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La rentrée de la LGV ?

Voici un nouvel entretien de complaisance par une bureaucrate supplémentaire de la LGV. Par exemple quand Marc Demulsant répète la leçon bien apprise que la LGV va servir au train du quotidien pourquoi le journaliste ne lui demande pas en quoi les travaux après les 19 km, servent au train du quotidien ? Et comment, après un total de 14 milliards valeur 2020 (le calcul aujourd'hui approche plutôt 20 milliards) va-t-il rester de sous pour le RER vers Albi, Auch, Tarbes, bref pour l'étoile totale si indispensable au train du quotidien ? Et pourquoi le calendrier fait abstraction des résultats de l'EUP qui vient d'avoir lieu ? Les bonnes questions ça sera pour une autre fois ! JPD 

L'interview

France Bleu Occitanie : Marc Demulsant, vous êtes précisément directeur de projet lignes nouvelles à grande vitesse auprès du préfet de région. Vous avez été nommé au mois de septembre. C'est un sujet assez assez technique cette LGV. Quand est-ce que Toulouse sera à 3 h 10 de Paris ?

Marc Demulsant:  A  horizon 2032. C'est l'échéance à laquelle on prévoit de mettre en service cette LGV Toulouse Paris.

C'est la date qui effectivement est promise depuis quelques années. Les travaux doivent démarrer cette année 2024. Vous avez des précisions?

Alors il faut être un peu plus précis que ça. En fait, dans ce projet, il y a différentes composantes. Il y a des aménagements ferroviaires au nord de Toulouse et des aménagements ferroviaires aussi au sud de Bordeaux. Et puis ensuite une partie ligne nouvelle pour rejoindre ces deux segments terminaux. Ce qui va commencer en mars / avril 2024, ce sont les aménagements ferroviaires au nord de Toulouse, donc 19 kilomètres.

Quand on dit au nord de Toulouse, c'est dès Matabiau, ou on est d'ores et déjà dans la métropole, à Lespinasse, Saint-Jory, ce coin là ?

Oui oui, c'est tout à fait ce secteur, sur 19 kilomètres jusqu'à la gare de Toulouse-Matabiau.

De manière concrète, il s'agit de construire de nouveaux rails, d'élargir ?

C'est ça. Ce sont des voies supplémentaires qui vont permettre d'augmenter la capacité. Alors ça servira à la fois au futur TGV, mais ça va aussi, et c'est important, servir pour les trains du quotidien. Vous savez que c'est aussi une des finalités de ce projet de permettre d'augmenter la présence et le fonctionnement de trains du quotidien à Bordeaux et à Toulouse.

Les TER davantage seront étoffés? C'est le fameux programme de RER dont parlait Emmanuel Macron l'année dernière ?

C'est tout à fait ça. Alors je suis un peu moins sur ce sujet, ce n'est pas dans mon escarcelle, mais c'est effectivement une contribution à ces trains du quotidien.

Est ce que vous pourriez nous dire si ces fameux travaux dont vous parlez, qui commencent, vous l'avez dit en mars-avril sur le Nord toulousain, vont avoir une incidence sur la circulation des trains de tous les jours, les TER, les TGV ?

Pas dans le détail. Un petit peu, on peut imaginer, puisque à partir du moment où on vient travailler au contact d'une infrastructure existante, il y a forcément des impacts. Mais l'idée, c'est de les réduire autant que possible. Et puis, il s'agit quand même malgré tout de construire des rails à côté des infrastructures existantes. Donc l'impact restera limité.

Ça a été très long cette LGV. On va commencer à en voir vraiment les premières concrétisations, ça veut dire que tous les obstacles ont été levés, dans un premier temps les obstacles financiers. On sait que ça a été long d'obtenir des accords de tout le monde, notamment de nos voisins. On va dire plutôt côté Nouvelle Aquitaine. L'enveloppe est bouclée, C'est terminé ?

L'enveloppe est bouclée. À ce stade, c'est vous l'avez dit, ça a été long. C'est inévitable. Il y a 25 collectivités partenaires, c'est considérable, donc ça demande du temps. Il y a aussi l'Etat qui est investi financièrement dans ce projet. Donc forcément, ça nécessite du temps. Mais l'argent, effectivement, il est là.

