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Intervention à Saint-Cirice

Voici quelques éléments de mon intervention à Saint-Cirice qui se voulait brève pour une rencontre d'une heure agréablement terminée par un pot commun. Merci encore pour l'accueil. JPD.

Où en est la LGV

Le financement

La TSE : pour la première fois une taxe nouvelle payée par les citoyens contribue au financement de la LGV. Elle devient de plus en plus intolérable (augmentation de 20% en 2024) si bien qu’un amendement à la loi des finances vient d’être voté pour la faire disparaître. Nous savons que ce n’est qu’une petite victoire car le 49-3 élimine les amendements votés. Ceci étant la TSE et la taxe sur la taxe de séjour ne représentent que 50 millions d’euros.

En fait nous payons surtout par nos impôts départementaux, régionaux et nationaux. Qui peut dire combien le Tarn-et-Garonne doit verser ? Et le Conseil régional ? Pour le Tarn-et-Garonne c’est 100 millions d’euros sur 40 ans soit l’équivalent de 10 collèges. Soit 2,5 millions d’euros par an (exactement 2,12 en 2024). 1,1 millions pour le Tarn.

De plus nos autorités ont découvert une dette plus importante que jamais et les collectivités s’insurgent de devoir payer alors qu’avec la LGV elles paient pour un élément qui n’est pas de leur compétence !

Côté européen des sommes sont versées pour les études mais pas pour la construction.

On avait dit 6 milliards et quand nous disions 10 on nous traitait d’idiots or nous sommes à 15 et tout le monde sait que le gouffre financier ira jusqu’à 20 ! Le modèle financier c’est le Grand Paris Express passé de 6 à 30 ! Sauf que le Grand Paris Express semble plus utile à des millions d’habitants que notre LGV.

Le début des travaux

Depuis un an on nous répète, les travaux ont commencé. Comme les promoteurs de la LGV sont des menteurs diplômés nous avons voulu aller à la source pour savoir, donc on a pu rencontrer un adjoint au maire de Saint-Jory, commune historiquement ferroviaire avec la gare de triage...

Il existe deux secteurs différents, la partie Toulouse Castelnau d’Estretefonds, (des travaux ont commencé avec des arbres abattus et surtout l’aménagement d’une base travaux) puis la LGV où fleurissent des machines qui forent le sol. Pas question de minimiser ces premiers travaux qui sont surtout là pour dire : «puisque ça a commencé, il faut continuer». Continuer pour Toulouse Castelnau d’Estretefonds pourquoi pas, mais le projet peut aussi s’arrêter là.

Pour bien suivre la question il faut aller voir sur le site de la SGPSO. C’est la société financière qui rassemble l’argent. Elle est composée de huit personnes et elle publie son budget. Avec 2023, le début, on a quelques données qui montrent qu’on est loin d’une capacité à lancer de vrais travaux. J’attends le bilan 2024 et les appels d’offres pour mesurer l’avancée des travaux.

Est-ce que le besoin de LGV augmente ?

Ce qui augmente c’est le besoin de fret ferroviaire, de TER, de RER mais pas le besoin de cette LGV. Pour preuve Air France arrête sa navette Toulouse-Paris car la fréquentation baisse par exemple à cause de la visio-conférence.

C’est ainsi que Macron après avoir annoncé en 2017 la fin de toute LGV sur pression de Pépy a reculé sous pression des trois mousquetaires (Delga, Rousset, Moudenc) et à présent, jamais avare de déclarations fortes, annonce la création de RER un peu partout. Avec quel argent ?

Pour le fret, nous allons vers une grève des cheminots pour refuser un partage de l’entreprise sur pression de l’Europe. Le gros problème c’est qu’il faut des milliards pour adapter le réseau au fret mais l’argent va au tout LGV or les syndicats de cheminots refusent toute critique sérieuse de la grande vitesse.

Quant au TER c’est le parent pauvre mais moins pauvre que les intercités, par exemple ceux qui circulent sur la ligne POLT. Quant à ceux qui circulaient entre Bordeaux et Lyon ils n’existent plus ! Pour rejoindre ces deux villes il faut passer par Paris !

L’avenir

Le GPSO n’hésite pas à nous envoyer des dépliants promotionnels. Le dernier concerne justement les forages. On y apprend qu’en fait de LGV on a maintenant une LNSO et les forages c’est pour les diagnostics archéologiques.

Bilan : Il reste sur la LGV comme sur la France des nuages noirs. Si nous continuons à organiser des réunions, à rencontre des élus, à soutenir des recours en justice (le dernier concerne l’arrêté suite à l’enquête environnementale des AFNT) c’est parce qu’il est encore possible d’alerter les citoyens. Et s’intéresser aux premiers travaux nous conforte dans notre refus de la LGV ! On comprend mieux l’obligation faite, par le préfet, de mettre en veilleuse l’association de maires concernés créée autrefois par Baylet. Cette idée venait d’une visite en Champagne sur la LGV Grand Est. Les constructeurs se moquent des élus et pour se défendre cette union était utile.

Les luttes sociales sur la Gironde sont importantes, les moments électoraux peuvent changer la donne, les nécessités techniques peuvent devenir dissuasives. Par exemple, au pied du mur, il faut trouver des 23 millions de tonnes de gravelas (15.000 tonnes de roches par jour). Puis il y a le ballast. Avec le risque de perdre les clients traditionnels du BTP. Jean-Paul Damaggio

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