L’épisode dacquois est révélateur du fonctionnement de nos institutions. Le Grand Dax avait voté CONTRE alors les pouvoirs font de nouvelles propositions et ils obtiennent un vote POUR (malgré des délais dépassés) preuve que l’essentiel n’est pas le montant qui passe de 22,8 à 12, 8 millions d’euros mais le fait d’être dans le bateau, car une fois qu’on y est, on ne peut plus en descendre, même quand les demandes financières seront fortement augmentées ! Une discussion de marchand de tapis pour un tapis à 14 milliards (14000000000). Pour moi la LGV est un scandale dont le mode de financement révèle encore plus la nature. Que des élus ne soient pas capables d’ouvrir les yeux est totalement inquiétant pour l’avenir. Le réchauffement climatique devient un problème secondaire face à l’effondrement économique (et va l’aggraver en plus). Obsrvons cependant que Sud-ouest présente les opinions des deux camps. A-t-on l'équivalent pour l'Occitanie ? NON. J-P Damaggio
Grand Dax, Sud Ouest 17 février
Financement de la LGV : le contre laisse la place au pour
Sui les projets de ligne ferroviaire à grande vitesse se votaient à la même allure que les trains circulent dessus, ça se saurait… Ce jeudi 16 février, la séance du Conseil communautaire du Grand Dax a débuté comme la dernière de décembre, avec l’accueil chaleureux de manifestants anti-LGV. Le vote du projet de ligne à grande vitesse GPSO (Grand projet du Sud-Ouest) était en effet une nouvelle fois au programme. Après avoir été refusé par les élus grands dacquois, le projet a finalement été adopté (46 voix pour, dix voix contre), mais non sans de nouveaux échanges d’opinions.
Pendant la lecture par le président Julien Dubois du résumé des derniers épisodes de ce feuilleton, le bruit du micro et des casseroles frappées par la soixantaine de manifestants installées au pied du bâtiment se faisait entendre.
« Il est pathétique de revoter. Ils vont le faire jusqu’à ce que le vote soit pour ? Nous continuons de dire qu’il faudrait moderniser la ligne existante, sous utilisée. La ligne à grande vitesse met 15 kilomètres pour se lancer et autant pour s’arrêter, il n’y aura donc pas de grande vitesse entre Dax et Bayonne, par exemple. Ceux qui signent aujourd’hui s’engagent à un déclin économique et à une catastrophe écologique », scandait Victor Pachon, président du Collectif des associations de défense de l’environnement du Pays basque et du sud des Landes (Cade).
Quelques mètres plus haut, dans l’amphithéâtre, le président poursuivait son discours d’introduction : « Sans cette position de fermeté de décembre dernier, jamais nous n’aurions eu de courrier du Premier ministre et du président du Conseil régional qui définit la gare de Dax comme « hub à grande vitesse ». Jamais nous n’aurions eu de participation financière de la Communauté de communes Maremne Adour Côte sud (Macs). Jamais nous n’aurions eu une accélération du calendrier des études et des travaux afin que ceux du tronçon Bordeaux-Dax débutent au plus vite ». La nouvelle enveloppe, passée de 22,8 à 12,8 millions d’euros (hors fiscalité additionnelle de l’État), était donc soumise au vote.
«Qui a dit quoi ? »
Avant cela, le sujet faisait une nouvelle fois débat. Axelle Verdière Bargaoui, conseillère municipale dacquoise d’opposition, l’introduisait en proposant un jeu : le « qui a dit quoi ». En récitant mot pour mot les arguments contre le projet de certains collègues et du président lui-même, l’élue a, non sans ironie, souligné leur changement de vote. «Nous sommes peu surpris, mais satisfaits de voir que les avis ont changé. Pour autant, nous ne sommes pas dupes du fait que vous ayez cédé à la pression du Premier ministre et de la ministre Darrieussecq, avec la tactique finement pensée d’agiter le vote de décembre comme catalyseur de leur intervention. »
Alors que certains élus de la majorité – Martine Dedieu, Guillaume Laussu et Amine Benalia Brouch – s’expliquaient ensuite sur ce changement d’avis, de son côté, Sylvie Péducasse, élue saint-pauloise, réaffirmait son opposition au projet : « Nous sommes dans une logique de métropolisation et ce n’est pas ce projet LGV qui va développer le fret car il n’y a toujours pas de politique incitative accolée. Certains ont aussi été rassurés par la participation de Macs. Moi, elle m’inquiète, car elle concerne la phase deux encore plus destructrice pour l’environnement».
«Rien ne va »
Des arguments écologiques partagés par Alain Godot, élu du Conseil municipal de Saint-Paullès-Dax faisant partie des dix élus qui avaient déjà voté contre en décembre : « 14 milliards pour gagner quatorze minutes, je ne comprends toujours pas. Certes j’exagère, parce que les 14 milliards comptent aussi le tronçon vers Toulouse, mais ce sont des milliers d’hectares qui vont être saccagés et le bilan carbone positif n’est pas prévu avant les années 2050… », déclarait-il.
Sur la même ligne, le maire de Gourbera, Philippe Castel prenait le relais : « Pour moi, rien ne va dans ce projet. Déjà du point de vue écologique. Je suis donc contre, contre et re-contre. Je me demande aussi pourquoi tous les EPCI ne participent pas. On revotera dans deux mois quand le Seignanx dira « on participe ? »…» Apparemment non. Mais sans nul doute que ce projet LGV n’en est qu’à ses premiers épisodes.