Sur Toulouse les opposants à l'avion (comme des défenseurs de l'avion) plaident souvent pour la LGV et les déclarations de Macron viennent de relancer l'argumentation. Sauf que Macron, après avoir laissé entendre qu'il préférait l'avion a rectifié le tir sur demande de Chauzy : il est fortement pour la LGV !
Cette volte-face renvoie à d'autres plus anciennes quand Malvy était en 1999 pour le nouvel aéroport jugé indispensable et la LGV jugée elle aussi tout aussi indispensable. Il l'a reconnu : avec des manifs de 10 000 personnes dans les rues, le nouvel aéroport est tombé à l'eau. Ce ne sont pas des questions techniques qui ont arrêtés le projet mais la lutte sociale. Or pour la question de la LGV l'argumentaire pour la rendre indispensable est exactement le même que pour le nouvel aéroport sauf qu'il n'est pas possible de mobiliser 10 000 personnes contre un projet dont les effets s'étalent sur des centaines de kilomètres.
Il faut donc sortir des fausses oppositions parfois simplistes que nous lisons dans le texte du CCNAAT (collectif contre les nuisances aériennes de l'agglomération toulousaine) qui va devoir faire un nouveau communiqué après la volte-face de Macron.
1 ) Le mythe de la vitesse
Nous le savons tous, la vitesse conduit à une consommation d'énergie exponentielle. La technologie française pour l'avion comme pour le train a cru utile cependant de proposer un supersonique et des LGVs. La réalité a fait que dans le domaine de l'avion le Concorde a été abandonné (je ne sous-estime les avantages technologiques qui ont pu être recyclés sur d'autres avions) tandis que dans le domaine du rail le système LGV s'est incrusté au-delà du pensable.
2 ) Oui mais le train est plus écolo
Justement, la défense du train passe par la mise en veilleuse de la course à la vitesse car les investissements en ce domaine ont beaucoup nui aux autres fonctions du train si bien qu'aujourd'hui, à la SNCF, le rail est une activité presque minoritaire ! Or le mérite du train par rapport à l'avion c'est sa capacité à proposer des services diversifiés (TER, intercités, fret, TGV). Dans le cas environnement il faut prendre en compte les dégâts causés par un chantier dont il faudrait ensuite 10 ans de fonctionnement du train, pour les récupérer, et à condition de ne pas prendre en compte les dépenses énergétiques fortes en électricité pour la grande vitesse.
3 ) La LGV va désengorger Blagnac ?
Il suffit d'écouter les défenseurs institutionnels de la LGV pour vérifier qu'il n'en sera rien. Il y aura certes un peu de report modal, mais les tenants de l'avion en profiteront pour ouvrir des lignes autres que vers Paris !
4 ) Ceux qui causent des nuisances à Blagnac et qui veulent en causer le long d'une nouvelle ligne de chemin de fer sont les mêmes, les puissances financières. Elles polluent la pensée citoyenne en brandissant les drapeaux de la discorde entre ville et campagne, entre avion et train. Or, à observer l'usage des finances publiques elles vont autant à l'avion qu'à la LGV !
5 ) Qui connaît l'alternative à la LGV ? Pour prendre un exemple : supprimer tous les passages à niveau entre Toulouse et Bordeaux c'est améliorer le service du plus grand nombre : pour le train devenant plus rapide, plus sûr, pour les usagers de la route qui sont dans le même cas.
6 ) La solidarité comme seul avenir. Les citoyens de partout doivent se rencontrer pour mieux se comprendre.
JP Damaggio
Communiqué 24 mars 2017
Emmanuel Macron et l'environnement : le cadet de ses soucis
Le CCNAAT réagit aux propos tenus par Emmanuel Macron dans les médias de ce jour, 24 mars 2017 concernant la LGV.
Après avoir vendu l'aéroport à des financiers chinois douteux -le responsable a disparu des écrans radars pendant plus de 6 mois, retenu en Chine pour suspicion de corruption- dans lʼopacité la plus parfaite et sur fond de déni de démocratie, Emmanuel Macron récidive en jetant aux orties le projet de LGV à Toulouse que toutes les collectivités territoriales confondues réclament à juste titre. Cʼest ce même homme, ministre à lʼépoque qui met en place les lignes de bus pour concurrencer le train, et de déclarer dans la Dépêche :" Est-ce que la priorité c'est de redéployer énormément d'argent pour le train alors que l'avion existe.... pour Toulouse-Paris il y a une navette d'Air-France qui est très pertinente..." Autrement dit, soulager les riverains de lʼaéroport de Toulouse-Blagnac dʼune partie du trafic aérien non négligeable est bien le dernier souci du candidat à la présidentielle Peu importe que le train soit plus respectueux de l'environnement que les avions et les bus, les affaires sont les affaires! Rappelons que lʼactuel gestionnaire met en place le doublement du trafic aérien, et donc des nuisances associées. Et pour régler le problème de la pollution atmosphérique, une seconde rocade bravo ! Le CCNAAT propose dʼailleurs dʼutiliser l'argent de la privatisation pour financer la LGV. Monsieur Emmanuel Macron nʼa visiblement pas lu nos courriers, ni ceux de notre avocat Maitre Léguevaques et nʼa pas retenu les propos rapportés par son chef de cabinet lors de notre rencontre à Bercy , faisant lʼétat des lieux de la situation à Toulouse : * L'aéroport de Toulouse Blagnac est le plus urbain de France après celui d'Orly, * Plus de 100 000 riverains subissent les nuisances des aéronefs, *De nombreuses études épidémiologiques dont une menée actuellement sur Toulouse font le lien entre bruit des avions et mortalité dans les zones exposées aux nuisances aériennes. Aussi, le CCNAAT se prononce pour:
*La création d'un observatoire indépendant du bruit aérien à Toulouse
*La création d'une liaison LGV entre Toulouse et Paris.
A bon entendeur salut !