Par son style, j’aime bien ce témoignage sur une aventure avec la SNCF aussi je le reprends du numéro actuel de Marianne. Il y a tant d’histoires équivalents… JP Damaggio
LES TRIBULATIONS D'UN USAGER DU SERVICE PUBLIC
A la gare de La Charité, je me préparais, muni de ma carte senior, à acheter mon billet au distributeur prévu à cet effet et qui me délivre en période bleue un aller avec 50 % de réduction, au tarif de 17,70 €. Le distributeur est momentanément indisponible, un employé s'occupe de la maintenance. Je me dirige donc vers le guichet. La personne à la caisse m'informe que le prix de mon aller est de 23 €. Devant mon étonnement, elle me dit que c'est comme cela, et qu'elle ne peut me vendre mon billet au tarif habituel et que, de toute façon, les tarifs vont changer. Je lui fais remarquer qu'il ne doit pas être simple de travailler pour une entreprise de service public qui pratique des tarifs aussi erratiques, dont la ponctualité est sujette à caution (mon train est annoncé avec vingt minutes de retard) et dont l'hygiène laisse souvent à désirer.
Devant mon mécontentement, ladite employée me déclare être fière d'appartenir à la SCNF - ce qui serait, dans l'hypothèse d'un fonctionnement convenable, tout à fait recevable - et me conseille, si je ne suis pas satisfait, d'utiliser un autre moyen de locomotion -ce qui l'est moins.
Je décide donc d'attendre la fin de la maintenance du distributeur pour y acheter mon billet, en allant boire un café en face de la gare, mon train a toujours vingt minutes de retard. Assis à la terrasse, quel n'est pas mon étonnement de voir mon train arriver à l'heure ! Je me précipite alors jusqu'au quai pour embarquer sous les yeux du contrôleur que j'informe de la situation. Le cher homme m'établit dans l'instant un billet qu'il me vend au tarif préférentiel de 41,60 € (lui non plus ne peut faire autrement).
Vous comprendrez que je garde de ce voyage un souvenir ému puisque j'ai ainsi pris un train en retard qui était à l'heure, que j'ai été dissuadé d'avoir recours à la SNCF par une de ses employées et que le prix de mon voyage est passé de 17 à 41 €. JEAN HORREAUX