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De Langon à Pau, une nouvelle autoroute, l’A65 a été mise dernièrement en circulation. Des associations avaient alerté sur l’inutilité du projet. Elles ont perdu, mais elles n’ont pas perdu le nord aussi elles viennent de vérifier la circulation sur l’autoroute et sur la route. Nous avons, sur ce blog, souvent évoqué des témoignages sur le fait que l’A65 était presque vide. La preuve est faite. Nous avons même appris que l’Etat risquait d’(être obligé de reprendre en main cette infrastructure puisque le privé n’y trouvait pas ses bénéfices. Une clause dans le contrat de concession est prévue dans ce sens. Le Sud-Ouest va-t-il devenir le lieu d’expérimentation le plus développé des projets inutiles ? JPD
Voici les éléments du comptage :
Un comptage simultané du trafic de l'A65 et de la RN 524 durant 24h à proximité de Bazas a été réalisé par les associations Sepanso et LEA.
Moins de 5500 véhicules ont été comptés sur l'A65 (dont seulement 591 poids lourds) quand, dans un même temps, près de 9500 véhicules dont 1126 poids lourds ont circulé sur la nationale qui n'a toujours pas bénéficié des aménagements nécessaires pour la sécuriser.
« En ce mois de juin 2012, on est encore bien loin des 20.000 véhicules/jour permettant de justifier ce type d'infrastructure ou même des 9.000 véhicules/jour nécessaires pour atteindre les très prudentes prévisions de chiffre d'affaire 2012 du contrat de concession.
Quand on compare le trafic réel au trafic promis, on aimerait connaitre les chiffres des retombées économiques réelles afin de les comparer à la manne annoncée.
Les associations demandent à ceux qui seraient tentés d'imposer à notre région d'autres grands chantiers inutiles de tirer préalablement les leçons des promesses non tenues de l’A65. »
Un article a paru le lendemain du comptage dans Sud-Ouest
http://www.sudouest.fr/2012/06/21/24-heures-de-comptage-sur-l-autoroute-749815-731.php et un autre devrait paraître prochainement dans le Républicain.
Face à la boulimie de grands travaux dont sont toujours atteints les CCI et la plupart des grands élus et le lobbyng incessant des entreprises de BTP, il est très important de continuer à souligner l'inutilité de cette infrastructure et le gâchis économique, social et environnemental que sa réalisation a provoqué ! Un grand merci à tous ceux et celles qui ont consacré du temps à cette veille citoyenne. Denise Cassou »
L’article de Sud-Ouest :
Ils ont pris leur poste, papier et crayon en main, à midi mercredi. Au bord de l'autoroute A 65, au niveau de Bazas. Et ils ont compté voiture après voiture, camion après camion, dans les deux sens. Ces hommes et ces femmes se sont relayés vingt-quatre heures durant pour compter à la demande de l'association Landes Environnement Attitudes (LEA) et de la Sepanso, société pour l'étude, la protection et l'aménagement de la nature dans le Sud-Ouest.
L'objectif de ce comptage est de faire toute la transparence sur la fréquentation « de cette autoroute contre laquelle nous nous étions élevés », précise Denise Cassou, de LEA. Pour avoir une vision complète de la réalité, un comptage a également été effectué pour connaître la fréquentation des camions et des voitures sur l'ancienne route Langon-Pau.
« Nous avions toujours privilégié l'aménagement et la sécurisation de la route existante et non cette autoroute qui est une catastrophe environnementale et économique. Mais on n'a pas été suivis. » Aujourd'hui, les opposants veulent montrer la réalité. « Il faut de la transparence. On nous a vendu cette autoroute comme un vecteur de développement économique. On nous a expliqué que les camions allaient automatiquement l'emprunter et qu'il y aurait moins de dangers sur la route. On nous l'a imposée mais la réalité est tout autre. »
Un premier comptage a eu lieu l'an dernier qui a démontré le peu d'engouement des utilisateurs pour cette autoroute qui reste très chère. Et cela inquiète. « Si le concessionnaire jette l'éponge, et il la jettera si l'autoroute n'est pas rentable, ce sont les collectivités locales qui récupéreront l'infrastructure et qui assumeront les pertes… », insiste Philippe Barbedienne, de la Sepanso.
Les deux responsables savent bien que cette autoroute ne disparaîtra pas d'un coup de baguette magique. « Mais au moins, cela pourra servir d'exemple à l'heure où de nombreux dossiers de construction de nouvelle autoroute ou de LGV sont encore dans les cartons. On sait qu'ils sont poussés par les grosses entreprises de travaux publics. Mais quand on voit le résultat et qu'on a recouvert de béton des terres agricoles dont on va avoir besoin de plus en plus, cela pose question»
Les chiffres de ce comptage devraient être dévoilés à la fin de la semaine.