Sur le secteur de Gourdon à Limoges la mobilisation citoyenne est importante depuis des années et a sauvé quelques acquis... mais en maintenant l'idée que POLT n'a rien à voir avec la mise en route prochaine, en 2017, de la LGV Tours-Bordeaux.
Or cette LGV a deux conséquences INEVITABLES :
1) en permettant aux Toulousains, un gain de temps pour aller à Paris, elle va tarir encore plus cette source en voyageurs.
2) vu les besoins d'amortissement de la dite LGV, la SNCF est contrainte de tout faire pour ramener les voyageurs passant par le centre, vers la ligne atlantique.
Faire comme si cette réalité n'existait pas, faire comme si Limoges-Poitiers n'avait pas une DUP signée c'est tromper largement les citoyens invités à sauver un train Cahors-Paris plutôt qu'une ligne entière. Une fois de plus la suite nous dira jusqu'où ira l'embrouille. JPD
Autres articles sur le blog concernant ce feuilleton :
Article avril 2015, une rencontre avec Dominique Orliac, PRG
La Dépêche Lot, Publié le 24/09/2015 à 08:28
Transports - Jean-Noël Boisseleau, expert ferroviaire
Les États Généraux de la ligne Polt se tiennent samedi à Gourdon. Élus et associations vont y soutenir la modernisation de la ligne nationale. Jean-Noël Boisseleau rappelle les enjeux.
En mai dernier, dans le rapport que rendait la Commission Duron sur les «Trains d'équilibre du territoire», il était écrit «qu'il fallait avoir de l'ambition pour la ligne Polt». De quoi conforter l'action que mènent depuis des années sur le territoire, les associations et les élus et justifier la tenue des États Généraux de la ligne Polt samedi à Gourdon. Jean-Noël Boisseleau, expert ferroviaire et vice-président d'Urgence Ligne Polt explique pourquoi la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse mobilise tant.
Pourquoi des «États Généraux» de la ligne Polt ?
On a voulu donner une dimension globale et apolitique. C'est un Coralia Liner d'Alstom historique fort qui veut dire combien cette ligne est importante pour nous. Je rappelle qu'il s'agit de la 3eradiale du réseau ferré français, et la ligne la plus longue (713 km) de Paris à Toulouse.
Qui participera à ce rendez-vous ?
L'État avec la présence du sous-préfet de Gourdon, les représentants des conseils départementaux et régionaux, des maires, des présidents de communautés de communes, des associations d'usagers et de défense des gares, des associations de cheminots et ce, sur les 11 départements traversés. Nous attendons 300 participants. Jean Ghérida, le directeur des activités «Intercités» à la SNCF sera présent. La réunion est organisée conjointement par Urgence Ligne Polt présidée par Jean-Claude Sandrier, par l'association «Tous ensemble pour les gares» de Michèle Coulombier et par Dominique Orliac, députée du Lot et membre de la Commission Duron.
Vous avez choisi pour thème : Polt, ligne d'avenir, pourquoi ?
Cette ligne a été dans les années 1970, une ligne modèle du réseau ferré national. Depuis une trentaine d'années, nous constatons une dégradation des temps de parcours et la suppression de certaines dessertes. Il a fallu par exemple 6 ans pour rétablir l'intégralité des arrêts dans les gares de Gourdon et Souillac. Pourtant le rapport Duron précise que la ligne Polt dispose d'un fort potentiel de développement et qu'elle est à prioriser en matière d'investissement.
Comment la rendre plus moderne ?
Il faut aller au-delà du milliard d'euros prévu pour les investissements d'infrastructure afin d'accroître les performances de la ligne. Il faut renouveler le matériel roulant en optant pour un matériel de type Coralia Liner Alstom V 200 et écarter définitivement toute menace de suppression de train grande ligne et de desserte au Sud de Limoges vers Toulouse. Cela veut dire notamment maintenir le train Cahors-Paris (départ 6 h 41-retour 23 h 18) et le Cerbère-Cahors-Paris.
Et le confort des voyageurs ?
Certaines voitures ont 35 ans d'âge, c'est inadmissible. La SNCF a mis en place une solution provisoire en relookant les voitures Corail qui sont majoritairement utilisées. Mais nous souhaitons de nouveaux matériels roulants plus propres, plus confortables avec une plus forte capacité d'accélération et de décélération.
À quel horizon ?
Nous n'attendrons pas 7 à 10 ans. La modernisation doit intervenir dans les 3 à 4 ans eu égard au retard pris sur cette ligne et au flux de voyageurs.
Recueillis par Jean-Michel Fabre