Après la Cour des comptes, le ministre du transport, voilà que le responsable du budget en rajoute une couche : « pas de nouvelles LGV ». Sauf que j’attends plus de précisions sur le terme « nouvelles ». Avec les trois chantiers en cours (Tours-Bordeaux ; Le Mans-Rennes ; Contournement Nîmes-Montpellier) les suivants sur la liste, Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Hendaye ont une construction programmée après 2017 date de la prochaine présidentielle. Rappelons que ces deux LGV sont imbriquées par GPSO avec la construction entamée de Bordeaux-Tours. En conséquence pour être clair il est facile de dire que les études s’arrêtent pour toutes les LGV mais ce n’est pas ça qui se vérifie !
Pour être encore plus clair le ministre du budget pourrait nous expliquer les suites données à la demande des élus de Midi-Pyrénées qui refusent à présent de payer Tours-Bordeaux.
http://la-brochure.over-blog.com/article-lgv-malvy-sonne-le-glas-100520693.html
Je rappelle que les quatre mousquetaires en question (Malvy, Cohen, Izard et Martin) après avoir voté en février-mars 2011 la convention de financement de Tours-Bordeaux ont décidé, après une déclaration tapageuse de NKM contre la suite du GPSO, de déposer sur la table de Fillon une demande de fin de paiement de Bordeaux-Tours. Ils savaient alors que Fillon ne pourrait pas répondre mais que peut faire Ayrault ? Si le CR de Midi-Pyrénées, le Grand Toulouse, les CG du Gers et de Haute Garonne refusent de payer Tours-Bordeaux, Alain Rousset avait alors répondu : que l’Etat paie !
http://la-brochure.over-blog.com/article-lgv-reponse-d-alain-rousset-100794258.html
Etrange silence depuis ! Vinci ne pas se laisser berner ! Donc soit les collectivités sont contraintes d’assumer leur vote, soit l ’Etat budgétise les 500 millions qui manquent sur Tours-Bordeaux ! Observons que le Lot et Garonne cher à Cahuzac a lui considéré qu’il devait honorer sa signature quant au paiement de Tours-Bordeaux mais qu’il risquait fort de se retirer de Toulouse-Bordeaux. D’où des projets de reconstruction du montage financier. Mais comment ?
Pour justifier leur abandon du paiement de Tours-Bordeaux, grâce aux documents de la CA d’Auch j’ai eu les arguments qui me paraissent intenables devant les tribunaux :
- l’Etat égorge les collectivités
- les tarifs ont trop augmentés
- nous nous réservons pour payer Toulouse-Bordeaux.
Bref, loin des effets d’annonce, les questions financières sont faciles à faire comprendre. Je pense que Malvy ne soit là, avec ses amis, pour rappeler aux socialistes que le GPSO c’est un tout, c’est une unique et même ligne, d’où il est impossible de s’évader. D’où le besoin plus impératif encore de développer nos arguments sur l’inutilité du projet. JPD
La déclaration d'agence qui rend optimiste ?
PARIS (Reuters) - Le gouvernement pourrait renoncer à des projets de construction ou de prolongation de lignes ferroviaires à grande vitesse afin de restaurer l'équilibre des finances publiques, comme le préconisait récemment la Cour des Comptes.
Le volet transports du Grenelle de l'Environnement, qui prévoit notamment la construction de 14 nouvelles lignes de trains à grande vitesse (TGV) sur 2.000 kilomètres d'ici 2020, aurait un coût total de 260 milliards d'euros, dont 166 milliards de développement, d'après la Cour des comptes.
Le ministre délégué au Budget Jérôme Cahuzac a estimé mercredi qu'il faudrait "élaguer" dans les projets prévus.
"L'Etat, ceux qui le dirigeaient en son nom, ont prévu une multitude de projets sans avoir le début du commencement du moindre financement. Il y a eu un effet d'affichage", a-t-il déclaré sur France 2.
"Il faudra, je crois que la Cour des comptes a raison, élaguer dans les projets qui ont été proposés (...) Le gouvernement n'aura pas d'autre choix que de renoncer à certaines des options qui ont été privilégiées", a-t-il ajouté.
La SNCF s'est refusée à tout commentaire dans l'immédiat.
Les propos de Jérôme Cahuzac ont fait reculer en Bourse Eiffage et Vinci, deux groupes de BTP et de concession.
LES PROJETS ENGAGÉS SERONT POURSUIVIS
Le ministre délégué aux Transports Frédéric Cuvillier a indiqué qu'il se réunirait dans la journée avec les parlementaires de la commission concernée pour évoquer ce sujet.
Il a précisé à la sortie du conseil des ministres qu'aucune ligne TGV ne serait supprimée et que les projets déjà engagés seraient menés à terme. Trois des 14 lignes TGV prévues ont déjà été lancées, rappelle la Cour des comptes dans son rapport. Le gouvernement aura en revanche à faire un arbitrage sur les projet pas encore engagés.
"Il faut regarder quels sont les critères pour les choix, notamment lors de la rentrée où il y aura un débat sur les transports : quelle est la plus value des choix qui seront opérés en terme d'aménagement du territoire, de fracture territoriale, d'éléments de terme de croissance", a estimé Frédéric Cuvillier.
Le développement des lignes à grande vitesse sur le territoire français a durement concurrencé Air France, en grande difficulté et largement responsable des pertes du groupe franco-néerlandais formé avec la compagnie KLM.
Dans son rapport sur l'état des finances publiques publié début juillet, la Cour des comptes pointe du doigt les projets d'infrastructures de transport lancés sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy et dont 33% serait à la charge de l'Etat et 38% à la charge des collectivités territoriales. Elle cible plus particulièrement le programme ferroviaire.
Les nouvelles lignes TGV prévues "ne sont pas budgétairement soutenables" et "ni (leur) rentabilité financière, ni (leur) rentabilité socioéconomique, ni (leur) intérêt environnemental ne sont établis", écrit-elle.
MODERNISATION ET ENTRETIEN DU RÉSEAU EXISTANT
La Cour s'inquiète, entre autres, du lancement prochain de la liaison Lyon-Turin, qui devrait coûter 11 milliards d'euros pour la partie française. Elle déplore un manque de hiérarchisation des projets, et rappelle avoir déjà recommandé en 2011 aux pouvoirs publics d'accorder la priorité à la modernisation et à l'entretien du réseau ferroviaire existant.
Un message repris mercredi par Jérôme Cahuzac, qui a déploré le manque d'entretien du réseau secondaire.
"On peut se demander si prolonger telle ou telle ligne TGV pour un gain de temps marginal est préférable à l'entretien du réseau secondaire de transport ferroviaire, indispensable car utilisé par beaucoup", a-t-il dit sur France 2.
Six à 10 milliards d'euros de recette pourraient manquer pour tenir l'objectif de réduction du déficit public à 4,4% du PIB fin 2012, selon la Cour des comptes.
Le gouvernement espère donc faire des économies via une remise à plat des projets ferroviaires. Une annonce qui fait suite à celle de la ministre de l'Egalité des territoires et du Logement, Cécile Duflot, qui a déclaré fin juin que le "Grand Paris" restait d'actualité mais devrait s'adapter aux contraintes budgétaires du nouveau gouvernement.
Le coût de ce vaste projet de remodelage de la région capitale avait également été épinglé par la Cour des comptes, qui l'estimait "incompatible avec la situation des finances publiques".
Chine Labbé, avec Elizabeth Pineau, Thierry Lévêque et Pascale Denis, édité par Patrick Vignal