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Gamin il m’est arrivé d’aller à 5 h du matin vendre des fruits et légumes au marché-gare. La mise en place de ce marché avait suscité des critiques du côté de la gare elle-même et du côté du marché.

Ce temps est bien loin et pas besoin d’être savant pour savoir qu’au marché gare comme à la gare elle-même, le fret ferroviaire est en décomposition.

Pour le constat tout le monde est d’accord.

Pour les raisons c’est autre chose.

1 ) La privatisation n’a pas sauvé le fret donc déjà plaider la privatisation pour développer le train-voyageur est une erreur. Mais cette privatisation est-elle la cause du mal ?

2 ) La dégringolade est bien antérieure à la concurrence qui si elle n’a pas sauvé le fret, ne l’a pas pour autant enfoncé.

3 ) A partir du tournant des années 90 nous avons assisté à deux phénomènes intimement liés : le TGV allait développer le train des voyageurs et les camions s’adaptaient mieux à la mutation économique du flux tendu. Plutôt qu’un train transportant des dizaines de voitures le camion s’est adapté au transport des voitures par exemple.

4 ) Face à cette situation la SNCF entreprise du service public a fait de tristes choix, poussée en cela par les divers gouvernements. D’un côté le tout TGV et de l’autre le tout camion !

5 ) Cent fois dans les réunions pour l’alternative à la LGV nous avons entendu le même mensonge : il faut des LGVs pour libérer des sillons pour le fret. Comme si la mort du fret tenait au manque de sillons ! Alors qu’elle tient à la décision de porter les investissements sur des LGVs et sur la développement de la branche camion… de la SNCF !

6 ) On peut préciser les dessous d’une telle stratégie : marginaliser les cheminots et aller dans le sens du lobby du camion. Les syndicats de cheminots pour ne pas dénoncer « le fleuron de la SNCF » ont validé cette double stratégie ! Or qui est le plus victime des grèves : les usagers du train du quotidien ou ceux du TGV ?

7 ) Tous les gouvernements (y compris celui qui, il y a vingt ans, était dirigé par le communiste Gayssot qui a usé du PPP pour le viaduc de Millau) ont choisi cette double stratégie : laisser se dégrader le train du quotidien pour casser l’image de la SNCF et les dirigeants de la SNCF ont cautionné cette politique. La boucle est bouclée et aujourd’hui on en arrive à l’impasse majeure où usagers, cheminots et toute la population risquent de perdre le transport public et gagner en pollution !

8 ) Tous ceux qui refusent (et ils sont encore nombreux y compris à gauche) de lier la question du tout LGV et de la mort du ferroviaire ont une énorme responsabilité dans la situation présente car ils ont fait porter les dénonciations sur des leurres. Mais bon, il faudrait un livre sur le sujet, celui que j’ai réalisé sur Carole Delga et l’état dégénéré du rail est bien insuffisant.

9 ) Ajoutons en conclusion, que nous sommes dans un monde où rien n'est trop beau pour les plus riches... J-P Damaggio

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