Nos amis de TGV en Albret interrogent les candidats du 47. Là-bas, les candidats PS apportent cette réponse si utile pour nous... Ce qui reste à savoir c'est qui est exactement sur la profession de foi..... JPD
LGV : ALAIN VEYRET RÉPOND A TGV ALBRET
L'association TGV ALBRET a sollicité une prise de position des candidats. Voici la réponse d'Alain VEYRET et Jean-François GARRABOS de la majorité présidentielle.
En réponse à votre lettre du 16 mai 2012, je tenais à vous faire savoir que nous ne sommes pas favorables au projet de LGV entre Bordeaux et Toulouse.
Nous ne sommes ni l’un ni l’autre réfractaires au progrès, bien au contraire. Mais le progrès doit être au service des Hommes et non une nouvelle inféodation à la technologie qui dégrade notre environnement, met en cause notre sécurité et nos finances publiques et creuse un peu plus le fossé entre les territoires fortement urbanisés et les territoires à vocation rurale.
La métropolisation à laquelle nous assistons depuis les années 60 vide de plus en plus nos départements ruraux et remet en cause l’avenir de notre Lot-et-Garonne et de nos jeunes. Notre richesse ancestrale basée sur l’agriculture dans sa diversité est fortement impactée. La disparition des petites et moyennes exploitations au profit de grands espaces céréaliers ou de jachères met en péril notre capacité à nourrir une population grandissante.
La LGV renforce cela en supprimant prés de 1500 hectares de terres agricoles de plaines et de coteaux.
Le projet de la LGV concerne tout notre département.
Nous n’y sommes pas favorables car pour gagner 20 minutes entre Bordeaux et Toulouse, notre département sera durement et durablement affecté :
- Financièrement, avec une forte augmentation de l’endettement des collectivités territoriales et des impôts, plus lourds pour longtemps.
- Sur le plan Environnemental avec une perte importante de terres agricoles, une dégradation de notre environnement et de notre patrimoine.
Le mode de financement de ce projet est inadmissible, il aurait dû être pris en charge par l’Etat et l’Europe uniquement.
De même, pouvons-nous accepter que la région Aquitaine soit fortement mise à contribution alors que l’Ile-de-France ne paye rien ?
Son coût est exorbitant, près de 8 milliards d’Euros aujourd’hui.
Nous sommes favorables à une solution alternative moins coûteuse et moins destructrice. Le réaménagement et la modernisation de la ligne existante qui ne coûteront que 2 milliards d’Euros. Cette solution permet de conserver à la gare historique d’Agen sa place de 2ème gare d’Aquitaine. Elle permet de desservir par le TGV Marmande et Agen et de les relier rapidement à Toulouse ou Bordeaux à moindre coût. Elle conserve les emplois locaux de la SNCF.
Elle permet d’améliorer la sécurité et le confort des usagers les plus nombreux et des riverains, avec un prix du billet incitatif aux transports collectifs, sans commune mesure avec le prix du billet du futur TGV sur LGV. En effet, la redevance que fera payer le concessionnaire à la SNCF se répercutera sur le tarif du billet, limitant l’accès au service public ferroviaire aux plus favorisés.
Elle permet d’améliorer la traversée de Port Ste Marie, et d’Agen.
Elle évitera de devoir construire de nouvelles infrastructures routières et de parkings autours de l’hypothétique nouvelle gare dont seuls les lot-et-garonnais devront assumer le coût.
Elle évitera de couper en deux la plaine de la Garonne et certaines zones de coteaux sans la moindre preuve objective de développement économique. Tous les exemples de ce type de « gare betterave » en France sont des échecs, à l’exception de Valence, où existe là une véritable plateforme ferroviaire multimodale.
Partout en France, le « tout TGV » de ces 30 dernières années est responsable d’une dégradation du réseau ferré traditionnel, pourtant le plus utilisé par la population.
La priorité à l’heure où l’argent public est rare est d’améliorer la qualité et la sécurité sur nos lignes existantes.
Contentons-nous de la ligne Tours-Bordeaux, de faire sauter le bouchon bordelais et du réaménagement de la ligne existante et nous serons à moins de 3 heures de Paris sans endetter nos enfants et nous-mêmes pour 50 ans.
C’est la position qu’avec Jean-François, je défendrai et ferai prévaloir en tant que député de la circonscription d’Agen-Nérac.
Espérant que par cette lettre nous avons clairement exposé notre position, je vous prie de croire en l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Alain VEYRET - Jean-François GARRABOS