Voici pour une fois un article de La Dépêche qui donne des chiffres pour faire mine d’argumenter.
1 ) La circulation des trains sur Nord Toulouse
| Prévisions GPSO en 2005 pour 2010 | Constat RFF juin 2014 | Chiffres La Dépêche 2018 | Prévisions AFNT |
Fret | 60 | 21 | 57 | 125 |
Grandes lignes | 32 | 32 | 32 |
|
LGV | 11 | 12 |
| 74 |
TER | 150 | 31 | 38 | 92 |
Total |
| 96 | 127 | 291 |
Pour justifier le besoin de LGV en 2005, dans le cadre du débat public, des prévisions ont été faites à l’horizon 2010. Nous savons à présent que ces prévisions étaient tellement bidon que même avec les prévisions faites aujourd’hui on n’ose plus annoncer le chiffre de 150 TER, chiffre qui en 2005 avait fait la joie de Mme Barèges et J-M Baylet.
Il se trouve que dans le cadre de l’enquête d’utilité publique sur la LGV nous avons obtenu grâce aux demandes du présent de la commission d’enquête les données sur la circulation. Elles ont été rappelées à la réunion de l’EUP à Bressols devant les responsables de RFF qui ne les ont pas contestés.
Dans l’ensemble ils sont confirmés par La Dépêche sauf pour le fret où nous aurions assisté à une explosion (de 21 à 57) qui en annoncerait une autre avec une prévision de 127 trains !
Observons que dans les chiffres données les intercités disparaissent ce qui ne nous étonne pas car là où il y a LGV il n’y a plus d’intercités sauf que sur le tronçon Toulouse-Montauban on aurait pu imaginer le maintien des intercités vers Limoges-Paris.
On passerait de 44 (TGV+intercités) à 74 (TGV) pour les grandes lignes.
Nous sommes des défenseurs du fret et nous voudrions bien 125 trains mais il faudrait pour ça une révolution pas seulement sur Bordeaux-Toulouse mais en France et l’état des lieux de la gare de triage de Fenouillet montre que nous sommes très loin du compte. Comme nous sommes tr-s loin du compte entre les prévisions de 21005 et le constat de 2014 !
2 ) Le nombre de voyageurs
On apprend 5900 voyageurs par jour pour 38 trains. Environ 150 voyageurs par trains. Pour Toulouse Castelnau il y aurait 3500 voyageurs en plus et là surprise : 6500 voyageurs ai-delà sauf que l’es « aménagements » nord toulouse ne concernent par la partie Saint-Jory Montauban !
Par ailleurs le journaliste mentionne la halte de Fenouillet qui n’est pas du tout prévue !
Bref, les données souvent fausses sont tirées dans un seul sens.
Quant aux obstacles observons qu’il est interdit de construire une nouvelle infrastructure à côté d’un site Sévéso ce qui est prévu !
3 ) Les alternatives
« Des associations d'opposants à la LGV se sont appuyées notamment sur l'avis défavorable au projet prononcé par la commission d'enquête à l'issue de l'enquête publique. »
Pour une fois La Dépêche parle des opposants. Mais sans évoquer les raisons de l’avis défavorable des commissaires de l’EUP, pas plus qu’il ne donne les raisons de l’avis du TA de Toulouse.
1 ) Un RER Nord-Toulouse ? Il faut réfléchir à l’ensemble du circuit ferroviaire autour de Toulouse et le secteur Toulouse-Muret mérite autant que Toulouse-Saint-Jory (il y a une seule connexion avec le métro).
2 ) Un RER Nord-Toulouse ? Mais pourquoi le rattacher au projet de LGV dont la réalisation est douteuse aussi bien du point de vue économique que social. Ou alors il faudrait 220 km de LGV pour le seul bien de nord Toulouse et sud Bordeaux ?
3 ) Un RER Nord-Toulouse ? Mais ne faut-il pas améliorer aussi le secteur du bus ?
En bref là aussi, est-ce que le montant de l’investissement de 800 millions d’euros est à la hauteur de l’intérêt public supposé ? Nous répondons NON et suite à l’appel devant le CAA de Bordeaux nous continuerons de développer nos arguments.
4)Conclusion
Cet article signifie-t-il que les autorités, conscientes que la LGV a du plomb dans l’aile, commencent à penser le RER Nord-Toulouse sans lien avec le Bordeaux-Toulouse ?
J-P Damaggio
L'article de La Dépêche :
Publié le 20/09/2018 à 07:17, Avant la LGV, le «RER du nord toulousain» déraille au tribunal
Y aura-t-il un RER sur l'axe Toulouse-Castelnau d'Estrétefonds ?
La ministre des Transports a récemment donné un coup de pouce au projet d'aménagement ferroviaire au nord de Toulouse. Mais la déclaration d'utilité publique a été annulée en juin 2018.
Les spécialistes du transport assurent que le projet d'aménagement ferroviaire du nord de Toulouse (AFNT) va apporter une solution au «nœud ferroviaire» du Nord toulousain. Ce projet, qui prévoit le doublement des voies ferrées entre Castelnau-d'Estrétefonds et Toulouse Matabiau, prioritaire selon la ministre Elisabeth Borne, est en fait emberlificoté dans un «sac de nœuds» judiciaire.
La déclaration d'utilité publique signée en janvier 2016 par le Préfet d'Occitanie Pascal Mailhos a en effet été annulée le 15 juin 2018 par décision du tribunal administratif de Toulouse. Des associations d'opposants à la LGV se sont appuyées notamment sur l'avis défavorable au projet prononcé par la commission d'enquête à l'issue de l'enquête publique. SNCF Réseau et l'Etat ont annoncé qu'ils feraient appel de cette décision auprès de la Cour Administrative d'Appel (CAA) de Bordeaux.
Ce projet, qui doit améliorer la desserte de proximité et permettre la réalisation d'un véritable RER du Nord toulousain, au prix d'un investissement d'environ 800 millions d'€, devra donc d'abord franchir un parcours du combattant judiciaire.
Aujourd'hui, la fréquentation cumulée des TER sur les axes Toulouse-Agen et Toulouse-Cahors-Brive est d'environ 5900 voyageurs par jour.
Après la mise en service du projet AFNT, on attend, grâce à la desserte permise par les nouvelles infrastructures, 3500 voyageurs supplémentaires entre Toulouse et Castelnau-d'Estrétefonds et 6500 voyageurs supplémentaires au-delà. Soit globalement une fréquentation attendue de 16000 voyageurs par jour après aménagement.
Actuellement, il circule 127 trains par jour (38 TER, 32 grandes lignes, 57 trains de fret) sur cet axe. Avec les aménagements prévus, pourraient être accueillis 291 trains, soit 164 trains de plus (92 TER avec des missions variées (périurbain, proche banlieue, maillage régional, 74 TGV et 125 trains de marchandises).
Les cinq haltes ferroviaires situées entre Toulouse et Castelnau-d'Estrétefonds, Route de Launaguet (en connexion avec la station de métro B La Vache, et la future 3e ligne de métro), Lalande-église, Lacourtensourt, Fenouillet Saint-Alban et Saint-Jory, constitueraient ainsi les maillons d'un véritable RER nord toulousain.
Obstacles
Le projet se heurte à diverses contraintes : une vingtaine d'expropriations de propriétés bâties (de particuliers ou commerciales) serait nécessaire tandis que des ouvrages de protection devront être réalisés au niveau du site Total à Lespinasse et du site Finagaz à Fenouillet ainsi que des ponts-routes afin de franchir les nouvelles installations ferroviaires. Philippe Emery