaux, numéro trois de l’administration du ministère de l’Écologie. Celui-ci fait part, à haute voix, des conséquences de la mise en service, à terme, de la ligne LGV, sur la desserte par la ligne traditionnelle POLT. Cette lettre déclenche la colère des élus creusois qui vont jusqu’à manifester, le 9 mars, à La Souterraine. Cette lettre, perçue par un acteur impliqué dans le dossier, comme « une tentative de dernière minute de l’administration centrale de faire capoter le projet », entraînera un nouveau brouillage et une vraie mobilisation des opposants.

7- Jeudi 7 mars 2013. La tempête est passée. Nouveau signal de l’Élysée. Il prend la forme d’un courrier signé de la main du secrétaire général de la Présidence de la République, Pierre-René Lemas, avec comme destinataires les élus du Limousin (Jean-Paul Denanot, Alain Rodet, Marie-Françoise Pérol-Dumont) et le député-maire de Poitiers, Alain Clayes. Le contenu, conforme aux engagements oraux du chef de l’État, sera perçu comme un « signe encourageant ». Et le signal que l’enquête publique pourra, normalement, démarrer en juin 2013.

Une décision plus politique que technique

8- Jeudi 14 mars 2013. Dans la foulée, l’autorité environnementale rend un avis favorable malgré des réserves sur le financement. L’enquête publique peut démarrer. La LGV reprend le sens de la marche.

9- Lundi 25 mars 2013. Sous la signature du ministre des transports, Frédéric Cuvillier, le gouvernement rend public la Décision ministérielle numéro 2 qui permet de préparer le lancement de l’enquête publique. Cette décision intervient à trois jours du conseil d’administration de Réseau ferré de France qui, le jeudi 28 mars 2013, entérinera la décision et missionnera l’État pour la réaliser.

Olivier Bonnichon

L'intégralité de cet article, à lire dans l'édition du 27 mars 2013 de votre quotidien.

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