Et d’abord pourquoi aller en cette petite commune d’un bout du Tarn-et-Garonne ? L’idée c’était d’abord d’aller à Saint Jory, lieu plus stratégique, mais les réponses tardaient, alors pourquoi se priver d’un accueil qu’on savait chaleureux (et qui l’a été) en cette commune qui sera massacrée par l’éventuelle LGV. Cette zone de fortes collines va supposer en effet des viaducs imposants. Même si je ne l’ai pas dit c’était une réunion hommage à Patrick Puech. Depuis son décès nous n’étions pas revenus dans ce secteur ce qui nous a permis de croiser avec grand plaisir quelques amis. Et en effet, en plus des habitués de Campsas, Bressols, nous avons revus des habitants de Garganvillar, Asques, Donzac, Bardigues et bien sûr de Saint Cirice. Notre action n’est possible que par l’existence de tels liens.
Même si sur les 50 personnes la plus grande partie était déjà gagnée à la cause, il était cependant très utile de faire le point sur la situation. Si jusqu’en 2019 le dossier était stagnant, depuis, c’est au quotidien que les infos arrivent. Et après des rappels rapides sur l’état des finances, des travaux, et des projets, quelques éléments d’infos sont venus de la salle : études pour déplacer un pylône, fouilles archéologiques entamées, études pour déplacer une ligne électrique, les multiples forages, et surtout un jeune de Castelnau a pu nous confirmer les travaux de renforcement des berges du canal (moins popularisés que la coupe des arbres mais plus cruciaux). Quant à l’évolution de la zone logistique de Montbartier qui a aussi été évoquée un point a été précisée : malgré la place disponible les gestionnaires ont refusé de vendre un terrain pour construire un parking pour camions vu qu’ensuite ce parking ne rapporterait rien alors un privé s’en est chargé en le faisant payant. Or qui dit zone logistique dit de très nombreux camions venus de loin donc les chauffeurs ont besoin d’une zone de repos !
La question la plus importante a porté sur notre capacité à arrêter le projet surtout quand on mesure l’écart entre la forte mobilisation girondine et celle toulousaine. Nos moyens restent très faibles donc nous utilisons les recours en justice (avec un point important ces derniers temps, l’appui de l’association des Amis de La Terre de Toulouse et de la FNE en Tarn-et-Garonne), la pétition, mais comment faire mieux ?
Un point important a cependant été vérifié à Saint Jory : la coupe des arbres a suscité une très vive réaction et le maire lui-même a dû dire sa colère sauf qu’en même temps il a tenu à préciser, avant tout, qu’il restait favorable à la LGV (il pouvait se taire sur ce point). Ce sont les prémices de phénomènes qui vont s’amplifier : d’un côté la colère qui va monter au fur et à mesure des travaux (phénomène vérifié sur l'A69), et de l’autre le mépris des constructeurs appuyés par le soutien des grands élus.
Donc en réponse à la question de la dame il nous appartient de populariser une telle colère pour essayer de la rendre plus large et efficace. France 3 a pu évoquer la lutte des écureuils dans les arbres de Saint Jory mais, la très vive réaction, reste cantonnée à cette commune et est vite oubliée. Il faudrait comme en 2010, au moment de l’annonce du fuseau, que des associations se créent à nouveau dans des communes pour que chacun n’en reste pas au problème local.
Et, comme il a été suggéré, que chacun se fasse ensuite le propagandiste de la situation. Je rappelle que nous sommes prêts à relayer les informations de chacun.
Je rappelle que pour cette réunion, nous avons placardé 15 affichettes (qui sont restées sauf 2), distribué 250 tracts (Donzac, Auvillar) dont 200 sur le marché de Valence d’Agen, alerté nos maigres réseaux et bénéficié d’une annonce sur le Petit Journal (d'où l'image en illustration). Un petit moyen pour, au-delà des présents, rappeler que nous sommes toujours là.
Jean-Paul Damaggio