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Le CD Gironde coupe la poire en deux

Sur Sud-Ouest d’aujourd’hui où une large place est faite à la LGV (éléments des opposants des Landes et du Lot et Garonne) je retiens l’entretien avec le président du Conseil départemental de la Gironde qui décide de partager la poire en deux. Il veut bien donner 110 millions d’euros sur 280 millions demandés à condition qu’ils aillent à un RER dans le cadre d’une convention spécifique. Pourquoi 110 millions ? Un calcul difficile à faire vu que ça concerne plusieurs lignes et qu’aucune étude n’a été réalisée. Rappelons que pour GPSO le RER vers Langon c’est une ligne en plus (quand à Toulouse c’est deux). Le projet GPSO avait été divisé en trois pour mieux embrouiller le débat. Avec cette question du financement elle est encore plus embrouillée. Je note la dénonciation d'un point souvent négligé : l'urgence du vote. A suivre. JPD

 

Sud-Ouest aujourd'hui

Jean-Luc Gleyze : « Oui au RER girondin, non à la LGV »

Opposant historique au projet de LGV, Jean-Luc Gleyze, président PS du Département de la Gironde, ne financera que les trains du quotidien.

« Il y a le conseiller départemental du Sud-Gironde, dont on connaît la position qui n’a jamais varié et ne variera pas sur la LGV. Mon devoir de président du Département est de défendre les intérêts des Girondins que je représente. »

Et parmi les premiers griefs qui remontent jusqu’à Jean-Luc Gleyze, les questions de mobilité sont en tête de peloton. Dans le calcul du Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO)-la création d’un Service Régional à Grande Vitesse (SRGV) -, chiffré à 14 milliards la quote-part de la Gironde a été fixée à 280 millions d’euros. Somme qu’il n’entend pas débourser. Il s’engage néanmoins à financer les trains du quotidien.

Le sujet de la LGV vers Toulouse et Dax est le débat qui anime le Grand Sud-Ouest en cette fin d’année. Le département arrêtera sa position ce lundi. C’est donc un non à la LGV ?

D’abord, je m’interroge sur la cohérence. Il y a trois ans, le président enterrait le projet, et là le Premier ministre le relance. Un rappel, nous avons eu le pacte de Cahors. On nous a dit : pour être de bons gestionnaires, on vous impose unilatéralement un taux d’évolution des dépenses. Nous avons d’ailleurs gagné au tribunal sur ce sujet. On nous fait des leçons de bonne gestion, pour s’entendre dire : « Nous vous sollicitons à hauteur de 280 millions d’euros, hors compétences, pour financer GPSO. » Quel revirement ! Nous sommes devenus d’extraordinaires gestionnaires ! Et puis, il faut aller très vite… Il m’a fallu neuf mois pour obtenir 40 millions dans le cadre du Plan de relance. Et nous voilà sommés de dégainer 280 millions sans rechigner en deux mois. La méthode est inacceptable.

Inacceptable comme le GPSO ?

La priorité des habitants de ce département ce n’est pas GPSO, mais l’amélioration des trains du quotidien. L’offre n’est pas à la hauteur. Sur certaines lignes, les gens voyagent debout, certaines sont saturées, on a une difficulté à rendre le train attractif. Je pourrais dire GPSO ne m’intéresse pas, donc rideau. Mais puisque le sujet est posé et qu’il emmène tout le monde à débattre des mobilités, je me place du point de vue des compétences du Département et de l’intérêt de ses habitants. Ma question est : comment j’aide les Girondins à ne plus vivre ce quotidien des bouchons. Je veux être celui qui stimule le démarrage du RER Girondin. Ce qui m’intéresse c’est de financer cet équipement que tout le monde attend. Je propose à la Métropole de verser 170 millions d’euros à un fond de concours pour appuyer sur le bouton du RER girondin. Je ne verserai ce montant, dans le temps, que lorsque j’aurai la garantie du démarrage de ce RER. C’est ce que je soumets au vote ce lundi matin.

110 millions de moins que la quote-part espérée dans le cadre de GPSO. Et une manière de s’en remettre à la Métropole qui, elle, pourra flécher cette somme sur GPSO ?

Je ne veux pas obérer le budget départemental. Nous sommes sur une enveloppe qui est acceptable, car nous devons continuer à investir dans le plan collège, sur les routes (50 millions par an)… Ce n’est pas un versement à la société de financement de GPSO. Mais un fond de concours avec la Métropole pour le RER girondin. Nous écrirons une convention qui le garantit. Cet argent sera clairement fléché vers la ligne Saint-Mariens-Langon, Libourne – Arcachon…. Je considère que ces aménagements ne sont pas suffisants, une ligne vers le Médoc et la question de Blaye doivent être intégrées au projet.

Pas un centime du département de la Gironde n’ira donc à GPSO ?

Ma réponse est simple : oui au RER girondin, non à GPSO. J’essaie de me placer dans la fonction qui est la mienne, celle des solidarités territoriales et de l’intérêt des populations. S’il y a de l’argent départemental à flécher hors compétences vers des questions ferroviaires, c’est le RER. Voilà tout. Bordeaux Métropole s’engagera sur ce que nous souhaitons.

On vous taxe d’avoir cédé à l’amicale pression de vos homologues socialistes : Alain Rousset à la Région, Alan Anziani à la Métropole ?

L’idée, c’est de ne pas répondre bêtement oui ou non au projet et en rester là. Je ne veux pas prendre part à ce ping-pong politique. Au Département, nous avons pris le temps de construire une réponse constructive pour nos habitants. Le sujet est celui de la responsabilité, et comment chacun à sa place l’assume.

Pensez-vous que cette LGV verra le jour ?

Se pose la question de l’égalité devant l’impôt. De nouveaux impôts vont être levés pour abonder la société de financement. Ils s’appliqueront en Nouvelle-Aquitaine, en Occitanie. Quid de l’île-de-France, quid de Paris ? Estil normal qu’ils soient exclus du financement de GPSO ? Alors qu’ils en bénéficient eux aussi ! On nous parle d’infrastructure d’intérêt national et européen, c’est donc à eux de financer. Mais on vient chercher les collectivités… C’est typiquement jacobin.

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