Les Amis de la Terre des Landes viennent d'envoyer cette lettre à des élus. Elle est valable partout. J-P Damaggio
Madame, Monsieur,
Vous le savez sûrement, les élus landais du Conseil Régional, proches du Président de la Région Nouvelle Aquitaine, ont fait parvenir un courrier à nos 5 parlementaires départementaux. Vous le trouverez en pièce jointe.
Dans ce courrier, les élus annoncent une baisse de 130 M€ du budget de la Nouvelle Aquitaine. Cette diminution serait liée au régime sec imposé par notre gouvernement aux régions, qui assumeraient une partie de la réduction des dépenses de la nation.
Le budget primitif du CRNA est de 3 521 M€. Cette baisse équivaudrait donc à une réduction des dépenses de 3,69%. Dans un budget tendu, cela peut occasionner des dégâts.
Il n’est pas dans nos habitudes de critiquer les actions de nos élus lorsqu’elles vont dans le bon sens. Nous devons reconnaître que le plaidoyer est intéressant, et, une fois n’est pas coutume, correctement argumenté. La description de l’impact qui toucherait comme souvent les plus défavorisés, est impressionnante. Les plus fragiles, les plus vieux ou les plus jeunes, seraient les victimes privilégiées. Les collectivités locales possèdent, de fait, un budget dont une bonne part est incompressible : ce sont les remboursements des dettes, la masse salariale, les moyens de fonctionnement. Il ne reste de disponible dans les attributions propres à la collectivité qu’une petite part du budget. Ces attributions sont définies par la loi. C’est la prise en charge de l’enseignement, les transports locaux : TER, Bus, Transports scolaires, ou les financements conjoints dans le social, la santé, la formation, l’emploi, le soutien à la production industrielle, l’agriculture…
Dans la liste des choix possibles de réduction des dépenses, ils ont oublié le financement du GPSO. Et oui, nos chers élus ont décliné les conséquences de cette perte financière sur les programmes de financement liés aux attributions de la région. Ils ont oublié les sommes engagées sur un programme qui est en dehors du champ de compétence des collectivités locales : les LGV, qui sont du ressort de l’état et de l’Europe. L'arrêt ou la suspension du financement du GPSO serait un moyen simple et efficace, et pour toutes nos collectivités locales, de faire une réponse du berger à la bergère.
Le premier arrêt du financement aurait dû être fléché vers ce type de flux financier, qui plus est un GPI2.
Pourquoi des élus continuent-ils à défendre un projet destiné à moins de 8% des usagers du train et pas forcements locaux?
Pourquoi des élus continuent-ils à faire payer par des contribuables locaux très majoritairement non utilisateurs, des outils destinés à une minorité plus aisée voyageant au long cours entre grandes métropoles européennes ?
Pourquoi des élus persistent-ils dans un rêve de promesses illusoires que toute la littérature scientifiques démontre comme fausses. Vous pourrez à ce sujet lire le dernier ouvrage de Pierre RECARTE : " Le grand projet ferroviaire du Sud-Ouest en vingt questions ".
Les menaces de suppression ou les abandons d’arrêts LGV de la SNCF dans des villes aussi ou plus importantes que Dax et Mont de Marsan devraient les interpeller : Angoulême, La Rochelle, Arras, Chambéry, Charleville-Mézières, Reims, Dijon, Laval, Le Creusot, Lunéville, Saint-Étienne, Saint-Malo, Sarrebourg, Saverne, Sète... Ces agglomérations entre 40 000 et 500 000 habitants sont dans le collimateur de la SNCF, qu’elles soient sur une LGV, ou proche via un réseau classique comme Dax ou Mont de Marsan. Le problème est pour partie lié à la mise en concurrence de la SNCF sur les LGV. Les concurrents se positionnent sur les lignes rentables, épuisant le matelas qui permet à la SNCF de pallier le manque de rentabilité des autres dessertes TGV sur LGV ou partiellement sur LGV.
Aucune des lignes LGV construites depuis 2016 n'est rentable, il suffit de lire les déclarations successives de la SNCF sur Tours/Bordeaux depuis son ouverture. Sur cette ligne, SNCF Mobilité indique perdre entre 90 et 150 M€/an, bien que ses trains soient remplis. La création de ces nouvelles LGV détourne les ressources qui auraient dû être utilisées pour l'entretien du réseau classique de Nouvelle Aquitaine, en mauvais état selon le président de notre région.
Qui connaît mieux que vous les vrais besoin de vos administrés ?
Il est plus que jamais temps de dire NON À CE PROJET.
Pour les Amis de la Terre des Landes La présidente