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Action en Gironde

Comme il est dit, les aménagements au Sud Bordeaux et au Nord Toulouse sont le cheval de troie pour faire passer la suite en comprenant bien que les dits aménagements c'est 1 milliard chacun  environ et le reste 14 milliards ! C'est un article de Reporterre le lien est donné au début du texte. A suivre ! JPD

 

Les opposants à la LGV du Sud-Ouest ont bloqué le chantier au sud de Bordeaux. Un changement de ton du côté des membres ce collectif qui estiment n’être « jamais entendus ».

Saint-Médard d’Eyrans (Gironde), reportage

« No passarail » La banderole s’étale sur les barrières disposées autour des engins de travaux, à deux pas de la gare de Saint-Médard d’Eyrans, au sud de Bordeaux (Gironde). Ils sont ainsi, depuis 7 h du matin, une quarantaine de militants du collectif LGV Non Merci venus de Gironde et du Lot-et-Garonne pour bloquer les tout premiers travaux de cette future ligne à grande vitesse qui doit relier Bordeaux à Toulouse.

Derrière les palissades, les ouvriers des travaux publics ont jeté l’éponge pour ce matin : ils ne remplaceront pas des tuyaux d’eau potable et d’assainissement, comme annoncé sur les arrêtés municipaux. « Ça n’a l’air de rien, ces travaux », lance Pauline, du collectif LGV NINA (Ni ici ni ailleurs), mais ils constituent, selon la militante, un « cheval de Troie », un premier pas concret dans l’avancement de ce Grand projet du Sud-ouest (GPSO). Il doit comprendre à terme un tracé sur 350 km, à travers cinq départements jusqu’à Toulouse, puis un autre tracé, dans un second temps, reliant Bordeaux à l’Espagne via Dax. Les infrastructures devraient traverser huit zones classées Natura 2000.

Ces premiers travaux visent à créer une troisième voie pour fluidifier le trafic à l’entrée de l’agglomération bordelaise. Là, passeront le RER métropolitain et la LGV. « Une enquête environnementale est attendue pour le printemps. Alors, pourquoi lancer les travaux maintenant ? » demande Pauline.

Ces aménagements ne font pas l’unanimité : fin novembre dans une lettre commune, dix élus girondins, dont cinq sénateurs et trois députés, émettaient « de sérieux doutes quant à [leur] utilité réelle », regrettant qu’« une expertise indépendante n’ait pas été réalisée pour [en] valider la pertinence ». Ils avaient alors demandé aux élus de Bordeaux Métropole un moratoire sur ces travaux. Ce qu’exigent également les militants qui encerclent ce matin les engins de travaux de Saint-Médard d’Eyrans.

« On n’est jamais entendus »

« C’est important de dénoncer l’hypocrisie de ces travaux », dit Didier, militant à LGVEA sur la commune de Saint-Médard d’Eyrans, en se servant un café sous le barnum installé par les bloqueurs. L’association a déposé un recours en novembre 2022 devant le tribunal administratif, aux côtés de la communauté de communes de Montesquieu, à laquelle appartient Saint-Médard d’Eyrans.

Cette action devant les tribunaux n’est pas suspensive, puisque les aménagements ont été reconnus d’utilité publique par un arrêté préfectoral en 2015. « Mais si le tribunal nous donne raison, ils vont faire quoi ? Reboucher les trous ? » Pour le quadragénaire natif de la commune, comme pour d’autres militants interrogés sur le blocage, l’action du jour marque un tournant : « On n’est jamais entendus. On est obligés de faire une action comme celle-ci ».

Ce « blocage symbolique » des travaux, qui ne durera qu’une journée et ne perturbera pas la circulation des trains sur la ligne voisine, est pourtant une première pour le collectif. Ce dernier était jusque-là plutôt habitué à des actions avalisées en préfecture et des balades festives et pédagogiques pour faire entendre la voix des opposants. Voix qui exprime entre autres leur proposition alternative : la rénovation de la ligne existante, qu’ils présentent comme moins coûteuse et moins polluante.

Milliards manquants

Le ton monte entre ces derniers qui dénoncent « un passage en force » et les tenants de la LGV, dont la préfecture qui affirme dans un communiqué que « le projet de Ligne à grande vitesse […] est sur les rails »… Pourtant, « 20 % des 14 milliards d’euros chiffrés en 2020 pour l’ensemble des de travaux de la LGV provenant de l’Union européenne n’ont pas encore été confirmés », raille Richard, un militant du collectif.

Étienne Guyot, préfet de Gironde, avance avoir « installé en avril dernier un comité départemental de suivi en Gironde pour favoriser ces échanges et trouver les équilibres ». Et le communiqué d’ajouter : « Le travail et la concertation vont se poursuivre. »

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