Voilà un tableau instructif pour la question de l'emploi dans le cadre d'un chantier LGV avec la situation sur Bordeaux-Tours. Ce n'est pas nous qui le disons mais Vinci et si tout le monde est honnête, chaque homme politique cessera de répéter qu'une LGV c'est un bonheur économique... sauf pour Vinci bien sûr ! JPD
Sud Ouest, 23 février 2013.
Pour décrocher le gigantesque marché de la construction de la future ligne ferroviaire à grande vitesse Sud Europe Atlantique, Cosea, la filiale du groupe Vinci créée pour l’occasion, avait dû se plier à un certain nombre d’exigences des pouvoirs publics. À commencer par l’emploi sur place, d’environ 1 600 salariés. Et parmi eux, environ 30% de personnes relevant des critères d’insertion.
À ce jour, 4 200 personnes travaillent sur le chantier ; dans quelques mois, leur nombre atteindra les 5 000, avant de commencer à décroître, la fin du chantier de gros œuvre étant prévue, sauf aléas climatiques, pour début 2014.
Hier matin, à Poitiers, Xavier Neuschwander, directeur du projet Cosea, et Erik Leleu, son directeur des relations humaines, ont dressé un bilan d’étape de leur action en faveur de l’emploi local. 1 300 personnes ont été recrutées, formées et embauchées par Cosea ou ses entreprises sous-traitantes ; 300 autres devraient prochainement venir compléter les rangs des salariés recrutés sur place.
Erik Leleu se félicite du taux de concrétisation des recrutements : sur dix personnes retenues pour bénéficier de la formation, neuf sont allées jusqu’au bout et ont décroché un emploi. Il est vrai que les critères de sélection en amont étaient drastiques: environ 4 000 candidats, 2 877 reçus à ce jour et, finalement, 1 300 embauchés.
Envisager l’avenir des salariés
Pas encore arrivée au pic des embauches, Cosea doit déjà, conformément à ses engagements, se pencher sur leur avenir professionnel. Elle a, pour ce faire, défini quatre pistes. Certains salariés repérés par leurs chefs d’équipes se verront proposer de continuer l’aventure avec le groupe Vinci et ses sous-traitants. D’autres, moins mobiles, pourront éventuellement intégrer les équipes permanentes de Vinci qui emploient déjà dans l’aire de la LGV quelque 7 000 personnes.
Enfin, et c’est sans doute là le plus original, Cosea est en train de mettre en place une vaste opération de Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences avec les entreprises locales du BTP. L’idée est simple. Aux chefs d’entreprise qui savent devoir renouveler une partie de leurs effectifs dans les mois et les années à venir, Cosea dit : « Venez faire votre marché chez nous. Nous disposons de collaborateurs formés et désormais expérimentés qui peuvent enrichir vos équipes. »
Tout autant que sur la qualité de son travail, le groupe Vinci sait qu’il sera aussi jugé sur la gestion sociale de cet énorme chantier et que son accès à d’autres partenariats public privé en dépend. D’où l’attention toute particulière portée à l’avenir de ces salariés dont on lui a naguère imposé l’embauche.