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Les grands élus de l'Aude confirment que le rapport Duron fait des vagues d'où sa publication juste avant l'été pour que le soleil calme les esprits. A force de dire oui à tout le monde, le gouvernement mécontente tous les barons à l'heure des comptes. Or, avez-vous déjà entendu parler d'une manifestation en faveur d'une LGV ? JPD

Carcassonne. Les ministres interdits de séjour

Publié le 22/06/2013 à 07:09 | 11

À l’exception de Kader Arif , les ministres du gouvernement sont devenus indésirables dans l’Aude... tant qu’ils n’auront pas obtenu de réponse sur l’avenir de la ligne TGV qui doit relier Montpellier à Perpignan.

Le sentiment d’être trahi par les siens. Là où il attendait une formidable opportunité de développement économique et sociale pour l’Aude avec la construction d’une ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV) qui ne serait plus dans les tuyaux du gouvernement, André Viola, après la colère, exprime son ressentiment. À l’adresse de Delphine Batho, ministre de l’Environnement, désormais «interdite de séjour» dans le département, le président du conseil général ajoute à ses premiers propos sous le coup de la déception : «Toutes les rencontres que nous avions eues jusqu’à maintenant étaient ouvertes, les capitaux financiers mobilisés et répartis, le projet transfrontalier établi. Notre coup de colère ne vise pas spécifiquement Delphine Batho mais le gouvernement qui doit sortir très vite du flou dans lequel il nous précipite tous. Tant que les intentions de Matignon ne seront pas explicitées, aucun ministre ne sera le bienvenu dans l’Aude à l’exception de Kader Arif, ministre des Anciens Combattants, qui viendra à Trassanel vendredi prochain, élever Florentin Mendisabal au grade chevalier de la Légion d’Honneur».

À qui la faute ?

Le courant est-il coupé dans l’Aude entre François Hollande locataire de L’Elysée, et le candidat François Hollande qui avait été reçu à bras ouverts à Capendu au début de la campagne ? Le président du conseil général et les parlementaires sont abasourdis. «Pour nous, la ligne LGV est un dossier capital, vital, sur lequel tout le monde est mobilisé. L’idée que ce projet puisse être renvoyé a provoqué un buzz à la mesure de l’attente sur notre territoire».

André Viola et les parlementaires audois ne sont pas en manque de questions sur les conclusions du rapport Duron sur les grands projets ferroviaires et routiers qui sera remis au Premier Ministre ce 27 juin. Qui est derrière ce mauvais coup insinue le président du conseil général ? Les élus audois sont dans l’attente d’une réponse qui ne saurait se satisfaire des garanties exprimées à l’intention de la région Centre dans une même situation. En milieu de semaine Bernard Combes, conseiller à la Présidence de la République, et Patrick Vieu chargé de l’environnement et des territoires, avait indiqué que «la commission chargée de hiérarchiser les projets hexagonaux en matière de transports n’avait qu’une valeur consultative qui ne remettrait aucunement en cause le calendrier prévisionnel de ce dossier». Ces déclarations rassurantes sont en contradiction avec les rapports transmis au Premier Ministre, fin avril, par Jean-Louis Bianco, ex-président PS du conseil général des Alpes de Haute-Provence et Jacques Auxiette, président PS de la région Pays-de-Loire. Ces deux études recommandaient d’abandonner les projets onéreux de nouvelles lignes TGV en France et de trouver des formules intermédiaires entre les TGV et les anciens trains Corail. Cette conception bon marché de la solidarité n’est pas du goût des élus audois.

«On ne comprendrait pas...»

Les élus socialistes audois sont vent debout et parlent d’une seule voix même s’ils sont bien conscients de se trouver dans une situation difficile face au gouvernement… socialiste. «On ne peut pas fonctionner au coup de gueule, renchérit Jacques Bascou, ex-député de l’Aude et maire de Narbonne, mais à un certain moment, on ne peut plus se laisser faire. Ce maillon manquant du TGV transfrontalier, c’est avec l’agrandissement du port de La Nouvelle et l’aéroport de Carcassonne des axes structurants. On ne doit pas abandonner ce projet, on ne comprendrait pas. Il faut qu’on soit reçus qu’on ait des réponses. Notre coup de gueule servira à ce moment-là de propos introductif.»

Christian Aniort

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