On attendait encore l'aide de l'Europe, elle est arrivée ?

Alors l'aide de l'Europe, elle est déjà arrivé. Il y a plus de 100 millions d'euros qui ont été apportés à ce stade. Ce n'est pas fini d'ailleurs, puisque le gros de l'enveloppe sera sollicité et, je l'espère, obtenu au stade des travaux.

Mais ce n'est pas certain ? Il y a encore de l'incertitude sur le fait d'obtenir les subventions européennes ?

Je n'ai pas d'inquiétude particulière. Ça vient au moment où ça doit venir. Effectivement, l'Europe a une logique de fonctionnement qui n'est pas tout à fait celle des collectivités ou de l'État. Donc c'est dans une temporalité différente, mais il n'y a pas d'inquiétude particulière à avoir. De l'Europe on attend 20 % de participation sur sur ce projet.

Quid des oppositions ? Il y a eu des recours, là encore plutôt du côté de nos voisins bordelais pour schématiser. Est ce que là encore, on a éclusé tous les recours juridiques? Est ce que c'est terminé de ce point de vue là?

Ça dépend de quoi l'on parle. Si on parle de la déclaration d'utilité publique, la réponse est oui. Les recours sont purgés. La Cour administrative d'appel de Bordeaux a tranché les sujets sur les aménagements ferroviaires à Bordeaux et à Toulouse. Cela a été confirmé par le Conseil d'Etat et c'est vrai aussi de la déclaration d'utilité publique de la ligne nouvelle après le projet GPS. C'est un projet exceptionnel à bien des égards. Donc il y a d'autres autorisations qui sont à venir des autorisations environnementales, des permis de construire par exemple sur les gares. Donc on imagine bien qu'à chaque fois, chacun comprendra que c'est effectivement des actes supplémentaires qui pourront faire l'objet de recours. C'est évident.

Ça veut dire que 2032, cette fameuse date espérée, c'est l'horizon optimiste. On peut dire ça ?

C'est le seul horizon réaliste et on s'organise pour qu'il soit tenu. Mais évidemment, sur tous les projets, on n'est jamais à l'abri d'une surprise. On fait tout pour anticiper, éviter, mais on va faire des fouilles archéologiques. On va faire des essais géotechniques, de la technique d'infrastructure ferroviaire. Donc on peut toujours découvrir des choses auxquelles il faudra faire face. Mais le but du jeu, c'est bien de tenir ce calendrier.

Une dernière précision sur la taxe LGV, cette taxe spéciale rajoutée aux propriétaires fonciers, qui possèdent un bâti à 1 h de voiture d'une gare LGV. Cette taxe, elle concerne au final à peu près combien de foyers est ce qu'elle a déjà été prélevée? Il me semble que oui. Et combien de temps va-t-elle durer?

Alors vous l'avez dit, cette taxe, elle concerne les propriétaires. C'était un point important, les personnes qui sont locataires, ne sont pas concernées par cette taxe. Elle concerne aussi les entreprises. Cette cotisation foncière des entreprises a aussi cette taxe additionnelle, et le monde économique contribuera au projet. Est ce qu'elle va durer toute la vie? Moi, je vous réponds factuellement que dans la loi finances instituée à partir de 2023, il n'y a pas d'horizon. Mais chacun comprendra que dans l'esprit, comme il s'agit d'aider à l'investissement, une fois l'investissement terminé, elle a peut être sans doute vocation à s'éteindre. Je rappelle que les collectivités, la financièrement, sont engagées sur une période de 40 ans. Donc on peut se dire que c'est peut être l'horizon de cette taxe.

Ça coûte combien ?

Alors cette taxe dépend de la valeur locative du bien. Évidemment, il y a une proportionnalité. Si vous habitez un château, vous allez payer davantage que si vous habitez un studio. C'est 3 € en moyenne et ça peut aller jusqu'à 10 € pour les plus prospères d'entre nous.

Combien de foyers impactés ?

Alors je ne sais pas ce chiffre, mais on est sur 2340 communes. Donc c'est ce que je peux vous vous donner dans l'instant.

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