Ce fut une surprise au moment de l'Enquête d'Utilité Publique quand nous avons découvert comme revendication des chasseurs, un bon remboursement des associations vu les dégats causés ! Et là plutôt que de dénoncer le projet on découvre qu'il faut pouvoir l'aménager au mieux ! Parfois les non sens de la vie l'emportent sur le bon sens si souvent mentionné. Car rappelons que c'est 5000 hectares qui vont être détruites et les nuisances vont concerner des milliers de gens et concerne déjà des milliers de gens.
J-P Damaggio
La Dépêche, Publié le 14/01/2025 à 11:29, Philippe Cahue
La prolifération des sangliers et la réduction des zones de chasse inquiètent en Tarn-et-Garonne. Face à des dégâts records, les chasseurs misent sur la régulation et la valorisation de la venaison en circuit court. En matière de sangliers, l’année 2025 s’annonce comme une année record pour la fédération départementale de chasse. À mi-saison (en novembre), 2 500 sangliers avaient déjà été prélevés, soit 500 de plus que l’année précédente à la même période. "Nous devons maintenir la pression sur cette espèce qui prolifère en s’adaptant parfaitement aux conditions météorologiques et aux zones où la chasse est interdite", résume Thierry Cabanes, président départemental des chasseurs. Selon leurs calculs, la facture des dégâts causés par la faune sauvage, et en particulier par les sangliers, devrait atteindre pour la première fois les 180 000 euros de préjudices dans les vergers et chez les particuliers. "Nous ferons les comptes à la fin de la saison, en juin prochain, mais nous dépasserons largement les 130 000 euros déboursés l’an dernier. Malgré la mobilisation hebdomadaire de nos 6000 chasseurs, la régulation de l’espèce reste insuffisante. Le développement continu des zones industrielles et commerciales réduit considérablement les espaces dédiés à la chasse. Nous ne pouvons pas tirer à moins de 150 mètres des routes et des habitations, ce qui favorise la prolifération des refuges pour les sangliers et limite nos actions de régulation. Nous risquons d’arriver à une situation où il ne sera plus possible de rembourser les dégradations causées par des animaux devenus inaccessibles à la chasse."
Bien anticiper le tracé de la future LGV
C’est donc avec une grande attention que les services de la Fédération départementale de chasse s’apprêtent à travailler sur les futurs plans de la LGV (ligne à grande vitesse), afin de prévoir en amont l’emplacement des passages pour la faune sous la future emprise ferroviaire. "En 2025 et 2026, nos équipes seront à pied d’œuvre aux côtés des équipes de la DDT et des architectes du tracé de la LGV pour déterminer les meilleures implantations de ces passages pour la faune sauvage", explique Frédéric Lecapitaine, technicien supérieur de la fédération départementale de chasse. Sur les 67 kilomètres de voies LGV, 30 communes et leurs associations de chasse sont concernées dans le Tarn-et-Garonne. Avec une bande non chassable de 100 mètres autour de la LGV, cela représente 670 hectares bientôt inaccessibles à la chasse, auxquels s’ajouteront les infrastructures routières connexes, véritables refuges pour le gibier où les chasseurs ne pourront pas intervenir. Bon an mal an, nous estimons que la LGV engendrera près de 2 000 hectares de zones inchassables dans notre département. Il est donc crucial de clarifier la situation dès maintenant pour éviter que les chasseurs soient tenus pour responsables des dégâts causés dans ces secteurs interdits à leurs fusils.
De nouvelles salles de venaison aux normes
La Fédération départementale de chasse, avec le soutien du Conseil départemental, a lancé il y a deux ans un programme ambitieux de mise aux normes d’une centaine de salles de découpe de gibier réparties sur tout le département. Trente salles ont déjà obtenu l’agrément du service vétérinaire départemental, trente autres devraient le recevoir cette année, et une trentaine supplémentaire sera agréée en 2026. Ce programme, d’un coût total de 2 millions d’euros, est financé à 40 % par le Département et pour moitié par les associations locales de chasse. "Le chantier de la venaison nous tient particulièrement à cœur, car il place les chasseurs au centre d’un système de distribution de denrées alimentaires en circuit court, parfaitement tracé. En respectant scrupuleusement les normes, le produit de la chasse pourra être distribué au grand public, qui aura accès à une viande locale de qualité", explique Thierry Cabanes. En parallèle, les services de la Direction générale de l’Alimentation collaborent avec la fédération pour obtenir les autorisations nécessaires à la commercialisation, voire au don, de produits de la chasse découpés en morceaux. Cette expérimentation est actuellement menée dans la salle de venaison de Lauzerte. "Si ces essais sont concluants, nous espérons obtenir rapidement l’autorisation de transformer sur place les produits de la chasse en pâtés et saucisses. Cette avancée constituerait un tournant pour démocratiser la consommation de nos produits", conclut le président de la fédération départementale de chasse. Face à ces enjeux, la fédération départementale de chasse entend poursuivre ses efforts pour allier préservation de la biodiversité, régulation des espèces et valorisation des produits locaux.