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Le vide-grenier d’Angeville permet de revenir sur l’histoire de la lutte contre la LGV.

Voici au moins trois liens (je n'ai pas trouvé le compte-rendu de 2011) :

Vide-Grenier 2010

Vide-Grenier 2012

Vide-Grenier 2013

En septembre 2010, le premier dimanche de ce mois, l’ASEP d’Angeville, (association de sauvegarde du patrimoine) a décidé de lancer un vide-grenier qui est devenu un peu la rentrée de la lutte contre la LGV que je résume très schématiquement.

Fin 2009 et début 2010, ce fut l'explosion d'une colère citoyenne qui a poussé à la création de plusieurs associations de village le long du tracé dont celle d’Angeville qui, malgré sa position géographique en dehors des grands axes, se lança dans l’organisation d’un vide-grenier. Ces associations s’organisèrent en collectif : le collectif Val de Garonne Lomagne.

2011 : la colère avait déjà baissé un peu, et la lutte contre la LGV s'est transformé en lutte en faveur du train pour tous : le slogan contre une LGV qui sert une petite minorité, est remplacée par la défense des lignes existantes. Une division s’est produite entre ceux qui voulaient se contenter de lutter pour modifier le tracé et ceux qui voulaient aller au cœur du sujet, l’utilité de la LGV.

2012 : avec le nouveau gouvernement que va-t-il se passer ? D'un côté la LGV Tours-Bordeaux est mise en chantier comme promis auparavant, mais pour les autres LGV une commission va travailler. Le débat global commence à se modifier : quelques autorités reviennent sur l’idée que « le tout LGV » est la meilleure politique ferroviaire possible.

2013 : suite aux travaux de la commission Duron, le gouvernement reprend l’idée que la priorité doit être les lignes existantes et en septembre nous avons découvert beaucoup de personnes pensant que cette fois Bordeaux-Toulouse, et tout le GPSO était abandonné.

Entre temps l’ASEP d’Angeville a varié sa palette d’activités en commençant par l’organisation d’une rencontre des Anciens, puis la rénovation du petit patrimoine local : un lavoir. L’idée de randonnées et un troc de plantes a permis de varier les liens entre les habitants, ce qui a renforcé la vitalité du vide-grenier. Dans les villages voisins plusieurs associations se sont mises en veilleuse donc on peut dire que, sans cette diversification d’interventions, celle d’Angeville aurait pu mourir.

2014 : le vide-grenier continue son ascension : des 60 exposants du début il est passé à 130. Un succès qui tient à un principe simple : la gratuité de l’emplacement de quatre mètres. Le but fondamental n’était pas de faire des bénéfices, mais permettre aux gens du village et des alentours de se rencontrer, discuter dans un cadre en vogue : le vide-grenier.

Le stand LGV a toujours été là depuis cinq ans. En se confrontant à la présence populaire d’une telle initiative, les animateurs du stand ont pu constater l’évolution des consciences. Aujourd’hui nous constatons :

- la fatigue engendrée par une question qui semble faire du sur place.

– la décision d’enquête d’utilité publique qui fait dire à certains : le dossier est bouclé.

– l’évidence maintenue chez beaucoup, que la rénovation des lignes existantes aurait dû rester la priorité, comme le demandait la commission Duron, dont les conclusions ont été mises à mal par Malvy-Baylet-Rousset. Comment en arriver à une LGV Bordeaux-Dax ?

– le néfaste orgueil d’une classe politique plus soucieuse de son image que des réalités.

– la crise qui doit relancer les grands travaux mais quels grands travaux ?

– pourquoi s’être divisé sur une question comme les sénatoriales ?

– la SNCF avec des quais qu’il faut raboter, c’est pas du sérieux !

De toutes ces questions, réflexions, opinions, je retiens cependant que pour l’essentiel, les citoyens souhaitent peu se pencher sur un dossier trop complexe, sur lequel ils savent trop qu’ils n’ont pas voix au chapitre. Les plus réactifs restent les impactés : certains imaginant un bon remboursement et d’autres s’insurgeant devant la situation. Les autorités savent jouer de ces comportements.

Cependant l’ASEP a profité de l’occasion pour annoncer une réunion publique pour le mardi 14 octobre à 20 h 30, le jour du lancement de l’enquête d’utilité publique, où chacun pourra faire le point de la situation. Qu’inscrire sur les registres de l’enquête pour être entendu ? Un coût dont personne ne veut expliquer comment il sera payé ? Des effets collatéraux sur la voirie dont RFF ne veut pas se soucier, ce n’est pas son domaine ? Etc.

Jean-Paul Damaggio

Vide-Grenier-Angeville-LGV
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Tag(s) : #action associations
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