Très important pour les cadres de Michelin... pour gagner combien de temps ? Ils nous font rigoler ! JPD
29/01/13 - 05h27 TGV Grand Centre : l’attractivité de Michelin en jeu
Le groupe Michelin soutient sans réserve le projet de ligne à grande vitesse. Jean-Dominique Senard le rappelle fermement en prônant une réalisation rapide.
Jean-Pierre Vacherot
Seule entreprise du CAC 40 à avoir son siège social en province, le groupe Michelin apporte un soutien sans faille à la ligne LGV. Il y a tout juste un an, dans le cadre du débat public, il apportait sa contribution en publiant un cahier d’acteur intitulé sans ambiguïté : « Le groupe Michelin soutient sans réserve le projet de ligne à grande vitesse Paris-Orléans-Clermont-Lyon ».
En exergue, le groupe donnait les raisons de son engagement : « Comme pour beaucoup d’entreprises basées dans une des dernières régions à ne pas être raccordées au réseau à grande vitesse, ce projet présente des enjeux majeurs en termes d’efficacité opérationnelle, d’attractivité et de qualité de vie pour ses salariés. Michelin attend donc de ce projet qu’il permette de relier Clermont Ferrand à Paris en deux heures, et à Lyon en une heure vingt au maximum. Par ailleurs, la solution retenue devra offrir un raccordement facile aux aéroports parisiens et lyonnais ».
Un an après ce soutien est plus que jamais d’actualité comme le confirme Jean-Dominique Senard, président du groupe Michelin : « Nous poussons plus que jamais ce projet de ligne à grande vitesse. D’autant que, plus le temps passant, le problème devient de plus en plus aigu en terme d’attractivité ». Sans ambiguïté, Jean-Dominique Senard rajoute : « La question de l’attractivité de Clermont-Ferrand est vitale pour Michelin ».
Quelles sont les problématiques auxquelles vous êtes confrontés ?
Nous avons la nécessité de faire venir à Clermont des collaborateurs, des cadres, des experts de Paris. Aujourd’hui, c’est devenu vraiment délicat. Même si Clermont possède des atouts que je suis le premier à défendre. Pour les faire découvrir ces atouts, il faut pouvoir faire venir facilement ces personnes. Une fois ici, il faut qu’elles puissent vivre de façon plus décontractée. Surtout si leur conjoint n’a pas de travail dans la région. C’est-ce qu’on appelle des célibataires géographiques.
Une LGV transformerait la donne ?
Absolument car ce phénomène se développe. D’où des contraintes difficiles à gérer. Avec Clermont à 2 heures de Paris et Lyon à 1h20, ces contraintes seraient moins aiguës.
Michelin est donc un cas particulier ?
Les groupes qui ont leurs sièges à Lyon ont moins de difficultés. L’existence du TGV rend Lyon attractif vis-à-vis de Paris. À Toulouse, il n’y a pas de TGV mais la navette aérienne mise en place donne un confort extraordinaire aux dirigeants d’Airbus. À Clermont, un aller et retour dans la journée, c’est quelque chose qu’on ne peut pas s’offrir.
Quel serait pour vous le délai idéal pour sa réalisation ?
Dans 25 ans, cela ne servirait à rien. En 2025, cela ne serait peut-être plus un argument d’attractivité. L’idéal serait un projet à huit ans.
Le maintien du siège de Michelin à Clermont est-il en jeu ?
Pour l’instant, la question ne se pose pas. Je suis un fervent défenseur de la déconcentration. Même s’il y a des avantages, il y a ici une réelle qualité de vie. Pour moi, partir de Clermont serait un énorme échec. Il faut voir l’aspect positif des choses. Se demander qu’est-ce qu’on peut faire pour améliorer l’attractivité clermontoise en organisant mieux ses dessertes sur Paris et Lyon. Et cela avant que ça ne devienne une contrainte majeure