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Je reprends cet article avec, comme toujours quelques commentaires.

Certains ont lu (et Delga-Moudenc le rappellent) que le Conseil d'Etat avait rejeté un recours d'une personne du CADE. Un recours qui partait d'une bonne intention mais qui a été trop vite et trop mal ficelé.

Inversement la décision du TA de Bordeaux c'est suite à un recours d'associations qui ne sont pas nommées et d'une communauté des communes (Montesquieu) importante, car les juges sont sensibles à l'intervention d'élus, aussi si un recours aurait été porté par les élus écolos de Nouvelle Aquitaine c'était un appui de plus.

Même si je n'ai pu y participer, je salue l'action de Pompéjac car toute action est utile. Et si je mentionne un différent, c'est seulement en réponse chez nous, au matraquage de La Dépêche et Delga-Moudenc, qui ont donné le plus d'écho possible à un rejet du Conseil d'Etat (qui ne concernait pas la DUP) quand ils sont discrets sur le contenu de la DUP cassée à Bordeaux. J-P Damaggio

 

 

LGV à Bordeaux et à Rennes ?

Les écologistes bataillent contre le projet suivant, au sud de Bordeaux

1er juillet 2017 / Marie Astier (Reporterre)

La SNCF et les métropoles de Rennes et Bordeaux fêtent ce weekend en grande pompe la mise en service des deux nouvelles lignes à grande vitesse au départ de Paris. Mais les opposants poursuivent la mobilisation contre le prolongement de la ligne de Bordeaux vers le sud. Ils viennent de remporter une victoire juridique, et font eux aussi la fête ce samedi.

Rennes à 1h25 de Paris contre 2h4 auparavant, Bordeaux à 2h4 de la capitale contre 3h14 jusqu’ici. Ce samedi 1er juillet, le président de la République sera le premier passager de la nouvelle ligne Paris-Rennes, Bordeaux devant se contenter de la ministre des Transports, Élisabeth Borne. Les premiers clients partiront, eux, dimanche matin. Pour fêter cela, les deux métropoles ont vu les choses en grand : Rennes habille le parlement de Bretagne aux couleurs du train, Bordeaux et la région Nouvelle-Aquitaine ont un programme d’animation de deux jours. Jamais la SNCF n’avait inauguré deux lignes à grande vitesse le même jour. Le moment est quasi historique.

À Bordeaux, l’enjeu est de taille, car outre l’objectif d’attirer touristes et entrepreneurs, la célébration de cette LGV doit aussi marquer la détermination des élus de la région Nouvelle-Aquitaine à voir cette ligne prolongée vers Toulouse et Dax. Mais la fête officielle est ternie par quelques déboires juridiques.

«Pendant les années que dureront le chantier, le bassin va être massacré.» 

À peine deux jours avant l’inauguration, jeudi 29 juin, le tribunal administratif de Bordeaux a donné raison aux opposants à la prolongation de la LGV, annulant la déclaration d’utilité publique (DUP) pour un tronçon petit, mais crucial en cas de poursuite de la ligne : celui du départ au sud de Bordeaux. «Cette décision bloque tout, se réjouit Victor Pachon, président du Cade (Collectif des associations de défense de l’environnement du Pays basque et du sud des Landes). Il est nécessaire pour les deux lignes envisagées : celle vers Bordeaux et celle vers Dax. Et sans DUP, les expulsions sont stoppées. Cela retarde le projet.»

 

Les opposants sont d’autant plus satisfaits que le tribunal a repris leurs arguments, notant la faiblesse du plan de financement. « L’insuffisance dont se trouve ainsi entachée l’évaluation économique et sociale a eu pour effet de nuire à l’information complète de la population », est-il écrit dans la décision. Les élus qui défendent le projet, notamment Carole Delga, présidente de la région Occitanie, ont tout de suite fait savoir qu’ils feraient appel et indiquent que l’argument financier ne tiendra pas longtemps, une étude sur «les modes de financement innovants» étant en cours.

Pas de quoi faire trembler les opposants. «Plusieurs dizaines de recours de diverses associations, élus, ou communautés de communes contre le projet sont à venir, et beaucoup s’appuient sur pratiquement les mêmes motifs que ceux qui ont été repris par le tribunal administratif», assure Victor Pachon.

Comme le racontait déjà Reporterre en 2015, ce projet de prolongement de la LGV au sud de Bordeaux a rassemblé des milliers d’avis défavorables de citoyens, riverains, élus, entrepreneurs, lors de l’enquête publique. Ils dénoncent d’abord le budget énorme de 9,5 milliards d’euros, dont le financement n’est pas encore trouvé, et qui risque de creuser encore la dette du groupe SNCF au détriment des investissements dans les trains de proximité. Ils s’inquiètent ensuite de l’impact environnemental avec 4.830 hectares touchés, notamment au sein des sites naturels les plus importants de la région : la zone humide du bassin du Ciron (responsable du microclimat du Sauternes) et la forêt du parc naturel régional des Landes de Gascogne.

La chargée de mission pour Natura 2000 dans la vallée du Ciron, Alexandra Quénu, s’inquiétait d’ailleurs à l’époque, sur Reporterre, que « pendant les années que dureront le chantier, le bassin va être massacré, entre les déplacements de terre, le désherbage chimique, l’écoulement des eaux perturbé… »

 

« Des infractions à l’environnement… sur toute la ligne »

Une inquiétude légitime, car c’est justement ce qu’ont constaté les associations environnementales sur le chantier de l’un des tronçons de LGV inauguré ce samedi. C’est le deuxième dossier susceptible de gâcher la fête. France nature environnement, ainsi qu’une association locale, la Sepant (Société d’étude, de protection et d’aménagement de la nature en Touraine), ont annoncé cette semaine qu’elles assignaient en justice pour réparation, auprès du TGI de Nanterre, les sociétés Cosea et DTP. Ces filiales de Vinci et de Bouygues construction ont participé au chantier des LGV mises en service ce weekend. Et les associations affirment y avoir relevé «des infractions à l’environnement… sur toute la ligne».

Elles pointent notamment, en Indre-et-Loire, les rejets «dans les rivières des eaux polluées sans les assainir». Des pollutions et d’autres infractions environnementales auraient aussi été constatées en Charente et en Gironde. Par ailleurs, les organisations remarquent «un retard important dans la réalisation des mesures devant compenser les atteintes environnementales non évitables. (…) Seuls 43 % de surfaces compensatoires environnementales seraient aujourd’hui validées par l’Etat, alors que la mise en œuvre des mesures compensatoires devait être terminée au 1er juillet 2017.»

Les porteurs du projet annonçaient pourtant, il y a quelques mois, 800 «ouvrages pour la faune» et 3.500 hectares de terres peu à peu mobilisés pour la compensation des hectares naturels détruits par l’ouvrage.

Sur tous ces sujets, les opposants aux LGV ont décidé, pour se faire entendre, de faire eux aussi la fête ce samedi. Une «réponse au battage médiatique autour de l’inauguration» des nouvelles lignes. Un rassemblement a lieu jusqu’à ce soir à Pompéjac (Gironde). Les cheminots, de leur côté, appellent à manifester ce samedi également, dénonçant la privatisation du service public : la ligne Sud-Est Atlantique est en effet la première LGV exploitée via un partenariat-public-privé, conclu avec Vinci.

Tag(s) : #médias, #LGV, #action associations
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