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Les nouvelles tombent comme la grêle. J'avais entendu Dionis dire que pour la 47 la facture avait baissé mais pas pour les Landes. Mais je ne savais le montant. Franchement, on aura tout vu ! JP Damaggio

 

La Dépêche Publié le 15/12/2021 à 16:50 , mis à jour à 17:26

Le conseiller départemental d’opposition Pierre Chollet demande à la présidente Sophie Borderie de convoquer les élus pour échanger sur le projet LGV afin que « les Lot-et-Garonnais ne regardent pas passer les trains ».

«La vie est une suite de négociations et elles ne se déroulent pas dans une chambre de Bisounours». Pierre Chollet est le premier à rompre l’unité affichée jusque-là par le conseil départemental sur le dossier LGV Bordeaux-Toulouse. Alors que la présidente Sophie Borderie vient de réaffirmer une nouvelle fois la volonté du Département de ne pas participer au plan de financement LGV adopté lundi par le conseil régional, le conseiller départemental d’opposition – il n’enfile pas ici sa casquette de leader du groupe 100% Lot-et-Garonne – l’invite à «se mettre autour de la table».

«L’important, dit-il, est d’adopter un principe de réalité qui devient vite un principe de responsabilité. Il ne faut pas laisser les Lot-et-Garonnais seuls face à ce projet. Je demande à la présidente de reconvoquer une séance officielle spéciale sur le projet GPSO. Soit nous restons dans une opposition de principe, stérile et le projet va se faire sans nous, soit nous intégrons la table des financeurs et nous pesons pour obtenir des contreparties solides concernant notre territoire et ses habitants.»

«L e dossier avance d’une façon LGV»

En session du conseil départemental, Pierre Chollet, a comme tous les autres élus, voté contre le financement. Comment explique-t-il ce virage? «Parce que le dossier avance d’une façon LGV». Il met en avant l’évolution rapide du projet GPSO lors des trois derniers mois. «La volonté politique n’existait pas au début du quinquennat avec le président Macron qui avait évoqué des déplacements du quotidien. Et puis finalement le Premier ministre Jean Castex est revenu pour mettre 4 milliards d’euros avec l’Etat, 2 avec l’Europe.» ll considère ensuite que la dernière décision du conseil d’État en date du 27 septembre 2021, celle qui rejette le pourvoi en cassation contre la DUP (Déclaration d’utilité publique) du sud de Bordeaux, clôture la phase des recours administratifs «justifiés». Enfin il y a désormais un plan de financement.

Offusqué par la manière dont le conseil régional a présenté la facture pour le GPSO Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, il souligne que les Toulousains, autour de Carole Delga, présidente de l’Occitanie, ont eu très vite une volonté forte de boucler leur financement en un temps record. «Ils ont emporté avec eux tout le monde. En Nouvelle-Aquitaine, nous pédalons un peu plus dans la choucroute. C’est normal, les Bordelais, bien équipés, sont à 2 heures de Paris». Il constate par ailleurs qu’il y a aujourd’hui un rabais. «Nous passons de 122 M€ à 52M€ pour le Département et l’Agglo de 40 à 18. C’est énorme. Nous avons bien fait de nous offusquer parce que le rabais est de 56%.».

«Les viticulteurs ont été plus influents que les sylviculteurs»

Considérant l’évolution du dossier et le rabais, Pierre Chollet estime que «la politique de la chaise vide serait une erreur politique». «Il ne faut pas rester dans une rigidité irresponsable, ajoute-t-il. La question n’est plus de participer au financement mais de participer à la société d’investissement. Il faut arrêter de se réfugier dans l’histoire du financement pour ne pas venir sur le débat de la pérennité. Si, autour de la table de la société de financement, il n’y a que le président de l’agglomération agenaise, les Lot et Garonnais se retrouveront en mauvaise position. Ils n’auront personne pour les défendre». Il songe aux négociations sur les buts de protection acoustique, sur l’isolation de façade, sur les plantations paysagères. «Les couloirs sont déterminés mais il y a des discussions au sein des couloirs».

Au sein même du groupe 100% Lot-et-Garonne dont il est le patron, la prise de position de Pierre Chollet risque d’en émouvoir quelques-uns. Julie Castillo et Aymeric Dupuy, conseillers départementaux du canton des Forêts de Gascogne, sont farouchement contre la LGV. «Ils sont en lutte car le projet impacte les forêts de notre département alors qu’il ne suit pas le cours de la Gironde et de la Garonne ce qui aurait été plus simple. Il a fallu protéger les vins bordelais. Les viticulteurs ont été plus influents que les sylviculteurs. Là encore, il vaut mieux avoir un représentant autour de la table».

Pierre Chollet prévient enfin : «Les Toulousains s’ils peuvent ne pas s’arrêter à Agen, ils le feront. Les Toulousains veulent être à Bordeaux le plus vite possible pour être à Paris deux heures après. Tout ça est dans les négociations. Tout comme le pont ferroviaire entre la gare LGV et la gare centre-ville d’Agen. Si nous ne faisons rien, il y aura un arrêt par jour tous les 30 trains. Les trains vont déchirer le 47 avec des Lot-et-Garonnais qui le regardent passer».

Bertrand Chomeil

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